COP 15, la farce continue
par olivier cabanel
mardi 20 décembre 2022
Au Canada, il paraît qu’une « avancée majeure », vient d’être faite afin de protéger les espèces...ah bon ?!
À 8h 20 du matin, Pascal Canfin, en bon macroniste, mais qui se dit « écolo » a tenté en vain de rassurer les auditeurs sur la réalité de cette avancée…
dans son intervention radiodiffusée, il n’a pas hésité à manier tous les superlatifs : « inédit, historique...on va protéger beaucoup plus...on va passer à un objectif de 30 %... ». lien
Regardons ça de plus près…
il s’agit tout de même de tenter de sauver un million d’espèces animales et végétales actuellement en voie d’extinction.
...tenter de protéger 30 % des milieux terrestre et marins de la planète, mais comme le dit Anne Larigauderie, secrétaire administrative du GIEC de la biodiversité « ...ce ne sera pas suffisant si cette promesse ne s’accompagnent pas d’autres mesures... ». lien
Déjà lors d'une cop précédente, celle de 2010, il était question de protéger 17 % des espèces terrestres, et 10 % des espèces marines...et comme le constate Alexis Riopel dans les colonnes du « Devoir » : « ces cibles n’ont pas été atteintes, notamment à cause du laxisme de certains gouvernements ». lien
Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui, puisqu’il n’a pas été décidé de mesures contraignantes ? Lien
Imaginons un pays sur les routes duquel prendre un sens interdit ne serait pas sanctionné !….
Et si les 195 pays signataires se flattent d’avoir adopté « un acte de pays avec la nature », il n’en reste pas moins que, comme l’écrit dans « Reporterre » Théo Bellemare et Alexandra-Reza Kokabi « les 30 % seront calculés à l’échelle de la planète, c’est à dire que les pays ne sont pas tenus, à l’échelle nationale de protéger 30 % de leur territoire ».
Sur la question financière, il y a loin de la coupe aux lèvres, car on est très loin des 100 milliards réclamés par une coalition des "pays du Sud"...puisque il faudra attendre 2030 pour atteindre les 30 milliards.
Les Amis de la Terre enfoncent le clou déplorant « qu’aucune réglementation pour les entreprises n’aient été adoptée", et pire, le texte promeut « des mesures d’écoblanchiment basées sur des solutions qui permettent de compenser la destruction de l’environnement au lieu de l’empêcher ». Lien
Paul Leadley, écologue à l’Université de Paris-Saclay a donc raison de déplorer : « nous avons mis beaucoup de choses en place ces dernières années, mais il y a eu une augmentation de toutes les pressions : habitats détruits, changement climatique, pesticides, espèces invasives... ». lien
Pascal Canfin aura beau s’autoglorifier d’une « avancée majeure », il n’en reste pas moins que tout cela ressemble plus à une farce de plus, puisque sans mesures contraignantes, on ne voit pas pour quelles raisons les massacreurs de la biodiversité ne continueraient pas leur sale boulot.
Comme dit mon vieil ami africain : « mieux vaut une vérité qui fait mal qu’un mensonge qui réjouit ».
L’image illustrant l’article vient de la nouvelle république
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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