Pourquoi lire les classiques aujourd’hui est un acte de résistance et de vérité
par Franck ABED
mercredi 7 mai 2025
Lire les classiques aujourd’hui est devenu un acte subversif. Dans une époque qui méprise la mémoire, qui relativise tout et oublie ses racines, se plonger dans les textes fondateurs, c’est faire le choix de l’enracinement, de la rigueur, de la vérité. Les classiques ne sont pas des antiquités poussiéreuses. Ils sont des phares. Des maîtres. Des amis fidèles.
Les grands auteurs, qu’ils soient français, latins, grecs ou chrétiens, parlent encore. Ils touchent au cœur des choses humaines : l’amour, la justice, la mort, la foi, le pouvoir, la sagesse. Lire Pascal, Racine, Homère, Bossuet ou Saint Augustin, c’est revenir à la source d’une langue haute, d’une pensée exigeante, d’une civilisation qui cherchait à élever l’homme plutôt qu’à l’abaisser.
Les classiques forment l’âme. Ils éduquent le goût. Ils transmettent des modèles de grandeur, de clarté, de beauté. Ce sont des remèdes contre la vulgarité et la paresse intellectuelle. Ils obligent à ralentir, à réfléchir, à contempler. Et ils offrent, à qui les fréquente, des outils puissants pour structurer sa pensée et affermir son jugement.
On n’a jamais autant eu besoin des classiques que maintenant. Non pas pour fuir le monde, mais pour mieux le comprendre. Non pas pour se réfugier dans le passé, mais pour redécouvrir ce qui ne meurt pas. Les classiques sont intemporels parce qu’ils parlent à l’homme tout entier. Lire les classiques aujourd’hui, c’est restaurer une mémoire. C’est refuser l’oubli. C’est s’arracher à la tyrannie du présent.
Il ne s’agit pas de les lire comme on consomme un produit, mais de les méditer, les relire, les laisser nous habiter. Ce compagnonnage exige patience et silence, mais il porte des fruits profonds. Car les classiques, à travers les siècles, ont formé des générations d’hommes libres, solides, enracinés. Ils peuvent encore le faire. À condition de les ouvrir.