Ingrid Betancourt en vie ? Libérez ma soeur !

par Olivier
lundi 20 février 2006

A quelques jours du quatrième anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt, détenue par les Forces armées révolutionnaires colombiennes, l’otage aurait enregistré une nouvelle cassette vidéo.

A quelques jours du quatrième anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt, détenue par les Forces armées révolutionnaires colombiennes, l’otage aurait enregistré une nouvelle cassette vidéo.

Ingrid Bétancourt aurait enregistré une cassette vidéo, ces derniers jours, depuis son lieu de détention dans la jungle colombienne, sans doute dans la région du Putumayo, selon des sources proches de la guérilla.

La bande est actuellement acheminée vers Bogota, et doit être remise à une journaliste de la télévision Noticias Uno, qui avait déjà diffusé, en août 2003, la dernière preuve de vie de l’otage franco-colombienne. Depuis vingt-huit mois, la famille n’avait aucune nouvelle de l’ancienne candidate à la présidence de la République, et attendait désespérément des preuves de vie.

A quelques jours du quatrième anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Bétancourt, les FARC semblent vouloir faire un geste de bonne volonté.

Cette information survient au moment où l’Europe, à travers trois pays, la France, la Suisse et l’Espagne, tente d’organiser un échange humanitaire, dans une zone "pacifiée" dans la région de Cali, entre le gouvernement de Bogota et l’état-major de la guérilla. Soixante otages politiques, dont Ingrid Bétancourt, pourraient être échangés contre cinq cents guérilleros actuellement emprisonnés en Colombie. La prochaine diffusion de cette cassette est-elle le signe d’un début de règlement du conflit ? Seule certitude : elle prouve qu’Ingrid Bétancourt est en vie, et en bonne santé.

Astrid Betancourt : libérez ma soeur !

Engagée en faveur des droits de l’homme et de la lutte contre les narcotrafiquants, Ingrid Betancourt était candidate aux élections présidentielles de Colombie pour le parti Vert Oxygène. Le 23 février 2002, elle a été enlevée avec Clara Rojas, sa directrice de campagne, par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Détenue depuis quatre ans, Ingrid Betancourt est, avec des milliers de personnes, l’otage d’un conflit qui ensanglante la Colombie depuis 1964. Astrid Betancourt, sa sœur, nous livre la chronique d’une attente.

Le 12 décembre 2005, la France, la Suisse et l’Espagne ont fait une proposition d’« échange humanitaire ». Où en est-on aujourd’hui ?

Nous attendons la preuve de survie d’Ingrid promise par les FARC

Contrairement à ce qui se dit dans la presse, les FARC n’ont pas refusé la proposition. Les ravisseurs ont demandé une réunion avec les émissaires de la France, de la Suisse et de l’Espagne, pour explorer la proposition. La réunion est en cours de planification. Si les FARC ne reconnaissent pas le président Uribe comme interlocuteur, d’autres instances pourraient intervenir. Nous attendons également la preuve de survie d’Ingrid promise par les FARC. Dans les deux vidéos transmises précédemment, Ingrid faisait passer des messages politiques et des lignes directrices pour notre action.



Parlez-nous de la mobilisation actuelle. Quel rôle peut jouer le peuple français dans cette libération ?

Cette mobilisation est une garantie de survie pour Ingrid.

Grâce à la mobilisation du public autour des comités de soutien, les FARC prennent conscience de la notoriété internationale d’Ingrid. Cette mobilisation est une garantie de survie pour Ingrid. Les FARC ne pourraient pas porter atteinte à son intégrité physique sans être à jamais bannis de la communauté internationale. Le peuple français a déjà joué un rôle fondamental grâce aux valeurs qui sont propres à la France : des valeurs de dignité, de respect pour l’être humain. Juste après son enlèvement, les ravisseurs avaient affirmé qu’ils " disposeraient de sa vie " si un accord n’était pas trouvé dans l’année. Et grâce à la mobilisation du peuple français, quatre ans après son enlèvement, Ingrid est vivante. Sur les quatre-vingts comités de soutien dans le monde, cinquante sont en France. Des personnes de toutes origines sociales et de toutes couleurs politiques confondues se rassemblent.

Quel rôle peut jouer le gouvernement ?

Aujourd’hui, la France, la Suisse et l’Espagne sont les principaux acteurs de la libération des otages politiques

Le gouvernement français intervient depuis le début. Il a entendu la mobilisation de la société. Le gouvernement a d’abord fait confiance aux déclarations des autorités colombiennes. Puis, il a choisi d’intervenir plus directement, avec l’envoi d’un émissaire sur place. Enfin, son action s’est intensifiée grâce à une concertation européenne avec l’Espagne et la Suisse. Aujourd’hui, ces trois pays sont les principaux acteurs de la libération de ma sœur et des autres otages politiques.


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