Zidane, icône sportive universelle du début des années 2000

par Axel_Borg
mardi 16 octobre 2018

Ballon d’Or 1998, meilleur joueur FIFA en 1998, 2000 et 2003, icône parmi les Galactiques du Real Madrid, champion du monde 1998, champion d’Europe 2000, vainqueur de la Ligue des Champions et auréolé du titre de meilleur joueur de sa génération, le français Zinédine Zidane tutoyait la perfection et s’attirait tous les superlatifs, étant même sélectionné par Bob Geldof, Bono et Paul McCartney dans le panel de personnalités qui constituait le décor virtuel sur le morceau d’ouverture du Live 8 londonien de juillet 2005, Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Et Zidane était en excellente compagnie avec JFK, Abraham Lincoln, Martin Luther King, Steven Spielberg, Michael Jordan, Muhammad Ali ou encore Nelson Mandela, ce qui confirmait l’aura internationale prise par le numéro 10 de l’équipe de France, tel un bâton de maréchal, un honneur encore plus grand que le Super Ballon d’Or ou le Ballon d’Or d’honneur offerts aux virtuoses argentins Alfredo Di Stefano (1989) et Diego Armando Maradona (1995) par France Football, puis au roi Pelé (2014) par la FIFA.

Le 13 juillet 1985 au Live Aid organisé par Bob Geldof, des artistes anglophones parmi lesquels Queen, David Bowie, Phil Collins et U2 chantent pour l’Ethiopie à Londres, au stade de Wembley, ainsi qu’à Philadelphie où Jack Nicholson joue le chauffeur de stade.

Vingt ans plus tard, rien n’a changé, l’Afrique reste ravagée par une kyrielle de problèmes … Famine, SIDA, guerres civiles, dictatures, terrorisme, pillage des matières premières (uranium), le continent noir n’est épargné par aucun fléau du monde modern. Bob Geldof organise donc un bis repetita du Live Aid, un Live Aid 2.0 appelé Live 8 se tenant le samedi 2 juillet 2005 dans huit villes : Londres (Hyde Park), Philadelphie, Berlin (Tiergarten et Porte de Brandebourg), Paris (Versailles), Rome (Circus Maximus), Moscou, Johannesburg et Tokyo.

Avec le slogan Make Poverty History, il s’agit pour Geldof et son vieux complice Bono de mettre la pression sur les dirigeants du G8, dont le 31e sommet doit se tenir en Ecosse à Gleneagles du mercredi 6 au vendredi 8 juillet : le Live 8 doit donc rencontrer un écho colossal pour que le president américain George W. Bush, le président français Jacques Chirac, le chancelier allemand Gerhard Schröder, le président russe Vladimir Poutine, le Premier Ministre britannique Tony Blair , le Président du Conseil italien Silvio Berlusconi, le Premier Ministre canadien Paul Martin, le Premier Ministre japonais Junochuri Koizumi et le Président de la Commission Européenne (José Manuel Barroso) descendent de leur tour d’ivoire et proposent des actions concrètes sur la dette des pays en voie de développement.

Pour mettre toutes les chances de son côté, Bob Geldof fait venir les plus grand artistes, créant une pieuvre mondiale à huit tentacules : Muse, Placebo, Andrea Bocelli et Jamiroquai à Paris, Green Day à Berlin, Duran Duran, Laura Pausini et Zucchero à Rome, les Black Eyed Peas, les Kaiser Chiefs, Jay-Z, Alicia Keys à Philadelphie, et l’artillerie lourde à Londres : U2, Paul McCartney, Mariah Carey, Pink Floyd (reconstitué pour l’occasion malgré la brouille entre Roger Waters et David Gilmour), Robbie Williams, Keane, Coldplay, Richard Ashcroft, Elton John, Madonna, REM, Stereophonics, Snoop Dogg, Travis, George Michael, Sting et Pete Doherty.

C’est bien simple, parmi les plus grands groupes britanniques, seuls Oasis, Radiohead, Blur et les anciens membres de Led Zeppelin sont absents du rendez-vous.

L’ouverture du concert londonien de Hyde Park se fait avec un double clin d’oeil : présents vingt ans avant au Live Aid du 13 Juillet 1985, U2 et Bono avaient alors crevé l’écran via une version improvisée de Bad, seuls Queen et Freddie Mercury leur volant la vedette à l’époque. Devant jouer à Vienne le soir même pour sa tournée Vertigo Tour, les Irlandais de U2 ouvrent le concert en accompagnant Sir Paul Mc Cartney sur Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, dont le premier vers résonne en écho aux deux décennies écoulées : It was twenty years ago today.

Pour accompagner le quatuor de Dublin et l’ancien bassiste de Beatles qui finira le show londonien en apothéose à la nuit tombée avec son chef d’oeuvre Hey Jude, des musiciens habillés comme les quatre garçons de Liverpool sur la pochette de l’album le plus psychédélique des Fab Four.

Et derrière Bono / Paul McCartney, on aperçoit un écran avec tout un aéropage de personnalités, clin d’oeil à celui qui accompagnait les Beatles en 1967 sur la pochette du disque. Parmi elles, les suivantes

38 ans plus tard, d’autres figures contemporaines ou historiques sont à l’honneur

Pourquoi Zidane, seul sportif en activité en marge des retraités et mythes Ali et Jordan, et pas d’autres icônes du sport mondial ?

La concurrence pour Zinédine Zidane, alchimiste du ballon rond, n’était pas vraiment dans son sport puisqu’en 2005, il était le meilleur joueur des dix années écoulées après avoir pérennisé les performances de grande classe, seul son coéquipier brésilien Ronaldo pouvant rivaliser en terme d’impact, mais malheureusement blessé gravement entre 1999 et 2001. Ballon d’Or 1998, meilleur joueur FIFA en 1998, 2000 et 2003, le Français était le meilleur joueur du monde depuis des années, tutoyant la perfection et s’attirant tous les superlatifs, évoluant encore dans une dimension supérieure à ses coéquipiers galactiques du Real Madrid, les Raul, Figo, Ronaldo, Beckham, Roberto Carlos et autres Casillas. Invité par la F.F.T. à remettre la Coupe des Mousquetaires au jeune Rafael Nadal le 5 juin 2005 sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, Zinédine Yazid Zidane avait encore, dans sa ville natale de Marseille, un mur à son effigie sur la Corniche Kennedy. Aucune autre star du sport mondial alors en activité n'était aussi universelle que Zizou ...

Au vu de ce tour d’horizon du sport mondial, Zinédine Zidane, c’était le concours Lépine permanent de la technique et de la virtuosité, avec des exploits à la pelle et l’ADN d’un créateur insatiable : un doublé pour son premier match en équipe de France en août 1994 contre la République Tchèque, un lob génial en C3 face au Bétis Séville en 1995, le doublé de la tête en finale de la Coupe du Monde en 1998 contre le Brésil, ce coup franc prodigieux contre l’Espagne à l’Euro 2000, ce but d’extraterrestre contre la Corogne en janvier 2002, la mythique volée de Glasgow en 2002 contre Leverkusen, le doublé salvateur contre l’Angleterre à l’Euro 2004 … Sans oublier tous ces caviars pour Del Piero ou Inzaghi à la Juventus, pour Djorkaeff ou Trezeguet en équipe de France, pour Raul, Ronaldo ou Morientes au Real Madrid, trois formations dont il avait été la locomotive, l’alpha et l’oméga pendant tant d’années, tel un uomo squadra indispensable …

Pour cette kyrielle de prouesses et de fulgurances, l’homme qui avait rejoint les intouchables Puskas, Di Stefano, Garrincha, Pelé, Eusebio, Beckenbauer, Cruyff, Zico, Platini, Maradona et Van Basten dans le gotha du football mondial était donc le sportif en activité choisi aux côtés d’illustres personnalités sur l’écran projeté au public du Live 8 le 2 juillet 2005 à Londres, dans Hyde Park.

Un mois plus tard, au stade de la Mosson à Montpellier, Zidane effectue son come-back en équipe de France contre la Côte d’Ivoire, puis est la cheville ouvrière avec Thierry Henry du succès de Lansdowne Road en Irlande, le jour du célèbre canular téléphonique de Gérald Dahan, alias Jacques Chirac, vers Raymond Domenech et Zinédine Zidane.

Un an après cet honneur du Live 8, le 9 juillet 2006 à Berlin, après avoir toisé l’Espagne punie pour son mépris (Vamos a jubilar Zidane), ridiculisé le Brésil par sa technique de velours et sonné le glas des espoirs du Portugal par un penalty en demi-finale, Zidane trompait Gianluigi Buffon d’une panenka géniale en finale de la Coupe du Monde. ZZ Top gratifiait le monde d’un ultime exploit une heure avant de terminer sa carrière de joueur en queue de poisson par cette expulsion consécutive à une provocation de Marco Materazzi. Mais avant que les OVNI Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ne se livrent un duel d’anthologie au sommet du football mondial, Zinédine Zidane était largement plébiscité comme le meilleur joueur du monde, le seul à avoir pu concurrencer et à vraiment regarder dans le blanc des yeux le footballeur 2.0 représenté par le Brésilien Ronaldo.


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