Un 20ème anniversaire entre logophores et logorrhées
par Réflexions du Miroir
samedi 1er mars 2025
Le 3 mars 2005, naissait mon premier billet sur "Réflexions du Miroir". C'est donc son 20ème anniversaire. Faire un bilan tous les ans les médias le font..
J'ai écrit un bilan de "Réflexions du Miroir" tous les cinq ans. Qu'est-ce qui fut déterminant et représentatif des vingt années précédentes ? Que sélectionner pendant ces quatre tranches de cinq ans de Réflexions du Miroir qui représentaient près de 1200 billets ? Quelles sont les idées maitresses ?
J'ai repréré quelques billets "sensibles" dans l'article correspondant sur mon site, mais je ne le ferai pas ici.
Prologue
J'ai survolé la lecture de vingt ans de billets en scrutant l'index de mon site. Un bilan après chaque fin de cinq ans suffit.
En 2005, l'envie d'écrire mes souvenirs mijotait déjà dans mon esprit depuis quelques temps. J'avais besoin d'un dérivatif à la retraite pour ne pas tomber dans un vide après un trop plein d'activité. "La retraite, faut la prendre jeune. Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde", Michel Audiard. .Je n'avais jamais rien écrit de ma vie. Je ne lisais souvent que pendant la période des vacances.
Foncièrement solitaire. Plutôt théoricien que praticien.
"La solitude est la première cause de l'épuisement des dirigeants. En burnout, ils n'ont pas le temps d'être malades", constate Olivier Torres. Le billet "Quand les livres délivrent" a été mon dérivatif après ma période active.
Mon premier billet sur ce site "Nous sommes tous responsables" présumait de ce que je voulais écrire. J'avais reçu quelques encouragements pour continuer à construire ce site mais, je ne pensais pas arriver à ce 20ème anniversaire.
Pendant la retraite, des concepts plus privés prenaient la relève en osant dire des choses auxquelles je ne m'attendais auparavant. Conserver l'humour via la parodie n'était pas par une forme d'optimisme, idéalisme mais celle du réalisme du pragmatique. Au départ, ce furent surtout des sujets uniques dont je parlais. Puis progressivement, je muais en sujets multiples dans un même billet pour en faire un journal personnel au rythme hebdomadaire sans tirer plus vite que mon ombre
Pas question de devenir écrivain et d'en faire un métier. Je suis un candide qui doit tout apprendre d'une plume qui grinçait quelques fois.
Généraliste, intello, réaliste et éclectique, je n'ai jamais cherché à obtenir des vérités trop dépendantes des détails donnés par des spécialistes. .
L'avantage d'un site propre comme le mien, est de rester toujours accessible après une sélection de l'index et de pouvoir complémenter avec de nouvelles actualités par un travail pour moi-même, pour mon plaisir et pour tenir mes neurones en fonction. Quand on écrit, il y a déjà au moins quelqu'un qui sera content, moi-même.
Seule ma devise est restée depuis 20 ans "Tout est dans tout et inversement". Il me suffit d'avoir le but de chercher les liens dans ce "tout".
Nous vivons ces derniers temps dans une singularité à une époque dans laquelle l'argent a créé des déficits en démocratie et en justice avec un futur incertain.
- Bilan 2010 : "Cinq ans déjà."
- Bilan 2015 : "Dix bougies d’enfoirades"
- Bilan 2020 : "2020 : Annus horribilis"
Nous sommes donc en 2025, la 20ème année de "Réflexions du Miroir"
Le monde autour de nous
Après cinq ans, les souvenirs sont toujours vivaces par leurs retombées et la douleur de ceux qui ont perdu un proche et qui n'ont même pas pu leur dire adieu avant leur décès. Ce fut une époque pendant laquelle la population applaudissait tous les soirs, infirmières et médecins.
Ce qui caractérise ces dernières années, je la résume par "À droite toute".
La gauche dormait sur ses lauriers. Elle consommait sans se rendre compte du prix du social. J'ai toujours fait partie dé ce qu'on appelle le centre droit. Près à réagir à tous les extrémismes des deux côtés.
La date du 24 février, réunit plusieurs nouvelles et rappelait des souvenirs.
C'est la troisième année après la déclaration d'une guerre dont on ne pouvait pas dire le nom, que mena la Russie de Poutine entrée en guerre en Ukraine.
"Cette guerre, on voulait bien la gagner, à la rigueur la perdre, mais en aucun cas la faire", Michel Audiard..
Une guerre de drones avec l'IA qui permet de les rendre plus efficaces. Une guerre qui avant elle, des acteurs dépendants l'un de l'autre.
"Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière", Michel Audiard.
Conservateurs, passéistes et nostalgiques vs progressistes... Je n'ai jamais été autre chose qu'un progressiste. Je dénigrerais mon passé internationaliste autrement.
Un individualisme et protectionnisme pur et dur par le support inconditionnel du seul pouvoir de l'argent qui risque l'implosion.
Si la démocratie détient les germes de sa propre destruction, ce n'est pas une raison pour la remplacer par des autocrates zélés.
Le livre de Stephan Zweig "Le monde hier" cherche la sécurité et la stabilité dans un ordre culturel donnant l'illusion de l'éternité.
Le livre de Pierre Servent "Le monde de demain" a des citations avant chaque chapitre :
- "L'âme résiste aux maux auxquels elle est préparés", Sénèque
- "Une auto-puification naturelle est nécessaire à la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité, notre cohésion et notre capacité à relever n'importe quel défi", Poutine.
- "C'était un temps déraisonnable à mettre les morts à table pour construire des châteaux de sable en prenant les loups pour des chiens", Aragon
Le diable se cache dans les détails mais pas derrière les généralités. L'assuétude comme accoutumance de l'organisme aux modifications du milieu, se répercute toujours sous forme d'addictions.
La Belgique dans tout cela :
Sur agoravox, j'ai souvent envoyé des billets avec la Belgique comme catégorie pour faire connaitre mon pays
Je suis belge. Fier de l'être. L'autodérison comme guide.
"Mes amis, c’est mes cons à moi. C’est les cons des autres que je ne supporte pas", Michel Audiard.
Un cactus explique comment on fait dans notre Pfas
Un cactus dit que "L'amour est belge"
Ce samedi, c'était la remise des prix du cinéma belge et "La nuit se traîne" qui se déroule à Bruxelles, a raflé dix Magritte. C'est vrai, comme Magritte, nous sommes toujours surréalistes.
Le cactus parlait de cette cérémonie avec humour
Puis mercredi, le cactus qui comme moi, faisait un retour en arrière
Humour entre logophores et logorrhées
On m'avait demandé un jour, si je pouvais écrire un billet rapide. J'ai répondu par un "NON" ferme et catégorique. Je suis lent. J'ai besoin de temps.
Sans avance à l'allumage dans le domaine de l'écriture, j'ai besoin de temps, au moins une nuit, pour réfléchir sur un sujet donné.
Ecrire commence dans mon petit carnet qui ne me quitte jamais dans lequel je rassemble toutes les idées écrites sur le terrain pendant mes promenades, mes jogging ou mes envolées à vélo. Ils préparent mon fourre-tout dans de 40 catégories différentes. Ils se recoupent ou disjonctent séparément, c'est un signe que je doute de tout sans certitude.
- Ils sont longs tes billets, m'a-t-on souvent répété et reproché.
- Non peut-être, ai-je répondu.
Combien de fois, n'ai-je pas entendu cette remarque ?
"Ils sont longs pour me laisser une trace du passé avec des souvenirs de manière complète et pas partielle", réponds-je.
A la question, qu'est-ce qu'un "Humour entre logophores et logorrhées ?
ChatGPT me répondait :
"C'est un excellent terrain de jeu pour l'humour, entre le logophore (celui qui porte la parole avec soin, presque solennellement) et la logorrhée (ce flot ininterrompu de mots, souvent vide de sens). On pourrait imaginer un dialogue absurde :
Le logophore : Chaque mot porte un poids, une intention. Il faut le choisir avec discernement. Un logophore prépare un discours réfléchi pendant des heures.
La logorrhée : Ah oui bien sûr, totalement d'accord, enfin pas toujours, parce que parfois on parle juste pour parler, tu vois, comme quand on remplit le silence, et d'ailleurs le silence c'est intéressant, mais bref, je disais quoi déjà ?
Le logophore : "...Rien." Son interlocuteur atteint de logorrhée répond avant même qu’il n’ait terminé sa première phrase.
Une belle métaphore de la communication moderne : entre ceux qui veulent bien dire et ceux qui veulent juste dire beaucoup. Le résultat est un combat verbal où le premier pèse chaque mot pendant que l’autre déverse des torrents incontrôlés"
Je suis curieux de tout et tout peut m'intéresser dans mon éclectisme théorique. Mais c'est toujours "Logorrhément vôtre".
Quand cela devient une passion, on s'en fout des opinons de ce genre.
Si mes billets sont longs à lire, ils sont encore plus longs à écrire et surtout pour rassembler toutes les notes supplémentaires qui en feront partie. Mes billets, susceptibles d'évoluer, ne sont jamais totalement terminés.
Si vous ne l'avez pas remarqué, ce n'est pas la lecture de textes qui prend le plus de temps et qui pourrait gêner un lecteur. C'est ce que j'ajoute à mes textes, que j'appelle "mes biscuits" sous forme de lectures, d'images, de podcasts, de vidéos, de chansons bien choisies, à cliquer et qui expriment et expliquent mieux que je ne pourrais le faire en texte. Un texte reste abstrait et dépendant d'une langue. Les artéfacts sont parfois plus importants à écouter ou à voir en faisant grimper le compteur du temps en heures. Sur mon site, j'ai rappellé beaucoup de billets, mais je vais tenter de la faire courte.
Sur mon site, pas de validation des commentaires. Tout ce qui n'est pas interdit, est chez moi, permis. Les trolls intelligents me poussent à réfléchir.
Une seul restriction : pas de pub et pas d'argent compris.
Ceux qui ont tenté de forcer leurs pubs dans les commentaires, en ont été pour leur frais. Quand des interlocuteurs viennent à ma rencontre, je teste leur manière de penser et de résister à l'actualité comme j'ai testé à l'époque des programmes numériques pendant 40 ans en arrivant parfois à la limite de l'acceptable. On se trompe un peu moins sur les façons de penser de son interlocuteur après des essais limites de résistance aidées par le rire. Penser qu'un interlocuteur est toujours prêt à en rire, c'est un leurre. Le croire, c'est se tromper fortement.
On rit de moins en moins aujourd'hui.
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D'après le magazine Psychologies, il faut arrêter de se comparer. Pour servir l'épanouissement de l'individuel au collectif, la psychologie sociale a des buts divers :
- mieux se connaitre
- progresser
- s'inspirer
- se mettre en action
- relativiser
- définir des priorités
- s'engager
- ouvrir son regard
- accepter les différence
- lâcher du lest
On reste toujours enflammé pour ses passions, mais un peu moins pour ses retours de flammes.
Le passé, on ne peut le changer. Pendant la retroite, il ne reste qu'à "Savourer l'instant" en espérant que les beaux projets du futur deviennent réalité.
Pour vivre plus âgé, cherchons à vivre heureux au delà de sa date péremption.
Faudra-t-il inventer un vaccin contre la démence quand on voit que les dirigeants de ce monde atteignent des âges de folie puisque les raideurs physiques se déplacent ?
Aujourd'hui, le plus fort est le winner, demain, le looser. C'est comme ça dans l'évolution qui ne garde que ce qui semble fonctionner le mieux.
Heureusement, l'absurde ne tue pas. Etre influencé par la pub et son amie subalterne, la propagande, cela marche. Si ce n'est pas le cas, elle aurait disparu depuis longtemps. Les préjugés idéologiques dépendent de l'importance qu'on leur accorde.
Modérer comment ? Celui qui n'a jamais joué le rôle de médiateur dans la vie courante n'est pas compétent.
Je ne sais si c'est déjà la cas, mais des logarithmes de l'IA peuvent très bien déterminer ce qui est comptétent sans parti pris.
C'est relativement rare de trouver des rédactions dans lequel son auteur utilise le pronom "JE".
Parler de quelqu'un ou d'analyser une institution, est toujours moins risqué que de parler de soi-même.
Cela fait donc 20 ans que je tapote sur mon clavier et que, parfois, je bafouille dans les sujets de mes billets qui peuvent me dépasser même s'ils m'intéressent sans honte et sans reproche. Que la franchise, l'honnêteté ont fait place à l'hypocrisie et rester "moi" même si je pouvais être là en candide.
Pendant ces 20 ans, il y a aussi quelques nouvelles par une plume du clavier sous forme d'eBooks, sans prétention aucune, sans envie de les publier sur papier.
Le dernier est en construction. Le scénario est déjà dans ma tête. Je n'ai plus qu'à... l'écrire en y ajoutant les dialogues nécessaires pour lui donner vie. Qui sait, peut-être prendrais-je aussi un rendez-vous avec l'IA.
Quand je n'ai rien à dire, je cherche quelque chose et je veux que cela se sache comme Raymond Devos.
L'avantage de l'âge, c'est d'avoir en principe plus de souvenirs malgré "Les infidélités de notre mémoire"..
Aujourd'hui, Alzheimer ne m'a pas encore trouvé.
Qui sait, peut-être ai-je une autre vie en parallèle avec un avatar dans le Métavers ?
Je préfère le Multivers correspondant à l'ensemble des univers présents concurremment, dans le cadre d'une théorie cosmologique en sortant de l'infiniment petit quantique dpour entrer dans celui de l'infiniment grand.
Prochain bilan dans cinq ans ?
Peut-être, sera-ce le cas, si un Dieu cosmique et surtout miraculeusement plus comique, le voulait.
Mais tant que ma petite entreprise m'amuse et ne connait pas la crise...