Les clefs du conclave
par C’est Nabum
lundi 24 mars 2025
Curieuse ouverture.
Il est curieux de mettre sous clef des personnages qui peu ou proue entendent tous prendre les clefs du camion afin de conduire le pouvoir d'une main ferme. Ils ne disposent du reste d'aucun volant de manœuvre, ce qui rendrait impossible le dessein qui est le leur, en excluant leurs collègues de la route qu'ils souhaitent emprunter à crédit.
User ici d'un vocable qui dans l'esprit des gens renvoie à l'élection du pape est d'ailleurs paradoxal à plus d'un titre. Les cardinaux pour le moins ont un point commun, une ligne de conduite qui se fonde sur une croyance commune. En faisant preuve d'un peu de bonne volonté, ils parviennent à se mettre d'accord. Pensez-vous que ce soit le cas de ceux qui auraient dû être placés sous séquestre ?
Si l'habit ne fait pas le moine, la soutane a l'avantage de ne pas cacher les dessous des postures. Les syndicalistes invités à débattre de la réforme des retraites ont bien des choses à cacher dans ce bras de fer duquel ils sont déjà sortis vaincus quand de l'autre côté, le pouvoir doit dissimuler son mépris de l'opinion publique justement représentée ici par les conclavistes.
Fermer à clef une réunion dont toutes les issues sont condamnées avant même de tenter l'aventure du consensus est un défi à moins que ce ne soit une insulte. Tout est bouclé dans cette affaire même avant la nouvelle inflexion guerrière de la politique nationale. À force d'ouvrir les clefs du trésor public, de dépenser sans compter et d'accumuler les dettes pour assurer le train de vie d'un état goinfre, la marge de manœuvre est totalement nulle.
Ce conclave est un colifichet pour amuser la galerie, un hochet pour des commentateurs prêts à noyer le poisson une fois de plus. La fumée blanche ne sortira jamais dans le ciel tourmenté d'une nation ruinée. C'est encore une bonne occasion de dépenser pour organiser une session parfaitement inutile, certes moins fastueuse que le congrès à Versailles mais fort onéreuse quand même.
La seule retraite qui ne sera jamais abordée est bel et bien celle des dépenses fastueuses de cette monarchie élective qui a su confondre les deux états dominants : le clergé et la noblesse, réunis dans cette grande bourgeoisie qui se fait un devoir d'asseoir un tiers état de plus en plus misérable.
Le conclave pour la future retraite de Russie serait plus opportun avant que nos furieux nous entraînent dans la plus folle des aventures. Il y a sûrement d'autres réponses que celle des armes pour remettre la Planète en ordre de marche. Mais encore faudrait-il dissoudre le système économique qui est cause de tous nos maux.
À faire à tout prix un conclave, il suffit de boucler toutes les bourses du monde entier et de fermer les écoles de commerce d'où sortent ceux qui dirigent la planète en jouant au Monopoly. Ensuite, il serait fort utile de jeter les clefs pour ne plus jamais entendre parler de ce Capitalisme, le plus effroyable système économique jamais pensé par les humains.
Mais revenons à nos moutons. Il n'est guère surprenant que notre bon premier ministre, nous renvoie à sa vocation première en organisant un conclave plutôt qu'un symposium, un congrès, un référendum ou toute autre proposition venue du monde laïc.