L’affaire Schiavo ou l’euthanasie en question aux États-Unis
par Martin Masse
lundi 28 mars 2005
L’affaire Schiavo ou l’euthanasie en question aux États-Unis
Pourquoi l’État a-t-il le dernier mot sur la vie de cette femme ? Les nombreux jugements en faveur de laisser mourir Mme Schiavo ont porté essentiellement sur ce qu’elle ferait en pareille circonstance. Comme elle n’avait pas prévu cet événement, il revient en général au mari de spéculer sur le désir de sa femme dans une telle situation. Selon Michael Schiavo, mari de Terri, sa femme préfèrerait qu’on la laisse mourir. Les jugements de la cour lui donnent raison. Les parents de Terri cependant ne sont pas d’accord.
Pour ajouter du piquant à l’affaire, Michael Schiavo vit maintenant avec une autre femme dont il a eu deux enfants sans pour autant avoir divorcé de Terri. Cherche-t-il à obtenir un héritage ? Toujours est-il que c’est le système judiciaire qui a le dernier mot.
Être en faveur de l’euthanasie ne devrait pas signifier un permis de tuer n’importe qui. Sauf que lorsque l’État paie, par l’entremise des impôts, pour les soins de santé, de quelqu’un, il revient alors à des fonctionnaires de décider si cette personne doit ou non continuer à vivre. On aura beau palabrer sur la dignité de la vie humaine, l’État décide quand on doit y mettre fin.
Les parents de Terri veulent voir leur fille vivante peu importe la condition dans laquelle elle se trouve, mais quand bien même ils seraient prêts à payer de leur poches les frais que cela occasionnent, l’État les en empêche parce que la médecine aux États-Unis, comme au Canada et en Europe, est très largement socialisée. Apparemment, c’est ce que la majorité désire. Il faut en réaliser toutes les conséquences.