Un nouveau tuteur n’y suffira pas

par C’est Nabum
jeudi 29 août 2024

Prenons-les aux mots.

L'époque prend des allures antiques même si pour beaucoup ce n'est certes pas un jeu mais bien plus une tragédie pathétique, la déplorable comédie d'un pouvoir qui va dans tous les sens sans pour autant pousser la nation vers le haut. Un tuteur s'imposerait pour retrouver un peu de lumière et cesser de répandre ses rejets dans les bas-fonds de la politique. Faut-il le mettre au pied du trône du monarque ou bien envisager de changer la souche, les racines ou bien le terreau ? La question se pose à travers divers mots qui s'imposent à nous.

Puisqu'il s'agit de commencer par un geste fort, une forme de dépotage avant d'envisager une nouvelle plantation, la destitution est dans quelques têtes qui donnent parfois l'impression de changer simplement la mauvaise graine pour en planter une autre venant des mêmes rejets qui ne vaut guère mieux. Destituer du latin destituere qui signifie privé de…, nous serions bien surpris de découvrir que le départ de l'une ou de l'autre des mauvaises herbes de la démocratie nous priverait de quelque chose. La destitution est un leurre, un simple changement de plante dans un pot qui cause notre infortune.

Alors la sagesse voudrait de reprendre là tout à la base, de changer les racines du mal pour une culture plus saine, plus collective aussi, ne fondant pas tous ses espoirs dans une seule tige. Le verbe constituer s'imposerait alors aux véritables jardiniers de la démocratie et non à ces maraîchers à la petite semaine qui entendent tirer le maximum d'une plante à bout d'idée. Un changement de constitution modifierait en profondeur le terreau et les substrats d'un système qui de plus en plus se trouve hors sol. Du latin constituere, il s'agirait alors d'établir de nouvelles règles de jardinage.

Alors, un nouveau mot ferait son apparition qui permettrait une véritable redistribution des rôles, repoussant la notion de « grosses légumes » au profit d'une répartition harmonieuse des différentes plantes sur tout le territoire. Nous aborderions alors le verbe restituer, rendre le pouvoir à son propriétaire légitime, ce fameux peuple souverain, aujourd'hui mis sous le joug d'une classe politique qui s'approprie une légitimité factice. Comme bien souvent, une restitution des sols afin d'assurer une véritable biodiversité des sensibilités et des opinions, des groupes sociaux et des origines ne peut advenir sans un grand chamboulement du terrain. Pour une fois, le terme de résilience serait approprié pour faire naître une nouvelle végétation respectueuse de tous.

Une grande refonte du sol politique serait ainsi l'occasion d'instituer un nouvel espoir, une nouvelle récolte qui serait à la fois plus harmonieuse et bien plus équitable. Fruits et légumes bénéficiant à tous et non pas à quelques-uns en demandant à chacun d'apporter leur contribution au travail de la terre. Une forme de coopérative, un retour aux airials landais. Bien sûr dans pareil cas, la soupe ne serait plus servie aux anciens bénéficiaires d'un système fondé sur l'accaparement. Le partage serait la règle absolue.

Pour l'heure nous vivons une crise sans précédent où la République est contrainte à se prostituer pour le seul plaisir et la seule jouissance de quelques gros planteurs s'accaparant les terres, les ressources et les récoltes sans aucune légitimité réelle. La force de la situation acquise est fort mal acquise au demeurant.

Il nous appartient donc de reconstituer un terreau favorable à une véritable nouvelle récolte des fruits non pas d'une croissance dérisoire et fatale, mais d'une nouvelle manière d'envisager le vivre ensemble. Il nous reste donc à instituer une nouvelle manière de cultiver ces institutions qui sont sous cloche ou bien en serre et pour l'instant totalement dévalorisées par un planteur en chef qui se moque bien de ce qui se passe à ses pieds.

Une virulente taille s'impose, d'envergure et radicale. Un virulent écobuage doit être réalisé sans restriction aucune pour redonner vigueur et force aux nouvelles récoltes qui cette fois, seraient au profit de tous.


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