Pourquoi organiser des élections primaires avant 2007 ?

par un électeur de base
mercredi 22 février 2006

Depuis 1965, l’élection du Président de la République au suffrage universel est la clé de voûte de la vie politique française.

Malheureusement, son système électoral à deux tours est aussi son talon d’Achille.

Il avait déjà été mis en évidence en 1969, avec le duel inattendu Alain Poher contre Georges Pompidou ("blanc bonnet" contre "bonnet blanc"). Mais celui de 2002, avec la victoire écrasante de Jacques Chirac (82,2%) contre Jean-Marie Lepen (17,8%) donna de la France une bien triste image, pour un pays qui se veut un donneur de leçons.

Le principe des 500 signatures de maires, outre qu’il est totalement anti-démocratique compte-tenu des pressions que ceux-ci subissent, a aussi montré son inefficacité, puisque 16 candidats ont réussi à les obtenir. Or, plus de la moitié d’entre eux (9) n’obtiendront même pas 5% des suffrages exprimés, et seulement 3 passeront la barre des 10% sans réussir à dépasser celle des 20%. Le seul véritable vainqueur aura été le résultat des abstentionnistes, avec 28,4%... !

Allons-nous revivre cette caricature de démocratie ? Si on ne fait rien, cela semble de plus en plus probable...

Pourtant la solution existe depuis longtemps aux USA, et très récemment 4 millions d’électeurs italiens l’ont utilisée pour désigner le candidat du parti socialiste. Elle s’appelle les "élections primaires".

Son principe est simple. Pendant plusieurs mois, chaque parti politique fait campagne auprès de ses électeurs, et non pas comme aujourd’hui, auprès de ses militants. A une date connue à l’avance, tous les électeurs qui le veulent votent pour désigner le candidat pour lequel ils souhaitent voter au premier tour des présidentielles. A partir de ce moment, les militants laissent la place aux électeurs, et les ambitions personnelles laissent la place à la démocratie.

Mais pour que cela arrive, il faudrait que les partis politiques et leurs militants, soit environ 500 000 personnes, arrêtent de décider à la place des 40 millions d’électeurs...

Le parti radical de gauche vient de mettre courageusement les pieds dans le plat, en déposant le mercredi 15 février 2006, une proposition de loi sur les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Si ce projet n’est peut-être pas parfait, il a l’immense mérite d’exister, alors que cela fait 15 ans que Charles Pasqua nous en parle.

Nous allons donc pouvoir vérifier si les partis politiques veulent vraiment que les choses changent. Pour cela, c’est très simple. Il suffit qu’ils mettent ce projet de loi à l’ordre du jour, éventuellement qu’ils l’amendent, mais surtout, qu’ils le votent, et avant 2007, bien sûr...


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