Achats groupés : good deal ?

par NewsofMarseille
vendredi 14 octobre 2011

Plus on est de fous, plus on fait de bonnes affaires ! Telle pourrait être la devise des sites d’achats groupés en ligne. Groupon, MaxiDeal, KgbDeal, il y en a une flopée. Ces véritables braderies 2.0 proposent des réductions sur des repas au resto, des soins corporels, des cours de sport… La différence avec les autres sites marchands ? Il faut être un certain nombre d’acheteurs pour que le deal se fasse. Et il faut se décider vite, la plupart des deals durent seulement 24h. Analyse d’un phénomène d’achat impulsif.

On rentre son adresse mail sur la page d’accueil, on est soumis à une newsletter quotidienne et on se retrouve tout à coup avec 10 coupons dans son sac, de la french manucure au lissage brésilien, en passant par le plateau sushi. Et il faut caser tous ces rendez-vous d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle manière de consommer, vite et pas chère est faite pour les fouineurs de bonnes affaires, les internautes à la recherche d’une aubaine. Et uniquement d’ailleurs ! Les témoignages montrent que le consommateur ne dépense pas plus que la valeur de son coupon et ne revient pas, mais préfère attendre un prochain deal chez un concurrent.

Concrètement, qu’est-ce que ça rapporte aux enseignes ? Et bien ça dépend du domaine.

Ça peut être une bonne communication pour les enseignes qui viennent d’ouvrir ou avec une faible notoriété. L’internaute voit l’annonce et se dit : « Tiens, si j’allais faire une ballade en bateau » chose à laquelle il n’aurait peut-être pas pensé. On est donc poussé à acheter une offre dont on n’a pas réellement besoin. « Je suis très satisfait de mon partenariat, je venais de racheter le garage et ça m’a apporté beaucoup de clients », Armand, gérant du garage Starting Car dans le 6ème arrondissement de Marseille.
Une fois la clientèle attirée, reste encore à la convaincre. Le nombre de coupons vendus, la trop grande promotion, la date limite de validité des bons, tous ces éléments entraînent souvent des difficultés de réalisation des deals par les prestataires, voire même la faillite de ces derniers. « Je travaillais à perte, on perdait trop de temps sur ces clients que l’on a jamais revus après », explique un coiffeur de l’avenue du Prado. Le risque est également de souffrir d’une image d’enseigne low cost par la suite, « le client qui revient s’attend à retrouver le même prix, mais on ne peut pas se le permettre » rajoute le coiffeur.

Enfin les gros sites prennent beaucoup de marges (jusqu’à 50%), une fois la TVA déduite, et le prix de la prestation diminuée au maximum pour la promotion, l’enseigne ne s’y retrouve pas.

Il y a donc des produits pour lesquels ça marche et d’autres beaucoup moins.

Jusqu’où va-t-on aller ?

Certes comme tout phénomène de mode, on peut s’attendre à ce que les sites d’achats groupés ne repartent aussi vite qu’ils sont arrivés sur la toile, mais les commerciaux redoublent d’efforts afin de dénicher LE produit qui surprendra.

Le 24 août dernier, une clinique belge offrait, aux clientes françaises, une promotion pour une augmentation mammaire. 2 500€ au lieu de 5 000€, c’est à se demander si à ce prix-là, on nous refait les deux seins…

Sur un site d’achats groupés espagnol, un cabinet d’avocats proposait une réduction d’honoraire pour les procédures de divorce. Pour le moment la France échappe aux promotions farfelues mais vous pouvez toujours aller divorcer en Espagne. Moi je vous laisse, j’ai un train Marseille-Bruxelles à prendre…


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Mélissa Reverso - News Of Marseille


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