Barnier berné...
par olivier cabanel
jeudi 5 décembre 2024
3 petits mois et puis s’en va…
Borne avait tenu 18 mois...
Attal 6 mois…
Barnier 3 mois...
combien de jours tiendra le suivant ? ...30 ?
En effet, si le premier ministre était entré en scène porté par l’image d’un « habile négociateur », après ses péripéties européennes lors du Brexit... (lien)...Il semble qu’il ait perdu une partie de ses moyens, lorsqu’il s’est trouvé paré des habits de chef du gouvernement…
Il avait probablement constaté les dérives très droitières de celui qui l’a nommé premier ministre, ainsi que l’ont remarqué plusieurs politologues, tels Lucas Sarafian et Tristan Dereuddre dans les colonnes de Politis, lesquels citent l’historien, ancien macroniste, François Dosse : « je vois au contraire dans le macronisme la transition de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite ». lien
Ce n’est qu’une anecdote, mais comment fallait-il qualifier le recadrage violent du chef de l’état vis à vis d’Élisabeth Borne, sa première ministre d’alors, qui avait osé qualifier le RN « d’héritier de Pétain ». lien
Barnier était donc probablement conscient qu’il fallait prendre des distances avec l’extrême droite, d’autant qu’il avait constaté la fuite à droite toute de plusieurs personnalités de droite,.
Ciotti s'était tiré le premier, Wauquiez semblait tenté, Retailleau aussi, et quelques autres…lien
à l’extrême droite, Ciotti y est… Wauquiez bientôt ?, comme l’ont remarqué « les écologistes ». lien
Retailleau, aussi…comme l’analyse le « Neue Zürcher Zeitung », qui écrit : « Bruno Retailleau, cet « homme du passé » qui se distingue peu du RN ». lien
il ne fallait donc pas en rajouter, et jouer au centre, mais oubliant que Bayrou n’avait pas été envisagé à sa place, lequel constatait avec une certaine amertume que la proportionnelle n’était toujours pas une réelle option gouvernementale, malgré tous ses efforts, et le soutien de la présidente de l’Assemblée Nationale. Lien
La 2ème gaffe a peut-être été de snober, lors de sa prise de pouvoir, la patronne du RN, après avoir pourtant affirmé « qu’il était ouvert à tous »...et ce n’est que 2 mois après sa prise de fonction qu’il prendra contact avec elle...bien trop tard.
Il espérait, en vain, que la musique que jouait Retailleau sur le thème de l’immigration suffirait à s’attirer les bonnes grâces de Marine Le Pen, comme l’écrit Cécile Cornudet dans les colonnes des « Échos ». lien
3ème gaffe, il a tenté en vain de créer la division entre Socialistes et Insoumis, avec l’appui opportuniste de François Hollande afin de permettre le ralliement de Faure à la macronie...finalement, comme l’écrit Élie Abergel pour France Info, « le PS reprochera au gouvernement de Michel Barnier de ne lui avoir jamais tendu la main ». lien
4ème erreur, voyant sa majorité, déjà affaiblie, s’affaisser un peu plus, il tente bien trop tard de renouer le dialogue avec l’extrême droite, laquelle trop contente d’être enfin consultée, se lance dans un chantage...avec le résultat que l’on sait.
En embuscade, ils sont nombreux à penser avant tout à la présidentielle, qui pourrait bien ne pas attendre 2027, même si le premier intéressé prétend ne jamais vouloir démissionner, assurant, « ça n’a pas de sens ». lien
Cette analyse n’est pas partagée par tous, car finalement, c’est bien Macron qui est visé.
Comme l’écrivent Clément Guillou et Corentin Lesueur dans les colonnes du Monde, « à travers la motion de censure (…) c’est bien le président qui est visé », affirment-ils. Lien
En effet, la dissolution a été particulièrement destructice, car au lieu de permettre une majorité gouvernementale, elle a permis exactement le contraire, et le Président de la République en porte l’entière responsabilité...même s’il fait semblant de l’ignorer.
En réalité, il s’est auto-dissout, comme l’analyse Mathilde Siraud dans les colonnes du Point..et il nous fait revivre le mythe de l’arroseur arrosé. lien
finalement, Barnier, pour avoir voulu se mettre bien avec tout le monde, s’est coupé de quasi tous ses soutiens.
Mais où est donc passé le « fin négociateur du Brexit » ?….
la question demeure…
Quant à Macron, il espérait un miracle au moment où il va inaugurer Notre Dame, mais le miracle n’a pas eu lieu.
Pour ne pas que sa fête parisienne soit gâchée, il veut à tout prix nommer quelqu’un avant samedi… Mais qui serait assez fou pour s’engager dans cette mission quasi impossible ? Bayrou ? Bayrou-de-secours comme l’appelent déjà certains esprits taquins...lien
Mais à quelle sauce...béarnaise, serait-il mangé ?… !!!
comme dit mon vieil ami africain : « tout malin est un ignorant qui s’abuse ».
le dessin illustrant l’article est de Chaunu
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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