Sensibilité des entreprises au carbone

par ÇaDérange
vendredi 7 octobre 2005

Dans un message du 1er Aout, je vous conseillais d’investir dans du CO2, dont le cours sur le marché européen ne devrait pas cesser de monter, tout au moins dans les mois qui viennent. Effectivement, si vous suivez la courbe de la tonne de CO2 depuis le lancement de ce marché en décembre 2004, elle est passée de 8 euros/tonne à 24 au premier septembre, avec un pic à 28. Signe donc que les entreprises s’en préoccupent activement, et qu’elles ont bien compris que cela devenait un élément incontournable de leur compétitivité.

Le cabinet d’audit Deloitte vient de faire une étude pour identifier les industries qui sont les plus exposées au risque "carbone", parmi 88 entreprises de divers secteurs. Pour ce faire, il a calculé un rapport entre les tonnes de CO2 produites par l’entreprise pour un résultat d’exploitation de 1 000 Euros. Pour prendre un exemple, l’industrie de la construction et des matériaux(les cimentiers) émet 17,6 tonnes de CO2, pour générer 1 000 euros de résultat, alors que celle de la chimie n’en émet que 5.34, pour générer le même résultat de 1 000 euros. Les cimentiers sont donc beaucoup plus exposés au risque carbone que la chimie. Pour consulter cette étude en détails, vous pouvez aller sur leur site www.deloitte.com.

Par ordre décroissant d’exposition au rique carbone, se trouvent donc l’industrie des matériaux, suivie de celles des utilités(énergie), puis les extracteurs de matières premières, le transport aérien, la chimie et enfin le pétrole.

Cet indicateur est intéressant pour indiquer la sensibilité, dans ses performances, de telle ou telle industrie à ce nouveau facteur, pas contre je crois qu’il ne faut pas vouloir lui faire dire beaucoup plus que cela pour différentes raisons.Tout d’abord, le résultat d’exploitation dépend d’un nombre important de facteurs autres que la simple émission de CO2. Le pétrole, par exemple, est très bien placé dans ce classement, à cause de la montée vertigineuse des prix du baril.Ce résultat peut varier considérablement d’une année à l’autre, pour de nombreuses raisons également, alors que l’impact de la variable émission est certainement du 2e , voire du 3e ordre sur ce résultat.

Ce sera beaucoup plus l’évolution de cet indice dans le temps qui pourra être intéressant, pour montrer comment une industrie peut s’attaquer à ce paramètre de son résultat et en réduire l’impact.

A suivre donc, mais souvenez-vous de mon conseil, investissez dans du CO2 !


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