Le macronisme s’effondre : l’Europe a basculé vers une droite sous le leadership de la France

par Patrice Bravo
mercredi 12 juin 2024

Les partis d’extrême droite formeront le deuxième plus grand bloc au Parlement européen. Les partis de centre-droit et d'extrême droite sont en tête des élections européennes en France, en Autriche, en Italie. En Allemagne et aux Pays-Bas, en obtenant la deuxième place, cela montre aussi la montée d’une extrême droite. Un certain tournant a lieu qui ne pourra qu’être bien compris dans le temps proche.

Les habitants des pays de l’UE veulent un changement radical en Europe et se jettent sur ces forces. Elles se présentent comme capables d’influencer l’orientation générale de l’UE et littéralement toutes les questions, de l’immigration à la politique climatique, mais aussi sur la question du conflit en Ukraine. 

Le centre de gravité politique en Europe se déplace vers la droite. Les partis de centre-droit et d'extrême droite ont remporté la confiance du plus grand nombre de voix lors des élections de dimanche dans les plus grands pays de l'UE : la France, l'Italie. En Espagne, Vox, a gagné deux sièges. En Allemagne, le territoire de l’ex-RDA est totalement pour l’AfD. Des forces puissantes se mettent en place, même si le favori de Macron, de Von der Leyen et des mondialistes, Donald Tusk a gagné en Pologne au lieu du PiS.

La France a pris la tête vers la droite. Le Rassemblement national (RN) a remporté une telle victoire écrasante que le président français, Emmanuel Macron, a dissous le Parlement français et convoqué des élections anticipées. Le président de la République ne pouvait pas rester sourd au signal que le peuple français lui a donné ce soir. L’ancien banquier d’affaires a fait banco. 

Pour Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, « le macronisme s’effondre ». « Ni la frénésie de discours, ni l'instrumentalisation du conflit ukrainien, ni la réquisition des télévisions publiques et privée, ni l'exploitation sans vergogne des cérémonies du Débarquement n'y ont changé quoi que ce soit », martèle-t-il. Selon lui, la dissolution est « le pari dangereux d'Emmanuel Macron ». Le journaliste précise : « Le chef de l'État prend le risque de confier demain les rênes du pouvoir au parti dont il avait promis d'endiguer la progression ! Cette décision inouïe est pour le pays, un saut dans l'inconnu, dont les conséquences sont incalculables ». « Au soir d'un scrutin européen, à une semaine de l'Euro de football, à un mois et demi des Jeux olympiques de Paris, il ajoute à la crise politique ouverte par la victoire historique du Rassemblement national une crise institutionnelle en prononçant contre toute attente la dissolution de l'Assemblée », avertit-il. 

En Allemagne, L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) arrive en deuxième position, repoussant les socialistes d'Olaf Scholz à la troisième place. Alice Weidel la chef de l’AfD demande aussi de nouvelles élections au Bundestag comme en France. « Nous avons le droit de gouverner », a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse. Elle a appelé le chancelier Olaf Scholz (SPD) à ouvrir la voie à de nouvelles élections fédérales. Le patron de la CSU, Markus Söder, aussi, demande la dissolution du Bundestag comme celle du Parlement français. Un effet domino en Europe s’engage. Cette déflagration électorale a secoué les bonzes de la politique, des plus jeunes au plus anciens. Olaf Scholz a attendu presque 24 heures avant de s’exprimer sur l’échec cuisant de sa politique.

Gabriel Attal, le Premier ministre français n’a toujours pas fait de déclaration tant la surprise est forte se limitant à une phrase sibylline ce mardi matin : « C'est un nouveau combat qui s'ouvre, dans lequel rien n'est joué d'avance ». 

Les électeurs de 27 pays ont choisi les 720 membres du Parlement européen qui siégeront pendant cinq ans. Leur première et principale tâche est d'approuver ou de rejeter le principal candidat au poste de président de la Commission européenne. Mais, avec la victoire du groupe du Parti populaire européen, PPE, avec 185 sièges, Ursula von der Leyen mène actuellement. « Elle brigue désormais un second mandat », souligne Capital.  

Sur un continent qui tente depuis 80 ans d’exorciser les fantômes du fascisme, une présence aussi puissante de l’extrême droite en politique sera l’un des sujets de discussion les plus brûlants.

Il est peu probable que ces forces soient en mesure de coordonner -pour le moment- leurs actions en tant que groupe unique au sein du Parlement européen en raison de désaccords sur des sujets tels que la Russie. Mais, ils seront en mesure d’influencer l’orientation générale de l’UE et littéralement toutes les questions, de l’immigration à la politique climatique. 

Collectivement, ces partis de droite radicale constituent théoriquement le deuxième plus grand bloc au Parlement. En France et en Italie, ils ont toutes les chances de devenir les premiers, et en Allemagne, les deuxièmes. Mais, ce sont les trois pays les plus grands et les plus importants de l’Union européenne, qui comprend 27 États membres. En Italie, c'est le parti de droite de Giorgi Meloni, les Frères d'Italie avec 28,8% des voix pour 24 sièges au Parlement européen.

L'extrême droite devrait, également, prendre le dessus en Hongrie et augmenter sa représentation de six sièges aux Pays-Bas. Le centre-droit est arrivé en tête avec confiance et calme en Grèce et en Bulgarie. 

Une lame de fond provient de France où l’extrême droite a remporté une victoire écrasante sur Emmanuel Macron, semblant entamer sa chute politique. Désormais, tout le monde se demande si les populistes français parviendront à maintenir leur élan lors des prochaines élections législatives et présidentielles de 2027. La victoire de la leader d’extrême droite Marine Le Pen menace de plonger l’ensemble de l’Union européenne dans le chaos, du moins de renverser la table. 

Le vainqueur officiel des élections devrait être - pour le moment - la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont le Parti populaire européen de centre-droit restera le plus grand bloc politique au Parlement. Cependant d’autres lames de fond ne sont pas exclues dans le paysage politique européen tant la colère gronde parmi les populations des divers pays. 

Philippe Rosenthal

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6010


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