« Entreprise terroriste » made in France
par Alain Hertoghe
mardi 25 avril 2006
L’actualité fait parfois d’étonnants raccourcis...
Ce lundi soir, des terroristes djihadistes ont frappé une nouvelle fois une station balnéaire égyptienne, blessant notamment deux touristes français. L’attentat intervient en pleine délibération d’un jury américain sur la peine du Français Zacarias Moussaoui, jugé en Virginie pour sa participation aux attaques du 11 septembre 2001, à New York et à Washington. Et cela alors qu’un magistrat parisien venait d’annoncer la tenue, dans trois semaines, du procès de six ex-détenus français de la prison américaine de Guantanamo pour participation à une "entreprise terroriste".
L’horreur vécue à Dahab, sur la mer Rouge, où 23 personnes ont été assassinées - parmi lesquelles un enfant allemand - et 62, blessées, devrait inciter à un minimum de décence ceux qui, en France, accablent en permanence les Etats-Unis. A les lire et à les écouter, l’armée, la police et la justice américaines soumettraient à un sort inique de pauvres jeunes gens égarés par les intégristes islamistes. Le tribunal d’Alexandria serait en train de condamner un simple malade mental. La prison de Guantanamo ne priverait de liberté que des innocents persécutés.
Ceux qui se sont engagés sur la voie du terrorisme djhadiste, se formant notamment dans les anciens camps d’Al-Qaïda en Afghanistan, l’ont pourtant fait par haine "des croisés et des juifs", pour reprendre la terminologie de leur mentor Oussama ben Laden. Ils se sont entraînés à la tuerie de masse. Avec l’intention de la pratiquer. Sur des civils. Enfants compris. Pourquoi traite-t-on de fou Zacarias Moussaoui quand il se réjouit publiquement des massacres d’innocents ? Ne proclame-t-il pas tout haut ce que pense chaque djihadiste ou candidat djihadiste ?
Les terroristes islamistes français sont une réalité. Certains ont commis des attentats suicides en Irak.
Les victimes de leur "entreprise" sont aussi une réalité : le Français assassiné lors des attentats de Londres du 7 juillet 2005 ; les deux Français assassinés dans l’attentat du Caire du 7 avril 2005, les trois Français assassinés lors des attentats de Casablanca du 16 mai 2003, les quatre Français assassinés dans l’attentat de Bali du 12 octobre 2002, les onze Français assassinés lors de l’attentat de Karachi du 8 mai 2002, les deux Français assassinés dans l’attentat de Djerba du 11 avril 2002...