Tant que je me souviens
par ddacoudre
jeudi 10 octobre 2024
Je me souviens d’un monde plus beau.
Je me souviens du bruissement de l’eau.
Alors.
Je graverai des arbres bleus
aux feuilles d’adverbes
en fleurs d’épithètes.
Je relierai mes mots
par des coordinations
à mes milles pensées
encore à conjuguer.
Je rirai vert de Mai
aux sons rubis foncés
parlant rose carminé
épuisant d’écarlates lettres
d’un monde voulant apparaître.
Je me souviens du langage des cieux.
Je me souviens de leurs figures de dieux
Alors !
J’accrocherai mes mains
au creux des étoiles
y pendre mes chagrins.
Je verrai dans les champs
le retour des libellules
parties depuis si longtemps.
Je sèmerai des accents
en grains de nouvelles
les jours de chalands,
où d’aubes vols de « Bigourelles »
annonçaient le printemps
d’abondantes voletés d’hirondelles.
Alors !
Je me souviens du murmure des sables .
Je me souviens des vagues d’ondes des dunes.
Alors.
J’éprouverai des savoirs
coulant dans mes veines
de globules espoirs.
J’imposerai l’énergie
dessus les étiquettes
corroborant les prix.
Je jetterai l’argent
au fond des poubelles
avec sa mort dedans
au coin d’une ruelle,
face au « strad’or » pleurant
d’une faim si cruelle.
Alors.
Je me souviens des soupirs de l’abîme.
Je me souviens d’ un cours tumultueux
Alors.
Je naviguerai des mers
d’eau cristalline.
sans nitrate vert.
Je marcherai pieds nus
sans crainte d’aiguilles
place des bras perclus.
Je boirai de l’eau
« à la claire fontaine »
sans plomb ni javel,
où maître corbeau
noyait d’hontes éternelles
de goupils regrets.
Alors.
Je me souviens d’un jour d’une heure.
Je me souviens d’un matin flamboyant.
Alors !
J’en ensoleillerai les soirs
de vers-luisants éclairant
nos chênaies urbaines.
J'ombragerai les cieux
récoltant le soleil
fondu dans nos verres.
J’écrirai des vers en pied
aux murets des fontaines
jaillissant nos je t’aimes
d’hommes mûrs à embarquer
vêtu de leurs fois hautaines
vers des contrées lointaines,
Sicles, Talens, monnaies anciennes
Bigourelles, insecte portant des nouvelles en argot.