Climat - Une loi pour effacer le climatoscepticisme dans les médias

par gruni
vendredi 22 septembre 2023

Ce 19 juillet, un groupe transpartisan de députés piloté par Stéphane Delautrette (Parti socialiste), en accord avec l’association Quota Climat, vient tout bonnement de décider le dépôt d'une proposition de loi qui interdirait le climatoscepticisme dans les médias. Première surprise, puique le déni du réchauffement climatique se trouve déjà presque inexistant dans le traitement de l'info mainstream sur le climat. La cible des justiciers climatiques serait donc essentiellement CNews le nouveau JDD, Valeurs Actuelles et Le Figaro. Deuxième étonnement, tous les partis de l’Assemblée nationale ne seront pas représentés. Les partis jugés comme indésirables dans le groupe sont Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN). Rien d'étrange dans cette sélection des parias par un groupe qui est son contraire. Par contre, si la droite ne nie pas majoritairement le dérèglement du climat, c'est quand même à droite qu'on retrouve le populisme climatosceptique, ainsi que chez la droite hors des murs. 

L'objectif recherché par ce groupe politique s'avère d'une grande clarté, il s'agit de rien d'autre que d'organiser un frein à la liberté d'expression de voix climatiques déviantes dans la presse. Plus précisément, une loi « relative au traitement médiatique des enjeux environnementaux ». Un euphémisme pour cacher une chasse au politiquement incorrect, voire à l'expression complotiste qu'il faut combattre par tous les moyens. Évidemment, par souci d'efficacité, des sanctions seront nécessaires contre les Praud de la désinformation, ces tristes fossoyeurs du Giec et ces malheureux détracteurs du consensus scientifique sur le dérèglement anthropique du climat.

Chacun sait que les climatosceptiques se retrouvent le plus souvent en ligne, comme sur le X d'un Elon Musk plein aux as et incroyant par rapport aux prévisions climatiques catastrophiques, que sur les chaînes télé ou dans les colonnes de la presse mainstream.

D'après Laurent Cordonier, directeur de la Fondation Descartes« le consensus scientifique sur le climat est en train d’exploser sur Twitter : ce réseau est pris d’assaut par les climatosceptiques, parfois par des comptes robotisés ».

"Selon un document diffusé par Quota Climat et l’Institut Rousseau, la proposition pourrait avoir les contenus suivants :

Heureusement, comme l'auteur de ce texte qui lui reconnait l'existence du changement climatique, des journalistes, des élus et des citoyens, sont opposés à une loi qui limiterait la liberté d'expression des médias et en ligne. Certes, selon un sondage, le climatoscepticisme est en augmentation. "37 % de la population serait climatosceptique en 2022, en augmentation de huit points par rapport à l'année précédente". Grave pour nos gouvernants qui mijotent des solutions indigestes pour la population, moins de viandes, moins de ceci et encore moins cela. Les écolos s'agitent et hurlent que rien n'est fait par le pouvoir pour sauver la planète, alors vite ouvrons la bible de la "décroissance ! 

Judith Waintraub du Figaro déclare "qu'un groupe parlementaire veut expurger les médias de tout ce qui s’apparente, selon ses membres, à du climatoscepticisme." 

Seulement, bâillonner l'info médiatique serait la plus mauvaise solution, elle consisterait à cacher la poussière sous le tapis. De toute façon cette loi ne sera pas appliquée parce que inapplicable. Certes, l'augmentation du climatoscepticisme correspond pour une partie de la population à vouloir garder les yeux bandés pour ne pas voir le danger arriver. Cette peur du changement arrange bien les affaires de groupes qui font des bénéfices faramineux avec les énergies fossiles. Aujourd'hui, nous retrouvons la même stratégie qu'à l'époque où les industriels du tabac payaient des scientifiques corrompus pour déclarer que rien ne prouvait la dangerosité de la cigarette. À méditer, qui sont les nouveaux moutons, qui sont et seront encore les prochaines victimes de l'avidité des marchands de pollution et de CO2 ? Une autre piste indiquerait l'étranger, des activistes politiques influenceurs qui n'ont jamais cessé de dénigrer la France et l'Europe pour conditionner les gens à croire au déclin des occidentaux. Mais aussi pour nous convaincre que nous vivons dans un pays où le pouvoir nous ment constamment pour mieux nous dominer, nous mondialiser, et laisser le cancer capitaliste nous exploiter. Un vent d'est qui n'est pas nouveau. Sans généraliser, vous avez même des déprimés qui se sentent soulagés d'apprendre qu'ils ne seraient pas responsables de leurs malheurs. La faute aux autres, la faute à l'État et bien sûr à nos colonisateurs américains. Combien d'idiots utiles aux profiteurs et manipulateurs dans ce pays ?

Alors, assurément, pour nos élus et le gouvernement qui tentent de nous gouverner avec plus souvent le bâton que la carotte, dans un pays dans de grandes difficultés, dans l'incapacité de trouver de véritables solutions à part tendre le dos et attendre que cela passe. La tentation serait grande de couper le sifflet aux climatosceptiques, défaitistes, déclinistes professionnelles et théoriciens du complot.

Voici la réponse de Laurent Cordonier qui semble pleine de sagesse et servira de conclusion : 

« à titre personnel, [il] ne pense pas que la loi soit une bonne idée »« ce n’est pas en imposant le climat aux rédactions qu’on aura un effet positif, ou en encadrant encore plus la ligne des médias. La profession commence à s’autoréguler, il ne faut pas endommager la liberté démocratique ».

Source : Reporterre

 


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