Attention, Le Monde se met à faire de bons articles !

par Voris : compte fermé
vendredi 24 juillet 2009

Lecteur, je devine ton esprit incrédule à la lecture de ce titre. L’auteur de cet article aurait-il perdu le jugement ? Est-ce de l’ironie de sa part ? Une parodie ? Un gag ? Mais non ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, le journal Le Monde se met à avoir des intuitions intelligentes et à rédiger des papiers qui instruisent le lecteur et qui s’adressent à son intelligence. Je vous le démontre, cher Saint-Thomas (vous permettez que je vous nomme ainsi pour le moment ?).

 
 
Est-ce l’effet des vacances ou le recours à quelques substance dopante ? Est-ce le recrutement de jeunes talents saisonniers, Je ne sais. Mais Le Monde, d’ordinaire plutôt enclin à faire des copiés-collés des dépêches de l’AFP ou de Reuters (enrobés de quelques paraphrases en langue de bois de journaliste), Le Monde courroie de transmission du Pouvoir, se met soudainement à penser, à approfondir, à rédiger des rétrospectives intéressantes. Mais venons-en aux faits, le suspense vous est insoutenable...
 
1681, 1709, 1720, 1810, quatre dates ont inspiré quatre articles sur l’histoire de la finance. Ils sont écrits de façon pédagogique et pas ennuyeuse :
 
Clin d’oeil au théâtre : "1681 : le théâtre brocarde l’alchimie. Désormais, faire de l’or c’est spéculer". Il y est question de la pièce méconnue "La Pierre philosophale" qui "tourne en dérision les rêves de fortune facile et de toute-puissance par l’or". Je ne vous raconte pas. Non, non, je ne vous raconte pas ! Comment ? Oui ! J’ai bien dit "Le Monde". Mais si !
 
"1709 : Turcaret, l’ancêtre de nos escrocs contemporains" continue en fanfare cette saga d’été 2009 qu’on voudrait ne pas voir mourir avec la rentrée politique de Sarkozy et de sa cour, pourvoyeurs des nombreuses soi-disant informations capitales qui remplissent les colonnes du journal. Il y est évidemment question de la pièce de Lesage qui dénonçait déjà, en 1709, les abus des financiers avec une force satirique telle qu’elle entraîna la censure et que même le fils du roi Soleil ne put l’extirper de l’opprobre générale. On retrouvera dans le personnage de Turcaret des personnages de notre époque : Madoff et d’autres...
 
La lecture de cet article est véritablement rafraîchissante et l’on pourrait se croire, à le lire, projeté sur un site de journalisme citoyen où sévissent des auteurs éclairés et des esprits originaux. J’oubliais, c’est signé : Anne Michel.
 
Le meilleur, c’est qu’il y a une suite : "1720 : le théâtre de foire parisien prend pour thème la banqueroute de Law". Est rappelée à notre mémoire l’histoire de la première tentative de création d’une monnaie de papier indépendante des métaux précieux pour relancer l’économie, tentative qui aboutit à une banqueroute retentissante comme on sait. Cet article-là porte la signature de Jérôme Gautheret.
 
"1810 : Mutation de la finance ou de la civilisation ?" est dédié au Manuscrit trouvé à Saragosse, écrit en français par le comte polonais Jean Potocki entre 1793 et 1815, mais publié dans son texte originel en 2007 seulement. L’oeuvre raconte le "grand clash des religions" et, dans sa version de 1804, une histoire de crise financière due à une bulle spéculative, aux agissements d’un agent financier, d’une sorte de trader quoi.
 
Tout cela sur Le Monde : dingue non ? Et ce n’est pas tout, c’est pourquoi je vous invite -exceptionnellement- à suivre de très près les parutions de ce journal, on peut y lire des papiers sur d’autres sujets également traités avec profondeur et rétrospective (cela nous change !). Par exemple suite d’articles sur "nos ancêtres les gaulois" :
 
"Le druide, ce philosophe"
 
 "Vous avez dit chevelue"
 
 "Le sang et le vin"
 
C’est une série d’été en 6 parties. Dommage ! L’été finissant, on pourra dire adieu à ce genre de littérature et Le Monde redeviendra aussi ennuyeux, pompeux et bête qu’avant. Mais pour le moment, profitons-en et ne boudons pas notre plaisir.
 
 
 

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