Dernier voyage du Clémenceau : et vogue la galère

par Julo
mercredi 25 janvier 2006

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ultime périple du porte-avion Clémenceau a tout d’une galère.
Parti le 31 décembre de France, pour échouer lamentablement en Inde, sur le chantier Shree Ram Scrap Vessel, dans le Gujarat, où il sera désamianté puis démantelé, le fier navire désarmé a bien failli ne pas faire la moitié du chemin. Pendant dix jours, le vaisseau déjà presque fantôme s’est retrouvé bloqué aux portes du Canal de Suez, stoppé d’abord par les autorités égyptiennes, désireuses de s’assurer qu’il n’allait pas pourrir le célèbre canal de Ferdinand de Lesseps, puis par des "tracasseries administratives" (sept jours de "tracasseries", quand même).



Le feu vert a finalement été accordé, plus pour des raisons politiques qu’autre chose, selon les militants de Greenpeace, verts de rage que les autorités égyptiennes aient finalement donné leur accord, pour une traversée de 15 heures le long des 163 km du canal, remorqué par 4 embarcations. Fin de l’histoire ? Pas si sûr, puisqu’il n’est même pas sûr que le fameux bâtiment de guerre puisse accoster en Inde. Comment peut-on laisser partir une grosse poubelle maritime polluante, bourrée d’amiante, peut-être même un brin radioactive sur les bords, sans (1) s’assurer qu’il pourra passer le Canal de Suez sans problème, (2) s’assurer qu’il a un point de chute certain pour son dernier voyage ? Les voies de l’administration et du droit international sont impénétrables...

Que faut-il donc espérer, alors ? Que l’Inde, finalement, fasse front pour dire aux Français qu’ils peuvent se garder leur gros tas de boue rouillé, et que la France ne sache pas quoi faire de ce gros machin inutile en plein milieu de l’Océan Indien  ? De là à ce qu’ils le coulent... Parce que pour repasser par le canal de Suez, manifestement, il va falloir... repasser, justement. Ou bien que l’Inde accepte finalement que le bateau rejoigne son dernier embarcadère pour empoisonner à moindre frais les pauvres ouvriers indiens ?

Quand je vous parlais de galère...


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