Le bon, la brute et le truand

par olivier cabanel
vendredi 8 novembre 2024

 

Ce western culte signé Sergio Leone, pourrait bien s’appliquer aux élections américaines qui viennent de s’achever avec le résultat que l’on sait…

S’il n’est pas très compliqué de mettre un nom sur celui qui serait « la brute », il n’est pas trop difficile non plus de trouver celui qui jouerait le rôle du « truand »... mais qui serait « le bon » ?

« La brute  », c’est à l’évidence celui qui « attrape les femmes par la chatte »... ainsi qu’il l’avait déclaré en 2015. lien

Récemment, il a assumé complètement sa violence, proposant, s’il est élu, de promouvoir « une journée de violence policière », ce qui, d’après lui mettrait un terme immédiat à la criminalité. lien

Comme l’écrit la rédaction de NPA le 7 novembre dernier : « cette élection reflète le recul du débat public au profit de la violence politique, des fake news et des anathèmes ; elle reflète la brutalité des rapports sociaux et de la méthode politique que porte l’extrême droite ». lien

Cette violence assumée peut expliquer en partie sa victoire présidentielle, sachant que ce pays est un pays violent, où le contrôle des armes à feu est quasi absent, où les tueries de masse sont fréquentes, où certaines villes comme Chicago connaissent plusieurs meurtres par jour, comme l’écrit Michel Lebel dans les colonnes du « Devoir ». lien

On pourrait aussi s’interroger sur le programme que le nouveau président américain veut appliquer à l’immigration, puisqu’il veut lancer la plus vaste opération d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière de l’Histoire américaine. lien

En effet, n’est-ce pas ces immigrés qui, par le passé, ont permis la richesse des américains ?

Et pour arriver à ces fins, n’ont-il pas dépossédé les américains d’origine, afin de s’en accaparer les richesses ?…

Un dessinateur, Willem en l’occurrence, a résumé cette situation avec quelques coups de crayons assassins.

Pourtant un autre qualificatif s’applique au nouveau président américain, celui de mafieux, ainsi que l’a déclaré le sociologue Olivier Alexandre dans le 6/9 de France Culture, lors d’une intervention ciblée sur la Silicon Valley, rappelant les liens étroits qui existent entre plusieurs représentants essentiels de cette institution et le milieu mafieux...lien (curseur à 7h20)

Ça n’a pas échappé à plusieurs politologues, tels celui du « New-York Times » qui a remarqué la fascination qu’exerce le tristement célèbre Al Capone sur Trump (lien), ou au journaliste d’investigation Fabrizio Calvi, spécialiste de la pègre américaine, pour qui Trump, prolongeant les activités de son père, et de son grand-père, s’est appuyé sur la mafia new-yorkaise, puis russe, pour bâtir et protéger son empire immobilier. lien

D’autres preuves de cette collusion entre Trump et la Mafia existent, comme cette photo, ou il pose en compagnie d’une figure du crime organisé, Joseph Merlino, dit « skinny Joe », même si Trump affirme avoir été « piègé »...

D’ailleurs, cerise sur le gâteau, un biopic est sorti en octobre dernier sur le passé mouvementé de celui qui a pris la présidence aux USA, lorsqu’il découvre les ficelles du pouvoir aux coté de l’avocat Roy Cohn, lequel est étroitement associé à la mafia new-yorkaise. lien

Passons au « truand »…

c’est Jean-Michel Cosnuau, l’ex roi de la nuit moscovite qui a tiré le premier en publiant « dans l’œil du FSB  » (édition le seuil ».

Tout a commencé le 17 juillet 1996, lorsque sa femme a trouvé une fin tragique dans l’explosion d'un Boeing... l’ex publicitaire quitte alors son agence américaine installée à Paris « Léo Burnett » direction Moscou.

Il va y monter un empire de la nuit, à coup de restaurants, de clubs de strip-tease, où va s’empresser toute une « clientèle friquée et frivole »...jusqu’à ce que Poutine, qu’il qualifie de « chef de camp mafieux », commence à s’y intéresser, et il ne devra la vie sauve qu’à sa fuite. Lien

« mafieux », le mot est lâché...

Et il sera repris plus d’une fois…

en effet, c’est maintenant le journaliste François Bonnet qui précise les choses...dans un article titré « Poutine, la guerre et le crime », il décrit « un dirigeant pris dans un réseau complexe de dépendances personnelles et économiques » ajoutant : « le régime absolutiste de Poutine est soutenu par un petit nombre d’hommes qui lui ont juré une loyauté inconditionnelle, laquelle est fragile et doit être constamment renouvelée, par des postes influents et beaucoup d’argent  ».

Et le journaliste d’enfoncer le clou : « Poutine est un criminel déguisé en homme politique (…) il s’agit du plus grand braquage de l’histoire de la Russie ».

« le réseau de Poutine est la plus grande organisation mafieuse du monde  » avait déjà martelé le martyr Alexeï Navalny.

Navalny faisait référence aux milliards issus du commerce des matières premières qui ont atterri dans les poches d’oligarques fidèles au Kremlin, à leurs villas de luxe, à leurs méga-yatchs, et à leurs immenses fortunes à l’abri dans des comptes secrets, dans les paradis fiscaux.

Finalement, cela explique peut-être les liens privilégiés que celui-ci entretient avec Trump.

Donc voilà pour « la brute et le truand  », qui, rappelons le, sont dans une logique d’alliance… puisqu’ils sont soutenus par les hommes les plus riches de la planète.

En effet, n’oublions pas que le grand gagnant de l’élection américaine serait plutôt Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, lequel a boosté la campagne de Trump, allant jusqu’à distribuer un million de dollars par jour aux électeurs qui s’engageaient pour son poulain. Lien

il y a un coté paradoxal à cette élection, car d’après de nombreux politologues, déjà en 2017, ce seraient surtout les pauvres, les classes populaires blanches, soit 90 millions de personnes en 2015, qui auraient donné la victoire à Trump...ainsi que s’interroge Corentin Sellin dans le site IFRI  : « Trump candidat des pauvres, président des riches ? ». lien

Or cette tendance s’est renforcée en 2024, ainsi que l’expliquait le site « les éclaireurs » sur l’antenne d’Europe1 : « pourquoi Donald Trump est-il toujours le champion des pauvres petits blancs américains ? ». lien

Et puis, est-ce polémiquer que d’essayer de comprendre pourquoi l’extrême droite française se frotte les mains devant les succès politiques de Trump et Poutine ?

Alors, finalement faut-il conclure que 2 des pays les plus puissants de la planète seraient dans les mains de puissances mafieuses ?..

L’avenir nous le dira, car comme dit mon vieil ami africain : « demande conseil à ton ennemi, et fais le contraire ».

L’image illustrant l’article vient de télé7jours

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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