Guerre longue en Ukraine et à Gaza et fausse victoire de Trump sur la loi budgétaire 2025

par Hamed
mercredi 9 juillet 2025

Nombre de mes lecteurs à qui j'avais demandé de réfléchir à cette « main invisible » d'Adam Smith n'ont pas vraiment compris la portée ni du reste celle du « droit de seigneuriage ». Et parmi les réactions que j'ai recueillies, j'en cite trois.

La première : « Le droit de seigneuriage comme le droit de cuissage repose sur du matériel. La « planche à billets » a disparu : les écolos sont heureux car on n'abat plus les arbres pour faire du papier monnaie ! Toute la monnaie est passée en virtuel, en songe, en surnaturel : main invisible du marché, main de Dieu et surtout Dieu-Argent - celui-là est bien réel dans les consciences. »

La seconde réaction : « Article un peu bizarre, beaucoup de macro mais rien sur le verrouillage du crédit par les banques privées. La main invisible aurait dû mettre en faillite les banques en 2008, puis elle aurait dû guider la création d'un système plus saint. Point.
La main invisible n'essaie pas de sauver les médiocres. »

Et la troisième réaction : « Je me suis arrêté là : « un Occident qui fait tourner la « planche à billets » pour nourrir le développement du reste du monde ». C'est encore plus fort que le trop fameux « Donnes-moi ta montre je te donnerai l'heure. »

Effectivement, l'analyse est touffue de données macro-économiques mondiales, mais relate aussi le processus monétaro-financier qui a commencé dès la crise des subprimes en 2007 et a fini par un désastre financier en juillet-août 2008. Tout le système financier occidental s'est trouvé paralysé et inapte à remplir ses fonctions au sein de l'économie ; une telle méfiance s'est installée entre les banques occidentales qui, toutes truffées de créances immobilières américaines toxiques (subprimes), refusaient de se prêter des liquidités entre elles, entraînant le blocage du système financier et créant une situation dangereuse pour l'économie mondiale.

Nous connaissons la suite. Les Banques centrales aux États-Unis et en Europe se sont immédiatement portées au secours de leur système bancaire, en apportant un soutien financier massif qui a duré sept ans pour les Etats-Unis (2008 à 2014), et pour l'Europe des programmes de soutien financier ciblés, alternant austérité et expansion monétaire. Le dernier programme pour l'Europe, une « quantitative easing », a démarré en mars 2015 et devait se poursuivre jusqu'en septembre 2016. Et il a été prolongé.

Précisément, il faut s'interroger sur « cette expansion monétaire non conventionnelle » en Occident qui nous renvoie à des questions légitimes que voici : comment expliquer le plus simplement du monde ce processus de soutien financier que seules les Banques centrales occidentales peuvent « s'autoriser » ? S'il a soutenu leurs systèmes bancaires, quel impact ce pouvoir financier a-t-il eu sur le reste du monde ? Le plafonnement programmé du prix du pétrole à partir du 5 décembre 2022 a-t-il quelques accointances avec les politiques monétaires occidentales ? La baisse des cours pétroliers sera-t-elle durable ? Si elle l'est, pourquoi ?

 

1. Les forces politiques et économiques dans la genèse des États-Nations
 

Pour comprendre, il faut remonter aux premiers royaumes et empires de l'humanité, c'est-à-dire des sociétés de l'Antiquité, du Moyen-Âge où la monnaie comme la fiscalité avaient déjà joué un rôle fondateur de l'ordre social. Elles étaient un des éléments qui représentait l'ordre (supérieur) poussant les hommes à s'organiser et se constituer en société. A travers la monnaie, la fiscalité représentait le plus parfaitement l'ordre pratique et social et plus spécifiquement l'autorité du chef, du roi, à la tête de la société.

A l'époque, c'était des royaumes, et le roi tire son essence de cette structure seigneuriale féodale. C'est ainsi qu'initialement un seigneur le plus puissant d'un espace géographique, en s'imposant aux seigneurs locaux inférieurs, et en mettant fin à leurs querelles, s'érige en roi de cet espace ; symbolisant la paix sociale, le souverain aidé de sa troupe faisait régner l'ordre dans le royaume ; il devient le protecteur naturel de ses sujets contre des ennemis extérieurs ; et s'établit ensuite par sa descendance une lignée royale.

Mais cette situation d'ordre social a besoin d'être défendue par une force royale qui implique naturellement une levée d'impôts auprès du peuple pour financer les troupes et les dépenses militaires. Ainsi, la création d'un lien fort de sécurité entre les sujets et leur roi où s'impliquait aussi l'Église au Moyen-Âge, octroyant au souverain le pouvoir temporel, s'établissait progressivement une obéissance naturelle des gouvernés à leur roi, ce qui façonnait l'identité de leur société.

Aussi doit-on conclure que toute structure humaine constituée est dépendante avant tout de deux forces, la force politique royale ou d'État et la force financière qui relève de l'état de la monnaie et ce qui découle d'elle, c'est-à-dire la fiscalité pour justement financer les dépenses de l'État garant de la pérennité sociale et, en cas de disettes, de guerres ou d'excès de dépenses royales, du « droit de seigneuriage », c'est-à-dire la frappe de monnaie, relevant du pouvoir du souverain. Et c'est pour cela que cet attribut royal est appelé « droit de seigneuriage ».

Et ce droit n'est pas neutre. Pour éviter qu'un excès d'impôts provoque des troubles dans le royaume, le roi a recours au « droit de seigneuriage », c'est-à-dire la « frappe de monnaie ». En augmentant la masse monétaire, et comme le blé des paysans est entreposé par décret dans les greniers du roi, il s'ensuit une hausse des prix du blé qui se répercute sur tous les autres produits du royaume. Le paysan, en payant plus cher les biens et services, ne se rend pas compte qu'en fait « il est imposé ».

Le « droit de seigneuriage » apparaît donc comme un « impôt indirect » qui vient compléter les prélèvements d'impôts (si ceux-ci n'arrivent pas à couvrir les dépenses royales). Cette pratique a été poussée à des extrêmes au Moyen-Âge au point que des rois d'Europe ont été qualifiés de « faux-monnayeurs » ; ce qui ne manque pas d'occasionner des troubles lorsque les cours du blé sont trop chers, et entraînent la famine.

Pour le financement du royaume (ou d'un État), le pouvoir monétaire et la fiscalité jouent donc un rôle essentiel dans la stabilité et la protection des biens et des personnes. Surtout en période de disettes et de guerres. D'autre part, la monnaie définit aussi un espace géographique où se déploie la souveraineté de ce roi sur son royaume ou pour +un État. Et par sa circulation qu'elle permet (et qui a cours) dans les échanges, la monnaie définit implicitement les limites territoriales de cet espace géographique, donc les frontières de ce royaume.

Or, depuis les temps anciens, l'histoire de l'humanité montre que chaque aire géographique où figure une forte concentration de communautés humaines présente pratiquement les mêmes structures, les mêmes caractéristiques. Les sociétés humaines s'organisent selon le même schéma institutionnel comme s'il était imposé par quelque destinée propre aux humains.

Ainsi se comprend mieux la genèse de l'Etat-Nation : un chef (prince, roi ou empereur ou président) selon la taille de la population, la langue, la religion et la superficie du territoire, et la place que ces sociétés humaines occupent dans le concert des royaumes et des nations.

Avant l'époque contemporaine, l'Europe était régie par des royaumes, l'Inde par des castes et des sultanats, le monde musulman par des califats, la Chine par des dynasties impériales, toutes se ressemblant plus ou moins les unes les autres et de régime encore féodal. Les autres régions peu peuplées comme l'Afrique, les Amériques et l'Australie, avaient pour système une organisation tribale, seul socle de stabilité pouvant assurer une cohésion communautaire.

Plus tard, l'Europe qui s'est trouvée régie par des Etats fortement centralisés autour de royautés puissantes, et connue des avancées scientifiques et techniques considérables (révolutions agricole, industrielle) qui n'ont existé nulle part ailleurs, s'est imposée au reste du monde.

 

2. Une « Main invisible » dans la marche du monde
 

Une situation nouvelle s'ouvre pour le monde dès le XVIe siècle. Engagées dans des guerres européennes, les puissances européennes, sous la pression démographique et grâce aux progrès de la navigation et des armements, se lancent dans la découverte des autres continents ; ils s'y taillent de véritables empires dans le Nouveau Monde.

L'enrichissement qu'elles reçoivent de ces régions place l'Europe, pendant cinq siècles, au centre du commerce mondial. La « mondialisation » (au sens premier du terme) naissait à cette époque. Si le monde colonisé et non colonisé était dominé par les puissances européennes, au cœur de l'Europe, un nouveau courant humaniste est né dès la fin du XVIIIe siècle. Les idées nouvelles (Rousseau, Montesquieu, Adam Smith, Quesnay, Turgot) vont changer la conscience politique de l'Europe et pousser les peuples à se gouverner eux-mêmes. C'est ainsi que deux révolutions majeures à treize années d'intervalle vont contribuer à mettre fin à l'ordre absolutiste des rois en Europe.

A l'occasion d'une crise économique entre les treize colonies anglaises d'Amérique et l'Angleterre, une émeute de protestation contre les taxes douanières imposées par l'Angleterre éclata à Boston en 1773 et se développa en une guerre d'indépendance.

En 1776, le Congrès de Philadelphie proclama l'« indépendance des États-Unis d'Amérique sur la base de la souveraineté du peuple ». L'exemple des États-Unis fut suivi par l'Irlande et la Hollande qui réclamèrent et obtinrent un régime nouveau et par les révoltés des Pays-Bas qui s'organisèrent en une éphémère République des États-Belgique-unis en 1790.

Mais le plus grand événement qui va suivre la création des États-Unis d'Amérique sera la « Révolution française en 1789 » ; elle naîtra aussi à l'occasion d'une grande crise économique en France. Les désordres financiers du budget de l'État et les charges des impôts extrêmement pesantes sur les classes populaires (misère, paupérisme, mendicité, famines), alors que les castes aristocratiques et le haut clergé bénéficiaient de l'immunité de l'impôt, provoquent la plus grande révolution politique et sociale qui va marquer à jamais l'Europe et le monde.

Il n'en demeure pas moins malgré les avancées des idées humanistes et sociales, l'extrême « bellicosité » des gouvernements européens, obnubilés par le désir de puissance et de domination sur les autres peuples, y compris la perception qu'ils ont de leurs races jugées supérieures aux autres races, en particulier celles des indigènes des colonies outre-mer, va détruire en quelques décennies ce que les souverains européens ont construit durant des siècles.

Et cette destruction inattendue passera par Deux Guerres mondiales, et entre-les-deux-guerres, la plus grande crise économique de l'histoire qui surgit en 1929 ; ces « trois événements centraux et uniques dans l’histoire mettront fin à la domination de l'Europe sur le reste du monde. »

Ceci simplement pour relater que si « l'heure de la décolonisation des pays d'Afrique et d'Asie avait sonné », c'est qu'elle le devait aux crises économiques, et surtout « aux crises des ambitions des puissances qui ne veulent pas lâcher de leur puissance » ; et que ces crises économiques qui ont provoqué des révolutions dont celles de 1789, 1848, 1917 et celles qui ont suivi, les révolutions en Afrique, en Asie, après les Deux Guerres mondiales, c’est que ce processus de crises qui se succèdent est inscrit dans la marche de l’histoire ; et c’est lui qui fait avancer l’humanité.

De même, que ce qui a joué pour les peuples européens et américains a joué pour les peuples colonisés aussi.

Si on regarde la marche de l'humanité, on constate une suite logique d'événements qui viennent les uns après les autres structurer le développement du monde. L'Europe comme l'Occident et le reste de l'humanité relèvent d'une « Main invisible » qui façonne l'Histoire.

La « Main invisible » d'Adam Smith ne s'applique pas seulement à l'économie, mais au développement complet du monde. Si l'expansion de l'Europe sur le monde a été permise, c'est parce que l'Europe se trouvait à un carrefour « unique » de l'Histoire, dotée non pas de surcroît mais « naturellement » d'avancées que peu de nations avaient à l'époque. Mais cette affirmation de l'Europe s'est soldée à la fin par un « coût humain terrible » eu égard aux Deux Guerres mondiales.

Est-ce pour autant que la décolonisation du monde et les rapports de pays dominants à dominés sont terminés ? Les pays d'Afrique anciennement colonisés et même les pays émergents ont-ils réellement recouvré une souveraineté totale ? Les pays exportateurs de matières premières d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud ne dépendent-ils pas des dollars, des euros, des livres sterling et des yens pour exporter et en retour, par le produit de leurs exportations, importer des biens et services pour développer leurs économies ? De même pour les pays émergents.

 

 3. Le dilemme des déficits commerciaux occidentaux avec les pays du reste du monde
 

 Durant la colonisation, les pays occidentaux avaient une mainmise totale sur le monde ; non seulement militairement et économiquement, mais aussi sur le plan financier et monétaire. Leurs monnaies seules avaient cours dans les transactions internationales. Après le Deuxième Conflit mondial, suite aux destructions dues à la guerre et l'affaiblissement de leurs économies, les pays européens avaient perdu la convertibilité de leurs monnaies. Seul le dollar américain jouait le rôle de monnaie internationale convertible en or sur les marchés monétaires.

Epargnés par la guerre grâce à leur position géographique (éloignés des théâtres de combat), les États-Unis avaient développé une industrie telle qu'elle a suppléé aux besoins de l'Europe et du reste du monde. Grâce aux plans d'aides et du Plan Marshall pour l'Europe, et l'utilisation mondiale du dollar américain dans les échanges, les États-Unis ont rempli un rôle majeur pour l'économie mondiale.

Les aides octroyées à l'Europe et aux pays alliés en Asie (Corée du Sud, Taiwan, Japon) ont permis à la fois à l'Europe et aux pays d'Asie de se reconstruire et de se développer mais aussi à l'économie américaine de croître. Donc aides et plan Marshall ont été mutuellement bénéfiques, ce qui a évité surtout pour les États-Unis une crise de croissance et de l'emploi, comme ce qui a suivi avec la crise de 1929.

La situation va changer avec la fin de la reconstruction de l'Europe. Et dès 1958, les monnaies européennes redeviennent progressivement convertibles sur les marchés monétaires. L'Europe commence par peser, par ses exportations, dans le commerce mondial. Quant au reste du monde, avec l'avènement après la décolonisation de plus d'une centaine de nations d'Afrique, du monde arabe, d'Asie et d'Amérique du Sud, un problème financier et monétaire majeur va se poser pour l'édification de leurs États. Leurs économies fragiles (du type colonial), sans monnaies, sans soutien financier, ces pays se sont trouvés dans un contexte économique difficile.

Une situation paradoxale s'est posée. « Si les pays occidentaux n'échangeaient avec les pays du reste du monde que le strict nécessaire pour les besoins de leurs industrie, que serait-il passé pour le reste du monde ? »

Or, à l'époque, après 1945, l'Amérique seule détenait l'unique monnaie de compte et de réserve internationale, utilisée dans toutes les transactions commerciales et si elle n'importait des autres pays du monde que le strict nécessaire de matières premières et de biens pour son économie, et n'exportait aussi de biens et services que le strict nécessaire pour financer ses importations, et les pays d'Europe faisaient de même avec leurs monnaies alignées aux dollars, il est évident que, pour les pays nouvellement indépendants, « les recettes en devises tirées de leurs exportations n'auraient servi qu'à financer leurs importations en équipements auprès de ces mêmes pays ».

Le solde commercial entre l'Occident et le reste du monde serait pour ainsi dire pratiquement « à somme nulle ». Ce qui aura pour conséquence des réserves de change pratiquement aussi « nulles » pour les pays du reste du monde. Même les emprunts opérés par les pays du reste du monde auprès de l'Occident ne seraient que le prix des exportations de matières premières reportées à une date ultérieure.

Les monnaies de ces pays sans réserves de change seraient très faibles, et le peu de devises dont ils disposeraient limiteraient considérablement leur croissance. Il y a cependant une alternative entre les pays du reste du monde d'échanger entre eux, par le troc aux prix bien entendu affichés par les cours internationaux dans les Bourses mondiales (essentiellement occidentales). Ce moyen par le troc n'est ni fiable ni rentable pour leurs économies, tout au plus un arrangement entre États. Et ces pays avaient un besoin réel d'édifier leurs nations, qui demandaient beaucoup de capitaux.

Et le seul moyen pour pallier à cette situation est que les pays occidentaux « acceptent » d'enregistrer des déficits dans leurs balances commerciales avec les pays du reste du monde. Ce qui signifient que les pays occidentaux importaient plus qu’ils n’exportaient ; et donc des déficits qui permettaient aux nouveaux pays d'avoir des balances excédentaires, ce qui signifie de disposer de réserves de change.

Le problème, c'est que si l'Occident enregistrait un déficit commercial, il perdait dans l'échange. Puisque les pays du tiers-monde, en enregistrant des excédents, et donc, à l'époque, des dollars, des francs, des deutschemarks, des livres sterling, et en les échangeant, par exemple contre l'or à cette époque, le système de Bretton Woods était encore en vigueur, ces pays pouvaient se créer un stock d'or, ce qui se faisait au détriment de l'Occident qui accuse une perte de son stock d'or.

4. Guerre longue en Ukraine et à Gaza, fausse victoire de Trump sur la loi budgétaire de 2025

Précisément la « Main invisible » va pallier à ce problème. L’Occident, détenteur de monnaies internationales, et tout le commerce mondial s’effectue en ces monnaies, avait le « droit de seigneuriage », comme dans les royaumes de l’Antiquité et du Moyen-Âge, et donc du pouvoir discrétionnaire d’augmenter la masse monétaire pour suppléer aux besoins monétaires des 54 pays d’Afrique et des autres pays d’Asie et d’Amérique et des autres pays du monde qui ne sont pas détenteurs de monnaies internationales ; précisément ce « pouvoir de seigneuriage » permettait à l’Occident d’importer des biens et services plus qu’il n’exportait.

Le problème, c’est qu’avec les guerres, la course aux armements, la recherche spatiale, etc., l’Occident abusait avec la « planche à billet », ce qui se traduisait par l’inflation ; et seule la hausse des prix des matières premières et surtout de la hausse du prix du pétrole du Moyen-Orient, les « fameux pétrodollars », évitaient le clash de l’économie mondiale par l’« hyperinflation ». 

On comprend donc l’importance des pays du reste du monde dans le système économique, financier et monétaire international dominé par l’Occident. Mais un Occident qui, par le « droit de seigneuriage » que les économistes appellent aussi le « privilège exorbitant du dollar et de l’euro » et qui finance les déficits commerciaux que par la « création monétaire » s’affaiblit forcément ; de plus en plus, sur le plan industriel, il n’est pas compétitif et donc délocalise vers les pays à faible coût de main d’œuvre ; au final, il se désindustrialise au profit des autres pays qui s’industrialisent et qui deviennent des « pays émergents ».

Donc l’Occident est certes détenteur de monnaies internationales ; il use un grand profit au détriment des pays du reste du monde ; le « paradoxe est qu’être détenteur de monnaies internationales est aussi un trait d’affaiblissement à terme ; et c’est ce qui se passe avec la hausse de la dette publique des pays occidentaux. Pour ne citer que la loi budgétaire de 2025 signée le vendredi 4 juillet 2025 que Trump annonce comme une victoire.

Sous le titre « Victoire pour Donald Trump : le Congrès américain adopte sa méga-loi de baisses d’impôts », le Figaro écrit :

« Une façon de marquer au mieux la fête nationale de l’indépendance du 4 juillet. « VICTOIRE », a réagi le compte X officiel du Bureau ovale, alors que le chef d’État américain soutient que sa loi budgétaire propulsera les États-Unis telle une « fusée ». […]

Selon le Bureau du budget du Congrès, la loi aggravera l’endettement de l’oncle Sam de quelque 3300 milliards de dollars sur 10 ans. »

Mais, comme il est dit sur le Figaro, c’est la face cachée de la dette publique qui s’élève, selon le Trésor américain, à 36 210 milliards de dollars, soit 120 % du produit intérieur brut. Donc c’est vrai la loi budgétaire propulsera les États-Unis telle une fusée mais non sur la Lune ou sur Mars, mais à terme au fond d’un puits, où le monde entier finira par fuir le dollar tant les États-Unis seraient endettés jusqu’au cou qu’ils ne pourront plus rembourser leurs dettes sinon par la monnaie émise adossée sur rien ; aujourd’hui, cela peut passer encore avec les pétrodollars ; mais la Chine et les autres puissances émergentes notamment les puissances les plus émergentes du groupe des BRICS+5 qui affûtent leurs « couteaux monétaires » viendront certainement à terme, via l’endettement abyssal de la première puissance du monde, à détrôner le « roi-dollar » et c’est la fin de l’hégémonie des États-Unis sur le monde. Il en va de même pour l’Europe qui lui est associée.

L’Occident se trouve aujourd’hui à un carrefour de l’histoire ; qu’adviendra-t-il de sa puissance ? Surtout avec les guerres longues en cours, en Ukraine et à Gaza, qui n’arrangent pas les choses pour lui ; la guerre en Ukraine est à sa quatrième année, et l’Occident ne fait que retarder l’échéance ; de même à Gaza depuis près de deux ans ; et l’Occident a toutes les difficultés tant en aidant l’Ukraine qu’Israël, et tout montre, compte tenu de la durée des guerres, que l’Occident a perdu beaucoup de sa puissance.

Force de dire que l’Occident ne pourra arrêter les forces de l’histoire L’Occident a été, il est mais aujourd’hui, il doit se réajuster avec les puissances montantes ; et cela relève des Forces de l’histoire que les hommes ne commandent pas.

Medjdoub Hamed
Chercheur

 


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