Parfois l’homme en 110 tableaux

par Réflexions du Miroir
mercredi 15 mai 2024

Après le billet de l'homme de la mer, Olivier de Kersauson, de la semaine ndernière qui sur terre à l'impression de pourrir. Billet que je terminais une conclusion "Alors à chacun de choisir sa vérité et de la trouver dans le présent. Demain est un autre jour". Je me devais de prendre en relief Sébastien Bailli comme un homme très terre à terre et qui de la mer, en parle mais uniquement pour ses vacances. 

Le roman "Parfois l'homme" de Sébastien Bailli a remporté le Prix Première à la Foire du livre à Bruxelles.

"Pour son premier roman, Sébastien Bailly dresse pendant qu’il en est encore temps le portrait détonnant de cette espèce en voie de disparition. Roman de la condition masculine et de son agonie, "Parfois l’homme" nous invite au rire en revisitant toutes les étapes de vies désormais pathétiques, hésitantes, égarées. De la naissance à la mort, des premières craintes aux ultimes lâchetés, des émois adolescents aux dernières rancœur, l’auteur note tout, nous rappelle tout, même les quelques moments de courage, de grâce, de doute. On a beau dire, vivre n’est jamais une mince affaire. Si seulement cela avait le moindre sens. Après le crépuscule des dieux, voici donc venu celui de l’homme. Qui se souviendra, dans quelques décennies, de ce que furent les derniers soubresauts du mâle triomphant ?".

J'aime découvrir les romans "premiers crus". Dès sa sortie, j'ai été l'acheter. Je n'ai pas été déçu. 

Postface du livre

"L'homme aura pourtant entendu cent fois l'histoire de sa naissance. Où, quand, comment. L'heure à la minute près, la météo du jour, ce que faisait le père au moment où le téléphone a sonné pour lui pour lui demander de venir, oui, maintenant, ça ne peut pas attendre. Le père injoignable, le père inconnu. Le père inquiet qui était déjà là. La deuxième mère, les deux pères présents pour l'accouchement. Les reconfigurations familiales, les originalités, les banalités. Il y a des anecdotes amusantes. Des pères qui perdent connaissance. D'autres moins amusantes, des abandons. L'homme a déjà à sa disposition une multiplicité quasi infinie de démarrages possibles. La genèse s'inscrit dans le sang, les chansons, la joie, les larmes. L'homme aurait dû avoir deux bras, deux jambes, il aurait dû respirer plus vite. On fait face, on fait avec ce qu'on a". 

Samedi 4 mai, il était invité pour parler de son livre "Parfois l'homme"

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Les tableaux sont séparés en chapitres :

1. Où l'homme pousse son premier cri, découvre son prénom, commence éventuellement à se poser quelques questions essentielles, et grandit. Naturellement. Vaille que vaille(7 tableaux)

2. Où l'homme éprouve des sentiments, part en vacances, découvre le pouvoir des mots et souvent, s'ennuie grave. (15 tableaux)

3. Où l'homme cherche des moyens pour s'occuper, un plan convenable pour la suite, ce qu'il pourrait bine faire pour attirer l'attention, et comment devenir adulte (7 tableaux). 

4. Où l'homme ne devrait pas avoir de soucis particuliers et reprend du dessert. Mais c'est déjà renoncer, et sentir l'automne arriver au loin. Parfois, l'homme ne se rend pas compte (17 tableaux).

5. Où l'homme travaille et tente d'organiser sa vie affective et économique. Parfois, il essaye d'échapper à la routine. Mais à quoi bon ? (21 tableaux)

6. Où l'homme a une vie de famille, voire une vie de couple, et tente des trucs parce qu'il faut bien s'occuper. Parfois, les situations ont un air de déjà vu (7 tableaux).

7. Où l'homme se reproduit, prend des décisions puis un coup de vieux. Il voudrait changer les choses mais c'est trop tard. Raté (26 tableaux).

8. Où l'homme trouve que tout passe de plus en plus vite et qu'il devient difficile de suivre la cadence. Il se bat un peu, avec plus ou moins de conviction, se souvient que ce n'était pas si mal avant, et meurt, assez logiquement (10 tableaux). 

Je ne vais pas faire le même exercice que le semaine précédente en sélectionnant seulement des idées. Ce sont les tableaux du livre qui s'en chargent.

Je vais lire et enregistrer quelques tableaux à haute voix en y ajoutant un peu de musique nostalgique. 

J'ai choisi et podcasté cinq tableaux de la deuxième partie du livre. Je ne donne pas le titre que je leur ai donné. Je laisse ce soin à ceux qui les écoutent.

 

Réflexions du Miroir

Ce livre, Sébastien Bailly aurait pu l'appeler "Une vie comme un autre". C'est une vision masculine d'une vie d'homme. C'est loin du machisme mais c'est simplement une interprétation masculine.

Le terme "Parfois" signifie "De temps à autre" avec ses synonymes, par accès, par à-coups, épisodiquement, exceptionnellement, par intermittence, par intervalles, irrégulièrement, par moments, occasionnellement, quelquefois, sporadiquement, temporairement, de temps en temps, variablement. 

Contrairement à la vie de Olivier De Kersauson qui n'avait que la mer comme compagne, le livre de Sébastien Bailly aurait pu être banal et même bancal dans une vie terrestre. Or, c'est loin d'être le cas. Ses tableaux sont construits avec la psychologie et la philosophie. 

Sébastien Bailli reprend comme première phrase, celle de Germaine Tribochon "Parfois l'homme nait ; parfois l'homme meurt".

Chaque tableau n'avait qu'un numéro et pas de titre. Je le leur avais apporté un titre en début de lecture mais, à chaque fois, il ne suffisait pas parce que le titre dérivait sur des conclusions qui s'en écartaient. Après avoir atteint la dernière page, il est possible de boucler le texte de reprendre les dérivées par une intégrale avant de revenir à un nouveau cycle de lecture de la première page de la naissance à la mort. La vie n'est-elle pas une suite de dérivées mathématiques qu'il faut intégrer ensuite ? 
Dans une rubrique "On jase", je lis le message de A.VR. de Villers-la-Ville :

Si je peux risquer un peu d'humour au sujet de cet Etat des lieux, je crains que ce commentateur doive avoir quelques problèmes de communications avec son épouse et a une revanche à exprimer.

Il y a deux ans, j'écrivais "Noces d'or de la complémentarité"

Ce 10 mai, c'était donc l'anniversaire de ma 52ème année de mariage.

Quand je parle avec des couples, ils se disent souvent complémentaires.

La complémentarité est un modèle d'interaction, dans lequel, comme l'écrit le sociologue Stephan Haefliger, "la relation se fonde sur la reconnaissance et l'acceptation de la différence où les partenaires y adoptent des comportements contrastés, s'ajustent l'un à l'autre".

C'est là que les problèmes de contrastes commencent par l'interprétation d'une situation donnée. Une opposition entre un théoricien et un praticien ? Une rencontre entre un extraverti et un introverti ? Des heurts d'appréciation d'une même situation se produisent dans une confrontation ou une discussion aléatoire. Deux personnalités fortes s'opposent par leurs différences. 

On n'apprend rien par son effet miroir avec le clone de soi même. 

Le Grand cactus avait trouvé dans une enquête intime de Urbain atteint du syndrome méconnu de Gilles de la Tourette inversé qui ne peut s'empêcher de révéler une impression méchante et très négative corrigée immédiatement par gentillesse et une révélation positive

 

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Comment arriver à cela dans la vie de tous les jours ?

Eh bien, le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas garanti sur facture. 

Dans un couple, la complicité devrait rester déterminante avec l'amour, son complément indispensable.

Sur la période d'un demi-siècle en couple, il y a des crises, des hauts et des bas avec des différences d'opinions plutôt élastiques. On n'a pourtant plus rien à se cacher. La franchise est devenue proverbiale. Les mensonges et les hypocrisies ne passent plus la rampe puisqu'on se connait trop bien. Il suffit d'équilibrer de chaque côté le nombre de fois d'avoir raison et d'avoir tort. Yaqua quoi ...

Quand les occupations et les préoccupations ne sont pas les mêmes, il faut garder un jardin plus ou moins secret avec des rencontres pleines de hasards et d'obligations de s'en parler après coup dans une communication qui peut être tout aussi hasardeuse. 

À 40 ans, Franz Kafka dont c'est bientôt le centième anniversaire de sa mort et qui ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants, a traversé le parc de Berlin lorsqu'il a rencontré une fille qui pleurait parce qu'elle avait perdu sa poupée préférée. Ils l'ont cherché ensemble sans succès. Kafka lui a dit de lui revenir le lendemain pour chercher sa poupée. Le lendemain, la poupée est restée introuvable. Kafka a donné à la fille une lettre écrite par la poupée disant « s'il te plaît ne pleure pas. J'ai fait un voyage pour voir le monde. Je t'écrirai sur mes aventures .". Cette histoire dura jusqu'à la fin de la vie de Kafka. Au cours de leurs rencontres, Kafka a lu les lettres de la poupée soigneusement écrites avec des aventures et des conversations que la fille a trouvé adorables. Finalement, Kafka a acheté une autre poupée sensée revenue à Berlin. « Ça ne ressemble pas du tout à ma poupée  », dit la fille. Kafka lui tendit une autre lettre dans laquelle la poupée écrivait : « mes voyages m'ont changé  ». La petite fille heureuse serra la nouvelle poupée dans ses bras et la ramena avec elle dans sa maison. Un an plus tard, Kafka mourut. De nombreuses années plus tard, la jeune fille devenue adulte a trouvé une lettre à l'intérieur de la poupée. Dans la minuscule lettre signée par Kafka, il était écrit : "Tout ce que vous aimez sera probablement perdu, mais à la fin, l'amour reviendra d'une autre manière. Acceptez le changement. C'est inévitable pour la croissance. Ensemble, nous pouvons transformer la douleur en émerveillement et en amour, mais c'est à nous de créer cette connexion consciemment et intentionnellement.

Une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes a été reprise dans la doctrine de Socrate. Se connaitre, c'est en principe le plus facile. Platon, lui, divise le monde en choses connaissables et sensibles par des images. Les images sont soumises à interprétations et peuvent être falsifiées aujourd'hui. S'intégrer dans une société aux idées souvent en melting pot, devient parfois d'une difficulté presque insurmontable.  

Si vous osez avoir une franchise sans filtre, c'est avoir déjà des problèmes d'interprétation des autres. Etre extraverti et ne pas mâcher ses paroles en usant de confiance en soi que ce soit vers le haut ou vers le bas de la hiérarchie avec une force tranquille qui permet de croire en soi, dans la vie professionnelle, familiale ou amoureuse, altèrent les émotions négatives, un doute excessif, une anxiété, une peur du regard des autres avec des pensées qui tournent en boucle

 

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Cela me rappelle une anecdote savoureuse. En allant chercher un café, je rencontre un ponte de la société qui m'employait qui avait eu le même désir. Tout à coup, il fit tomber tous les gobelets au sol. Sans réfléchir, je lui lance "On n'est pas au cirque, ici". Il ne répond pas et s'en va après avoir ramassé les gobelets avec moi. Au retour vers mon bureau, un collègue me dit "Tu sais à qui tu as parlé ?". "Oui, bien sûr. Est-ce que ce n'était pas du cirque ? Le cirque n'est ce pas fait pour rire de tout ?".

Si l'humour n'existe pas, la vie serait bien morne.

En période électorale, les sujets humoristiques ne manquent pas dans l'imprévisible bien plus important que le prévisible

 

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Mais, il y a 3 tyrannies a prendre en considération et à assumer pour soutenir la confiance : le prestige tapageur, le perfectionnisme éclatant et le jugement expéditif

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Le management entre le marteau et l'enclume demande souvent de se poser des questions d'adaptation et un certain pragmatisme quand "la technicité n'est plus seule". La psychologie managériale s'apprend d'abord par des jeux de rôles et se poursuit sur le terrain dans les communications avec ses collaborateurs et ses collègues. Cela se traduit par du coaching envers les jeunes recrues ou par des exigences plus énergiques envers ceux dont l'expérience aurait dû apporter une réponse. Les retours de flammes permettent la détection de franchises et de hypocrisies potentielles. Pour le manageur qui doit souder l'esprit d'équipe le risque devient "l'happycratie qui mène au bonheur jusqu'à la nausée"

En fait, dans la question "to be or not to be", Hamlet tente de peser le pour et le contre entre l'injustice et la douleur de vivre, entre se suicider et renoncer à ses responsabilités au risque de subir la vengeance de son père. 

Aujourd'hui, dans un monologue sociétal, tout n'est qu'une question de conserver des moyennes comptabilisées sans chiffrer au centime près. Cela ne servirait à rien puisqu'elles sont converties en pourcentages, en statistiques entre réussites et échecs à la recherche de la bonne longueur d'onde et en finale, en points, avec seule alternative résultante qui dit "tu restes" ou "tu parts". Il faut distinguer une perte de rendement du passé ou une perte de réalisation construite comme un investissement personnel sur le futur.

Dans toutes communications, il suffit souvent de conserver en mémoire les meilleurs moments à la grosse louche et éliminer ceux qui ne sont pas dans la ligne du parti.

A la retraite, tout change. Les masques sont tombés.

Le travail n'apporte plus l'agent liant (ou forcé) pour obtenir sa pitance, sa rentabilité aléatoire, ses hypocrisies pour faire bien en suivant la doctrine catholique apprise au catéchisme. Le principe de l'acceptation des oppositions, n'existe plus. Pourtant, il est dit qu'il faut "être plus doux avec soi-même". Un ancien collègue ne devient presque jamais un ami. Faire appel à "l'amitié par les grands textes peut aider par l'intermédiaire de philosophes, à comprendre les (trans)formations, à les accepter et à s'obliger à répondre à la même hauteur de l'interpellation sans tergiverser quand il y a une polémique.

A Cannes, la polémique du #MeToo par le sexe revient.

Trump pourrait être le premier président en prison à la suite de ses relations sexuelles. 

Dans quel cas, une discussion ne contiendrait pas de polémique ?

Parler du temps qu'il fait ?

On ne peut attaquer le ciel, le soleil et les pluies, pourrait-on penser.

Et bien non, le Cactus sur les prévisions de l'IRM

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L'instinct et les croyances politiques ou religieuses ont pris le dessus et les hypocrisies ressortent toutes crues.

Il y a les choix de vie de chacun qui interviennent et le tableau 46 de "Parfois l'homme" en parle. 

Que recherche les forumeurs dans une discussion ?

Une confirmation de leurs propres idées ou une comparaison avec d'autres sous forme de jugement en commentaires ?

Le tableau 40 y répond en soignant les apparences. J'enregistrerai peut-être ces deux autres tableaux qui ne sont pas tristes. 

Cela n'a plus rien à voir avec la phrase latine 'Veritas tantam potentam habet ut non subverti possit" comme titre du livre de Kersauson.

Toutes les relations humaines sont basées sur les apparences qu'on donne de soi et le besoin d'avoir des garde-fous.

Je parlais la semaine dernière du flegme du légiste belge Philippe Boxho qui passe les morts suspectes au scalpel. Il a fait l'autopsie de Jésus Christ post-mortem après 2000 ans dans son livre "Entretien avec un cadavre".

 Il écrit "Les croyants vont à l'église à la rencontre de Dieu pour se conforter tandis que les athées vont à la rencontre de la beauté sans négationnisme mais en titillant le cartésianisme à la recherche de vérité et d'exactitude". Tout n'y est que symboles et interprétations souvent erronées ou tendancieuses en fonction d'images transmises de génération en génération représentées par ses œuvres d'art. 

Les interprétations des vérités souvent fausses font naître et perdurent sous forme de légendes, de mythes et de religions. Cela grâce aux fibres sensibles des émotions qui, n'ont rien de synthétiques. 

Sa doctrine de paix, d'acceptation de la mort pour obtenir son paradis est arrivée au bon moment tout en aimant ceux qui torturent. C'est une doctrine importante pour soutenir les sacrifices de soi-même ou d'une communauté. 

Il est donc normal qu'une dame croyante attaque l'église catholique en justice parce qu'elle ne peut devenir diacre à cause du seul fait d'être une femme

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Est-ce que le deuxième roman de Sébastien Bailli sera "Parfois la femme" ?

Personnalisation

Socialiser, c'est bien. Personnaliser, c'est peut-être encore mieux.

Je n'ai pas l'habitude de faire de la pub sur ce site. Je fais une exception au sujet de mon dessinateur de prédilection, Nicolas Vadot qui me suit dans mes billets hebdomadaires.

Il réalise des images personnalisées sur commande.

Il écrit : "Vous désirez faire réaliser un dessin sur mesure pour célébrer un anniversaire, une promotion, un départ en retraite, etc. Il suffit d'un cahier des charges des éléments devant se trouver dans l’image, avec les photos et autres documents nécessaires. Sur base de ces infos, je réalise un croquis rapide mettant tout cela en scène. Envoyé pour accord. Je passe à la réalisation du dessin original en noir et blanc avec un ou plusieurs tirages couleurs A2 signés, imprimés sur papier Velin d’Arches 315 grammes envoyés par retour de courrier. Merci de le contacter par email pour les tarifs et les délais.

Quelques exemples déjà réalisés : 

 

 

Allusion 


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