Jean-Claude X, tabassé à mort par « la racaille »
par Luc
jeudi 3 novembre 2005
Deux histoires édifiantes qui se sont passées le même jour.
Jeudi 27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois.
Deux jeunes des banlieues, se croyant poursuivis par la police, pénètrent par effraction dans un local EDF situé rue des Bois, au fond d’une impasse, à Clichy-sous-Bois. L’entrée du local EDF, où les deux jeunes périssent électrocutés, est protégé par une palissade, et du fil barbelé qui a été arraché en haut à gauche. Quand les pompiers se rendront sur place pour les premiers secours, ils seront attaqués, caillassés. Les familles de ces jeunes refuseront de rencontrer le ministre de l’Intérieur, et seront reçues par le Premier ministre à Matignon. Depuis, c’est l’émeute. Chaque nuit, des voitures brûlent, des commerces sont dévastés. "Fallait pas nous traiter de racaille et nous envoyer la police" , résume anonymement un jeune homme de Sevran, qui regarde les pompiers éteindre un incendie de voiture.
Jeudi 27 octobre 2005, Epinay-sur-Seine.
Jean-Claude X, 46 ans, consultant de l’entreprise havraise ETI, qui fabrique des lampadaires antivandalisme, vient à Epinay-sur-Seine pour photographier ces équipements in situ, pour pouvoir les présenter ensuite à d’autres clients potentiels. Il descend de sa voiture pour prendre des photos, son épouse et sa fille restent dans la voiture. Il est alors agressé par des jeunes de la cité, qui le rouent de coups. Il est tabassé à mort, sous les yeux de sa femme et de sa fille, sans que personne ne lui vienne en aide. Les trois agresseurs pourront être identifiés grâce à la vidéo surveillance. Commentaire des médias : "Vous voyez, la vidéo surveillance n’a pas d’effet dissuasif." La famille de Jean-Claude ne sera évidemment pas reçue par le Premier ministre, et la presse ne fera que peu de cas de sa mort, qu’on ne peut qualifier que de barbare. Les jeunes qui ont fait ça, si c’est pas des voyous, alors les voyous, c’est quoi ?
N’en déplaise à Monsieur Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances, pendant que la racaille continue à mettre les banlieues et les villes de France à feu et à sang, et que les familles sont reçues par Monsieur le Premier Ministre sous les ors de la République, j’aurai une pensée émue pour Monsieur Jean-Claude X, son épouse et sa fille.
Une société qui perd ses repères est une société condamnée.
Pour en savoir plus :
1. Meurtre à Epinay : trois interpellations (Nouvel Obs)
2. Émeutes à Clichy-sous-Bois après la mort accidentelle de deux mineurs (L’Internaute)
3. Les violences s’étendent en Seine-Saint-Denis et changent de forme (Le Monde)
Crédit photo : Joël Saget