Ainsi va le monde...

par Pierre Bilger
mardi 3 janvier 2006

Préparant hier soir l’émission de Stéphane Soumier, « Good Morning Business » à laquelle je participe de temps à autre, entre 9 heures et 10 heures du matin sur BFM, j’ai essayé de me faire ma propre liste des nouvelles bonnes, mauvaises ou significatives de l’année qui vient de s’achever, et des défis de 2006.
Il s’agit d’une liste totalement subjective, et chacun aura la sienne, mais il me semble que rarement une année nouvelle s’est ouverte, que ce soit au niveau national, européen ou mondial, avec un tel faisceau d’incertitudes politiques et économiques, et autant d’absence de projets collectifs, cohérents et crédibles. Immense est la responsabilité que ma génération impose à celles qui lui succèdent... Voici cette liste, « brute de décoffrage » :

Les bonnes nouvelles  :

  • Ouverture du capital d’EDF, symbole de la mise en mouvement de l’un des derniers monopoles publics
  • Baisse du chômage : 9,6%, rattrapage, certes, mais qui offre néanmoins des opportunités concrètes nouvelles à près de 200 000 personnes
  • Baisse de l’euro : de 1,36 à 1,18, près de 13%, une « hirondelle » qui ne suffit pas à garantir la croissance, mais qui annonce peut-être un printemps...
  • Hausse de la Bourse : plus 23,4%, bien nécessaire pour l’épargne, très fortement mise à contribution pour soutenir la consommation.

Les mauvaises nouvelles :

  • Non au traité constitutionnel : 29 mai 2005, date noire pour l’Europe avec le 30 août 1954 qui a vu la France rejeter la CED.
  • Élection de Ahmadinejad en Iran qui pousse au paroxysme l’incertitude et l’instabilité dans cette partie du monde
  • Persistance de la faible croissance en France qui limite considérablement les marges de manoeuvre du pays

Les nouvelles significatives :

  • Disparitions de Jean-Paul II et de Frère Roger, qui illustrent, symboliquement, la fin de la transition post-communiste dont ils ont été tous deux des acteurs majeurs
  • Angela Merkel, Chancelière d’Allemagne : femme, « Ossie », scientifique, éducation politique « communiste », grande coalition, une personnalité inattendue qui sera peut-être la chance de l’Europe
  • En Chine, début de dégel entre l’Eglise catholique et le régime communiste dont la capacité de résistance à la soif de spiritualité des Chinois semble pour la première fois rencontrer des limites.

Les défis :

  • Pour l’Europe, reconstruction d’un projet à 25/27, un parcours à très long terme, mais qu’il est urgent de commencer
  • En France, reconstruction d’un système politique qui fonctionne avec une majorité et une opposition qui coagulent de manière ordonnée et cohérente les multiples sensibilités dispersées
  • En France, élaboration et mise en œuvre d’un vrai modèle économique et social français qui associe consensus multi-partisan et efficacité technique : le cas d’école repoussoir de la politique de l’emploi, où l’alternance a provoqué une hausse artificielle du chômage, suivie d’une baisse tout aussi artificielle.
  • En France, redécouverte d’un langage collectif, d’un comportement éthique et d’une pratique politique qui permettent de retisser le tissu social extrêmement éclaté, et de réunifier les Français sur les questions essentielles.

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