Leader Maximum
par Alain Hertoghe
jeudi 1er septembre 2005
Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais je ne voudrais pas laisser l’université d’été d’Attac se terminer, ce mardi à Poitiers, sans apporter ma modeste contribution à la féroce bataille de pelochons qui s’y déroule.
Pour faire simple, Jacques Nikonoff, président, et Bernard Cassen, président d’honneur, font face à la fronde organisée de trois vice-présidents qui les accusent d’avoir ’verrouillé et confisqué’ le pouvoir. Ma bonne dame, est-ce bien possible dans un ’mouvement d’éducation populaire’ qui dénonce en permanence la manipulation des masses par les chantres de la ’mondialisation libérale’ ? Et cette bande des trois Iznogoud entend présenter un candidat pour devenir vizir à la place du vizir Nikonoff lors de l’assemblée générale du 11 décembre prochain. Leur credo ? Rendre le pouvoir à la base... Suspect, non ?
Très chers militants d’Attac, si je peux me permettre de donner mon avis, moi je ferais confiance à Bernard Cassen, l’homme qui a fait Jacques Nikonoff vizir. Je vous rappelle au passage que j’ai eu l’immense privilège de polémiquer avec lui par éditoriaux interposés sur Yahoo ! durant la campagne référendaire européenne du printemps dernier. J’ai donc eu l’occasion d’apprécier son goût du débat démocratique...
Pourquoi suivre Bernard Cassen ? D’abord parce qu’Attac, c’est son bébé, son joujou ! Et, franchement, c’est un peu tôt pour déjà tuer le ’petit père des altermondialistes’... Ensuite, Jacques Nikonoff, ancien membre des instances dirigeantes du PCF, c’est une valeur sûre pour combattre le capitalisme (pardon, la ’mondialisation libérale’...).
Surtout, je vous recommande la lecture d’un petit article sur le ’sous-commandant Cassen’ dans l’hebdomadaire Le Point du jeudi 18 août. Le fondateur d’Attac y affirme par exemple que ’Fidel est très populaire à Cuba’ et que ’s’il y avait une élection, il serait élu à 80%’. Je me demande d’ailleurs pourquoi le dictateur des Caraïbes se prive d’un tel bonheur. En tout cas, avec Bernard Cassen, vous ne risquez pas d’être perverti par l’idéologie libérale et ses valeurs pseudo-démocratiques...
Enfin, n’oubliez pas que Bernard Cassen est le directeur général du Monde diplomatique, le mensuel tolérant avec les autocrates antiaméricains et intraitable avec les dirigeants occidentaux. Voilà donc un homme qui ne se laissera certainement pas corrompre par la démocratie bourgeoise et sa presse.
Alors, très chers militants d’Attac, ne faites pas le jeu de la ’mondialisation libérale’ et faites confiance, le 11 décembre prochain, à votre ’président-fondateur d’honneur’. Car lui seul sait ce qui est bon pour vous... :-)