Les déboires africains de la France

par Michel DROUET
mercredi 13 septembre 2023

Les 60 ans de « francafrique » se terminent dans la confusion et la débâcle. Les potentats locaux, affairistes et corrompus, soutenus par la diplomatie française sont peu à peu remplacés par des militaires qui a défaut de ramener de la morale dans les affaires publiques ambitionnent parfois de faire perdurer le système à leur profit.

La protection militaire française chargée officiellement d’assister certaines de nos anciennes colonies (et protéger nos intérêts), au nom du combat djihadiste a contribué sans le savoir à cette lente déliquescence. Elle va être remplacée par des mercenaires mafieux chargés du pillage des ressources et de la protection rapprochée des nouveaux maîtres.

De la Centrafrique au Gabon en passant par le Niger, le Tchad ou la Libye, les exemples d’interventions, de copinage, de laissez-faire, d’erreurs, sont nombreux. La démocratie locale n’en sort pas grandie, pas plus que la politique française souvent soupçonnée d’avoir assuré le financement de campagnes électorales grâce à des valises d’argent sale.

De l’affaire des diamants en passant par les biens immobiliers prestigieux possédés en France par certains (ou ex) dirigeants d’Afrique acquis avec de l’argent difficile à tracer, il est permis de s’interroger sur le rôle opaque de la France. Il en va ainsi de l’hôtel particulier parisien acquis pour 100 Millions d’euros par Bongo, lequel cherchait avec la bienveillance du Quai d’Orsay à faire attribuer le statut de locaux diplomatiques d’une infime partie et ainsi conférer à l’ensemble le statut de biens insaisissables…

Dans un autre registre, on pourra s’interroger sur la présence régulière dans son château de l’Oise ou dans son appartement parisien de 1600m2 et de son recours aux hôpitaux français pour se soigner, du monarque marocain, alors même que nos relations diplomatiques sont au plus bas niveau (Sahara occidental, piratage du téléphone de Macron, refus d’accueillir les marocains condamnés, refus de l’assistance française pour faire face à un séisme désastreux pour la population).

Car le problème est bien là, pendant qu’on fait de la politique politicienne en fermant les yeux sur les frasques de dirigeants africains, leurs peuples sont ignorés et vivent misérablement.

Nous ne devons pas les oublier et les aider efficacement dans les épreuves qu’ils traversent : cela vaut pour les populations marocaines mais aussi pour les populations libyennes, autre pays où notre intervention catastrophique a créé le chaos politique.


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