Le « Sud-Ouest » existe-t-il ? – Pensées historiques franco-espagnoles

par Mervis Nocteau-Seysan
lundi 5 août 2024

Je veux dire : le Sud-Ouest du territoire aujourd'hui français ? Celui qui se partage entre les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ? Entre les départements de la Gironde, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne, du Tarn, de l'Hérault et jusqu'au Gard même, comprenant encore les départements des Landes, du Gers, de la Haute-Garonne, de l'Aude, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales ? Sans parler de tous ses pays historiques, tels que le Médoc, la Lomagne, l'Armagnac, le Minervois, le Béarn, le Lauragais, le Roussillon, jusqu'à la Camargue même, et évidemment le Pays Basque – pour ne citer que les plus connus, et en oubliant 90% de la liste ?... Bref, bis repetita, le « Sud-Ouest » existe-t-il ?

Une réflexion en Histoire des peuples, qui badine avec BHL et Macron, en évoquant l'antiquité, d'Artagnan, etc. j'en passe, et des meilleures.


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Le « Sud-Ouest » existe-t-il ?

Je pose cette question en pleine saison estivale, et il semblera assez évident, à nombre de vacanciers, qu'ils ne sont pas partis vers « la Bretagne », ni vers « le Nord », ni vers « le Grand Est », ni « en Auvergne, ni « dans les Alpes », ni encore « vers la Méditerranée », etc. Et pourtant, la même question pourrait se poser avec un certain nombre de ces vagues directions (devinez lesquelles) sachant que même les directions qui semblent évidentes se sont historiquement laissées partager ou du moins tirailler, en quelques manières.

On me comprendra mieux avec ces deux exemples : même les Costarmoricains ont à en dire sur les Finistériens ; même les Rhinois ont à en dire sur les Vosgiens – j'en passe, et des meilleures...

Ceci étant dit, qu'on ne les raille pas ! Car même d'un bureau l'autre, d'un cabinet l'autre, d'une camionnette l'autre, d'un chantier l'autre, etc. les travailleurs trouvent à redire !... Si donc – comme le croit BHL – les régionaux peuvent tous être raillés pour « chauvins », le monde entier peut être qualifié de « chauvin élargi » (y compris et surtout BHL en son racisme de l'intelligence, lui qui a l'occasion d'étaler médiatiquement son espèce particulière de « chauvinisme élargi »).

 

Bref, où en étais-je ?... Ah, oui : à l'existence du « Sud-Ouest » !

On le voit, il est ici question de l'existence du « Sud-Ouest » comme Tout Organique, duquel il serait éventuellement possible de dégager une identité, sans pourtant avoir à verser dans le chauvinisme... mais la question de savoir s'il s'agit d'un régionalisme, reste ouverte !

Au sens primaire du terme, il semble assez difficile d'en faire un régionalisme, quand on le compare à ce que des contrées telles que la Bretagne ou la Corse (qui ont l'heur de bénéficier du statut de régions administratives) ou encore l'Alsace et le Pays Basque (qui n'ont hélas pas cette chance) peuvent se sentir régionales ce qui s'appelle régional.

Or, rien que d'avoir pu mentionner le Pays Basque dans cette liste, témoigne bien du problème « Sud-Ouest » – sans même parler de ce que le Pays Basque n'a rien d'un département... ni répéter que le « Sud-Ouest » est partagé entre deux régions administratives.

Quelle folie ! Il ne saurait y avoir de régionalisme « sud-ouestien » ! C'est l'évidence-même.

 

Des pays du « Sud-Ouest »...

Le seul régionalisme qui saurait se dégager du « Sud-Ouest » serait avant tout basque/euskal ? Mais encore !

Le Pays Basque/Euskal Herria (littéralement, la Contrée Bascophone – où l'on évitera de reprendre un terme forgé voilà deux siècles seulement, par des nationalistes basques, tel que Euskadi – littéralement « Basquie »...)... l'Euskal Herria, disais-je, est à cheval entre la France et l'Espagne et comme pour la Catalogne Nord en Roussillon ou l'Alsace, le jacobinisme (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) déteste cette « transfrontièreté », cela au poins que – ces dernières années – il a été interdit aux collégiens et aux lycéens de passer le brevet et le bac ès langues basques et catalanes (c'est arrivé plus récemment en Bretagne aussi – l'Alsace n'ayant jamais fait passer ses diplômes en alsacien).

Évidemment, à chaque fois que c'est arrivé, l'écrasante majorité des Français n'en a rien eu à faire, puisque non seulement elle ne parle pas chaque langue prise une à une, mais en plus elle manque – comme le massif contingent des Occidentaux praticiens du globish – de sensibilité linguistique.

Mais une preuve que la « fatalité jacobine (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) » n'est pas une fatalité, c'est qu'en Espagne – comme dans tous les autres États Européens – l'État fait la distinction entre citoyenneté et nationalité, sans en prendre ombrage. C'est-à-dire que les Basques ont des territoires administratifs (comme les Catalans d'ailleurs) sans que cela ne soit grave : leur nation basque est respectée, tout en étant citoyens espagnols.

Comment donc le Législateur français jugerait-il cela grave, en dehors de sa bêtise et de sa méchanceté jacobine (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) ?

 

Mais nous en étions à dire, que l'Euskal Herria est hispanique aussi.

Étant donné qu'on en fait des caisses abusées à propos de l'ancienneté du basque/euskara, cela doit nous mettre la puce à l'oreille sur la « transfrontièreté » franco-espagnole d'une éventuelle « région Sud-Ouest » et son régionalisme éventuel.

Enfin, cela n'étonnera pas les régionaux : les langues occitanes « sud-ouestiennes » (essentiellement : le gascon à l'Ouest et le languedocien à l'Est) faisaient partie d'un continuum linguistique en langues romanes, allant du francilien jusqu'au castillan – de Paris à Madrid.

C'est-à-dire que, avant le jacobinisme (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) les régionaux s'entendaient bien entre eux ! Il y a des proximités directes entre le gascon et le catalan (l'aquitanopirenenc). (Nous pourrions faire cela dans toutes les directions de France évidemment, pas seulement « vers le Sud-Ouest ».)

La langue romane entre Paris et Tours, ici vite nommée francilien, n'est qu'une exaction territoriale depuis un siècle... une exaction réussie, il faut le dire, puisque tout le monde regarde le JT sans difficulté... et, surtout, puisque désormais on s'illusionne avec une arborescence de langues romanes, au sein desquelles on catégorise – par exemple – l'ossalois (une vallée béarnaise) pour béarnais, le béarnais pour gascon, le gascon pour occitan, et l'occitan pour français – alors qu'il n'y a, historiquement, aucune hiérarchie entre ces langues, mais une seule et simple coexistence dans la continuité du tissu linguisitique global.

Ainsi, qui est le plus belliqueux, du régionaliste occitan ou du nationaliste français au plan linguistique ? Auquel jeu, la République, jacobine (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage), est nationaliste par nature.

 

Le « Sud-Ouest » est une vaste réalité circumpyrénéenne.

Voilà donc que le « Sud-Ouest » n'existe pas. Oh bien sûr, naturellement, il commence « quelque part au Sud-Ouest de Paris »... pour être précis : de l'embouchure de la Garonne jusqu'à la source de son affluent le Tarn...

... mais il ne s'arrête pas à la frontière pyrénéenne : il se déploie de par les Pyrénées hispaniques, et continue même jusqu'à l'Ebro ! (L'Ebro : en français l'Èbre, fleuve espagnol prenant sa source au Sud de l'Euskal Herria, et débouchant dans la Méditerranée au-dessus de Barcelone.)

Jamais les montagnes ne furent un obstacle humain. Les plus grands déserts du monde ne l'ont pas été, comment les Pyrénées le seraient-elles ?

N'importe quel régional du « Sud-Ouest » qui se respecte, sait que les familles se sont dispersées dans tout ce Wild Wild Mountain World – de la Garonne-Tarn jusqu'à l'Ebro – et ce encore beaucoup au XIXème siècle à l'ère industrielle, alors que le continuum linguistique n'avaient pas encore été écrasés par le jacobinisme (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) !

C'est-à-dire qu'à l'époque, ce que nos technocrates s'ébaubissent à appeler mobilité européenne, mobilité heureuse était une réalité régionale circumpyrénéenne – détruite par la République française ! Prenez n'importe quel bon régionaliste (un ouvrage, pas un militant) pour vous en convaincre.

D'ailleurs, l'Alsace est dans le même cas de figure qui, avec le bassin rhénan côté allemand, des Vosges à la Forêt Noire, voudrait faire Eurorégion – sachant qu'il existe déjà des financements européens, pour le Pays Basque circumpyrénéen ! Mais l'Alsace a toujours été à la pointe du militantisme européen, sous cet angle.

 

Cette Vaste Réalité circumPyrénéenne (VRP) est antique.

Dans n'importe quel bon régionaliste (un ouvrage, pas un militant) vous trouverez que la VRP ne date pas de l'ère industrielle mais remonte à la féodalité, et même à l'antiquité. En la VRP, il y a un antique bassin de peuplement dont j'ai déjà parlé dans d'autres articles (en restant « sud-ouestocentrique » néanmoins : une fois sous l'angle liguro-ibère, une autre fois sous l'angle celte (gaulois, celtibère) environnant). Et pourtant de nos jours le « Sud-Ouest » n'existe pas, car il s'est laissé disséminer par l'Histoire.

Dernière en date : la bi-régionalisation entre Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, sachant qu'elle est pire que la tri-régionalisation entre Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon... tri-régionalisation qui est cause d'une fracture, néanmoins, aussi.

Plus tôt, c'est la départementalisation napoléonienne, qu'il faut regarder ( 1800). Ceci étant, la départementalisation respecta peu ou prou, divers pays féodaux... quoi qu'en absorbant les plus petits (entre autres : le Pays Basque « français » avec le Béarn).

Si vous prenez une carte de la France en 1800, vous ne voyez pas d'Aquitaine. L'Aquitaine est une notion romaine, resservie à l'occasion de la régionalisation des années 1980, mais morte en 1200 !... Et donc en 1800, les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées formaient une vaste Guyenne écrite Guiienne, dévorant quasiment l'Auvergne jusqu'au Lyonnais... et le Linguedoc les dévorait de même !

Or de nos jours, Guyenne ne désigne pour ainsi plus que la contrée circumdordognaise, alors qu'elle désigna l'Aquitaine de l'union gasco-anglaise, suite au mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le comte d'Anjou, futur roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II ( 1000)... Guyenne étant une manière anglophone de tordre la prononciation d'Aquitaine.

Plus singulier encore : Aquitaine désigna auparavant, un duché courant de la Garonne au Rhône, tandis que la Gascogne se nommait Vasconie, sous Charlemagne ( 800)... Vasconie qui était le cœur historique de l'Aquitaine romaine sous le nom de Novempopulania ( -50>400).

D'ailleurs, Gascogne est une dérivation de Vasconie, prononciation tordue par les Wisigoths (600), contrée à laquelle il faut ajouter la Septimanie (400) pour atteindre l'actuel Languedoc. Où cette rapide toponymie à rebours, est parvenue à l'époque romaine et sa Novempopulania...

Or, de la chute de la Rome (400) jusqu'à Henri IV (1500) roi de France et de Navarre – un royaume transpyrénéen – en passant par le duc Eudes de Toulouse qui participa aux prémices de la Reconquista anti-musulmane hispanique (700) et en continuant jusqu'aux travailleurs transfrontaliers, – travailleurs qui, bis repetita, se comprenaient aisément de la Gascogne à la Catalogne, toujours au siècle industriel suivant 1800 – avec cette nuance historique, que la France et l'Espagne entérinaient leur frontière pyrénéenne, quitte à se partager la souveraineté de l'Andorre... – l'Histoire de la VRP est para- et méta- franco-espagnole : ni française ni espagnole, à la fois française et espagnole.

Deux en un sans pourtant provenir ni de l'un ni de l'autre, à donc procéder de soi-même en son principe antique.

 

Il y a une identité, une régionalité, une nationalité VRP, dont on ne parvient plus qu'à grand-peine à prendre la mesure, tant la toponymie et l'étatisation franco-espagnole, firent des leurs.

Mais de cela que reste-t-il ?... La République française a tout niqué. Car ce ne sont pas les royaumes, les duchés et autres comtés féodaux, qui cherchèrent à s'affirmer contre les peuples ! Mais, dans le « Sud-Ouest » comme ailleurs, le jacobinisme (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) a culturellement appauvri nos pays.

À partir de là, les « Français » en devenir, n'eurent plus que leur toponymie à laquelle se raccrocher, ce qui renforça précisément le chauvinisme au prisme de la départementalisation, par appauvrissment socioculturel au profit de l'administratif.

Ce phénomène concomitant de l'émergence des nationalismes européens, est si tristement récent (puisqu'il a à peine un siècle !) qu'il faut comprendre que c'est la modernité adulée par BHL, qui a créé cette situation.

Et ce pseudosophe d'écrire l'Idéologie française en parodiant Karl Marx et sa Deutsche Ideologie (l'Idéologie allemande, en français) alors que Marx traitait avant tout de l'hegelianisme et du stirnerisme répandus dans les milieux germanophones – à philosopher, donc. L'Idéologie française n'est en effet qu'une parodie pour laquelle la fin justifie les moyens, par un intellectualisme anti-fasciste qui trouve à bon compte que « tous les Français sont chauvins »... !

Le groupe de rock Noir Désir s'en tordait encore musicalement avant de sombrer, dans le tout dernier morceau de son tout dernier album, Des Visages, des figures, sur l'Europe : « Je ne suis pas chauvine mais la France est la reine des fromages ! » LOL. À n'écouter que pour entrer en bonne dépression morale, car évidemment la gauche fonctionnait sur ces bases-là autour de l'an 2000, et ce n'est pas la condamnation de Bertrand Cantat pour féminicide qui y changea quelque chose jusqu'à nos jours – BHL étant d'ailleurs toujours de la partie... (Mais une autre gauche est possible.)

 

Le plus singulier, c'est que l'historiographie sert à entériner le chauvinisme.

C'est évident, dans les conditions de régression des langues régionales à cause du jacobinisme (administrativement centraliste et totalitaire, sans abus de langage) : les gens ne disposent plus que de la toponymie pour se référer à une quelconque « origine », ayant perdu tout vaste sentiment de communauté linguistique (occitane, et précisément gasconne et languedocienne – sans oublier l'aragonais et le catalan, ni singulièrement le basque/euskara, en ce qu'il témoigne des antiques langues de toutes ces contrées, dont il est la survivance évoluée).

À partir de là – au hasard – les Béarnais apprennent que le Béarn ne fut historiquement jamais bien anglais, et qu'il fut rattaché à la Navarre (ce qui n'empêche pas François Bayrou de proposer des « Noël anglais » à Pau, sur la base de la malheureuse visite du roi Édouard VII d'Angleterre au XIXème siècle...). Avec leurs fors, ceci devrait leur « prouver » qu'ils sont Béarnais.

Les Bigourdans juste à côté, se convainquent eux aussi de l'unicité de leur contrée, mais les deux vaches rouges qui ornent le drapeau béarnais sont pourtant de la même couleur que le -gorre de leur Bigorre remplie de vaches, dont l'étymologie renvoie au basque/euskara pour rouge.

Pendant ce temps, les Landais se sentent ostracisés : département de passage dominé par la sylviculture si triste dans l'aménagement du territoire, c'est décidé, ils se feront purement Landais, à l'exception même du littoral atlantique plus touristique, sans problématique bien commune avec les terres. D'ailleurs, les Dacquois ont beau organiser des ferias, à quoi bon les mettraient-ils en relation avec les ferias de Bayonne ? « C'est hispanique... »

Pendant ce temps, les Camarguais réalisent maintes courses taurines à la manière landaise, qui préfère d'ailleurs parler de courses landaises tout court. Par chance, l'appellation est arrivée en Pays Basque, en Béarn, en Bigorre et jusqu'en Comminges pour distinguer l'exercice de la tauromachie, que Béziers remet d'ailleurs à l'honneur cette année – en convoquant le souvenir de la naissance de Jean Moulin dans son urbanité, pour l'anecdote, ce qui ne manque pas de faire jaser les fafs comme les antifas... – mais Nîmes anime ses arènes à sa guise.

Au milieu, les Toulousains sont les Toulousains, et d'ailleurs « c'est le Maghreb là-bas » (dixit) – un peu comme Mulhouse en Alsace ! mais je digresse, sinon que les problématiques françaises modernes nous courent tous sur le haricot entre gauche et droite, souveraineté nationale et mercantilité internationale obligent ! Alors les Commingeois, conscients d'être une lointaine banlieue toulousaine, s'entêtent dans leurs « commingeries » en priant les Couserannais de leur tenir chaud, qui regardent plutôt – tout comme eux – vers le Gers et l'Ariège.

Les Gersois adorent rappeler qu'ils sont Gersois de Gascogne. Les vins de la VRP surpyrénéenne occidentale, sont là pour nous le rappeler d'ailleurs... sauf dans le Médoc, ou à Jurançon, ou... etc. Mais c'est quand même à dire, qu'il n'y a peut-être encore que les vins, pour nous rappeller vaguement au souvenir de la Gascogne. La VRP surpyrénéenne orientale, ne voit pas l'intérêt de se constituer en bloc : le Minervois c'est le Minervois, quoi que l'Ariège reste sympa.

Après le christianisme arien des Wisigoths, le souvenir carcassonnais des Cathares est mentalement fédérateur, comme en rébellion à distance, fondant une mémoire collective qui n'a pas l'intelligence de raccorder avec la répression des sorcières, quelques siècles plus tard – notamment des sorginak basques/euskal – mais ça fait toujours vendre des revues et des magasines, chez les buralistes et dans les grandes surfaces équipées, en cette saison internautique !

Enfin, de la Gironde au Tarn, eh bien, respectivement, on est du littoral touristique et l'on devient progressivement auvergnat. C'est-à-dire que l'on se sent globalement d'une Middle France plus et moins rurale, entre Bordeaux et Clermont-Ferrand, sans rapport particulier même avec Agen ou Toulouse.

 

Faut-il continuer, avec ces fractales de malheur ?

Car n'allez jamais dire aux uns ou aux autres, qu'ils correspondent les uns avec les autres ! Leurs groupes sur les réseaux sociaux sont hermétiques ou quasi. Parfois, un modérateur plus intelligent que la moyenne, partage des contenus évoquant son voison, voire la VRP – mais ces contenus sont mécompris ou rejetés et à ce titre ignorés, dans le foisonnement des scrolls.

De même, lorsque sous les articles Wikipédia concernant Basques, Gascons et Aquitains vous amenez l'information selon laquelle Joaquín Gorrochategui – un bascologue, ardent combattant de la thèse basco-ibère, selon laquelle le basque/euskara est bien une évolution résiduelle de dialectes ibères antiques, parlés de Gibraltar à l'Aquitaine, en passant par la côte méditerranéenne – bref, lorsque vous amenez l'information selon laquelle Joaquin Gorrochategui a fini par se rallier au basco-ibérisme... vous vous retrouvez (ce fut mon cas) avec une adresse IP bloquée (donc privée d'intervention sous Wikipédia) par un obscur modérateur, tandis qu'on a supprimé ladite information.

L'Observatòri Culturas Gasconas lui-même, quoi que prudent, nous rapproche du basco-ibérisme. Il faut lire, par ailleurs, le bascologue Hector Iglesias.

En fait, le sujet « basque » est un sujet chasse-gardé, extrêmement sensible pour tout un tas de fous furieux, peut-être « amis des Basques » mais certainement pas « amis de la vérité »... néanmoins, peut-on bien être « amis des Basques » quand on est ennemi de la vérité à leur sujet ?

Cela dit, ma complainte n'aurait d'intérêt que si les « Sud-Ouestiens » en avaient pour leurs antiques parlers, ce dont ils se gardent bien, comme si le basque/euskara/survivance ibère advenue devait rester l'isolat qu'il n'est plus... tandis que les Basques/Euskaldunak – s'ils ont seulement de l'intérêt pour l'Histoire aussi, voire s'ils savent marginalement bien parler basque/euskara côté français – ont plus d'intérêt pour des loyers rémunérateurs, le tourisme rémunérateur et le surf rémunérateur, à évoquer leur « diaspora » américaine (comme par hasard, sud-américaine essentiellement...) comme s'ils avaient été les seuls gens du Sud à migrer de la VRP depuis l'ère colombienne...

C'est donc « chacun chez soi et Dieu pour tous » bien que la rébellion anticléricale fasse mentalement bon œuvre. La hargne est grande, on vote traditionnellement radicaux de gauche dans les parages, il faut le dire. Or c'est hargneux que la radicalité, surtout de gauche ! Et Béziers n'y changera rien ! Béziers est évidemment un prélude marseillais ayant sauté Nîmes, quoi que depuis les dernières législatives ça ait pris Nîmes et soit remonte jusqu'à Montpellier, Perpignan et Carcassonne. Mais c'est ainsi que les socialistes tiennent le haut du pavé ès régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie !

Tout cela est lyssenkien... et redouble, voire triple – décuple même – l'inexistence du « Sud-Ouest ». Car l'universalisme de gauche sur fond de terroir ne veut rien dire, sinon la volonté de s'acheter une conscience – mais les arrière-pensées dominent, et les politiciens n'y peuvent rien, eux qui en fomentent autant.

À la fin, vous vous retrouvez seul à animer un groupe pourtant suivi ce qui peut s'appeler suivi, pour la niche relative qu'il constitue néanmoins. Encore ma complainte...

 

Les « Sud-Ouestiens » eux-mêmes, n'en veulent pas ! de leur « Sud-Ouest ».

Les habitants du Sud en général, ont toujours eu la réputation de vivre au travers de leurs arrière-pensées. (Les « Sud-Estiens » en viennent aux mains jusqu'aux Corses, c'est plus direct mais plus violent aussi : les « Sud-Ouestiens » gardent tout pour eux, en eux, rentré. C'est moins direct et plus mauvais dans l'âme, c'est sûr !

On connaît bien ce propos, selon lequel les Toulousains sont « tes meilleurs amis le premier quart d'heure » : c'est qu'ils s'en tiennent à la première impression avec leurs arrière-pensées, première impression qui, comme dit l'adage, « est toujours la meilleure » – quoi qu'un autre adage dise que « il ne faut jamais se fier à sa première impression » : les Toulousains oublient évidemment cette version...

La chose s'intensifie à mesure qu'on pénètre le Sud et que l'on prend de la hauteur : car le berger n'a rien à envier au bobo, et BHL a sa promptitude « intellectuelle » (au berger) n'en doutez pas ! C'est sûrement la raison pour laquelle BHL s'invente « berger des Français »... (De son Algérie natale, il aura conservé le côte chevrier qui manque tant, à l'Algérien d'origine Éric Zemmour ?)

Et quid des origines grand-maternelles d'Emmanuel Macron en Hautes-Pyrénées ? Le nom de famille Nogue/s/z est très répandu dans le département. Il vient du noyer, arbre symbole de prospérité... Enfin ce président ne s'attire pas l'antipathie de France, pour être passé chez Rothschild purement !

Ses yeux vitreux en double-fond, ne trompent pas sur sa marchandise : il a des arrière-pensées pendant qu'il s'exprime – pas forcément des arrière-pensées « rothschildiennes » ! La défiance que vous lui inspirez peut suffire, or il a une grande défiance envers les Français-qu'ils-viennent-me-chercher, et pouvait bien les taxer de Gaulois réfractaires puisque les antiques habitants du « Sud-Ouest » dont il ressort partiellement, étaient Ibères !

Néanmoins, avec son « en-même-temporisation » il n'aura pas suivi ce dicton local, selon lequel c'est n'être l'ami de personne que d'être celui de tout le monde. Mais le centre, après la gauche, fait un bon score dans le « Sud-Ouest » – d'ici que la droite fasse son grand remplacement.

Comme quoi, tout est relatif – question de référentiel.

 

D'Artagnan ne vient pas d'ici pour rien

Une contrée aux mentalités si hostiles qu'elle ne veut pas d'elle-même, que ses habitants ne veulent pas d'elle-même en sa globalité, cela ne s'invente pas. C'est une contrée qui aime croiser le fer, et ce n'est pas sans raison qu'elle a fourni au royaume de France ses meilleurs bretteurs, j'ai nommé les Cadets de Gascogne... dont ressort D'Artagnan, le fameux quatrième mousquetaire, encore récemment mis en scène au cinéma par Martin Bourboulon, avec un deuxième volet...

Et tout ceci, sur l'antique base des Ibères : locuteurs de variétés de dialectes proto-basques/euskarak (enfin ce sont plutôt les Basques/Euskaldunak qui parlent des dialectes post-ibères), Ibères qui eux-mêmes avaient la réputation d'être avant tout guerriers. Or, tout grand guerrier garde secrète... sa « botte ». Les arrière-pensées sont les plus grandes au combat, en effet, et les sportifs de haut niveau le démontrent toujours en ces JO !

Car l'adversaire ne doit pas vous deviner.

 

Mais bonnes vacances quand même dans les parages (sourire).

A Diu n'agrade pas ! – À Dieu ne plaise !

 


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