L’autre Trump
par olivier cabanel
mardi 22 octobre 2024
Bien évidemment, les opposants à Trump n’ont jamais hésité à dénoncer, sans beaucoup de mesure, les errances du candidat des républicains, et n’y vont jamais avec le dos de la cuillère, et c’est de bonne guerre, Mais il est beaucoup plus étonnant de découvrir que c’est du rang même des républicains que viennent les attaques les plus virulentes…
Ainsi, il n’y a pas si longtemps, l’un des ex-conseillers du vitupérant chef républicain n’avait pas hésité longtemps avant de lâcher quelques boules puantes, en éclairant les médias sur les rapports que Trump entretient avec l’autocrate russe.
L’un d’eux s’appelle Steve Bannon, et avait carrement dénoncé une trahison de son ex-patron, évoquant la rencontre qui eut lieu en 2016 entre Trump et un avocat russe, sur fond de blanchiment d’argent, concernant le fils du leader des républicains, mouillé jusqu’au cou dans les relations avec la Russie. lien
D’ailleurs le 20 octobre, France 5 s’est fendu d’un reportage, réalisé par Antoine Vitkine, éclairant sur les relations qui lient les deux hommes politiques. lien
Isabelle Poitte n’écrit pas autre chose dans les colonnes de Télérama, étayant les soupçons de compromission entre Trump et Poutine. lien
En 2016, Bob Woodward a publié « Fear : Trump in the White House » dont plusieurs grands médias américains ont extrait les « bonnes feuilles » et on apprend que, devant l’intention de Trump de renégocier, voire de se retirer, des traités commerciaux qui, selon lui, allaient à l’encontre des intérêts américains, Gary Cohn, son conseiller à l’économie, atterré par les conséquences potentielles de cette décision, s’est faufilé dans le bureau ovale, et a subtilisé le document : « je l’ai volé sur son bureau, je ne voulais pas qu’il le voie. Il n’aura jamais ce document entre ses mains, il faut protéger le pays ». lien
Mais plus près de nous, Anne Lamotte, sur l’antenne de France Inter, s’est permis une compilation de plusieurs déclarations d’ex-proches de Trump…lien
Michael Cohen, son ancien avocat personnel, évoque un autre Trump qui, lorsqu’il était « en liberté », (dans un club de strip tease par exemple) c’est à dire non surveillé par d’éventuels journalistes, montrait son vrai visage : « un tricheur, menteur, imposteur, une brute, un raciste, un prédateur, un escroc... »,
c’est le même Michael, qui, en 2016, a plaidé coupable de fraude et d’infraction aux règles de financement de campagne, avouant, à l’instigation de Donald Trump, avoir acheté le silence de deux actrices porno qui avouaient avoir eu des relations sexuelles avec le candidat. Lien
Or, Trump, sur FoxNews, s’en est pris à ceux qui « retournent leur veste », et jouent les informateurs en échange d’une remise de peine, en faisant allusion à ce même Michael Cohen. lien
quelques jours plus tôt Trump s’en était pris au « rat » John Dean, un conseiller juridique dont le témoignage avait contribué à la chute de Nixon, assurant que jamais son propre conseiller juridique ne le vendrait ainsi. lien
On le sait maintenant, le candidat républicain a l’injure facile, et il aurait récemment traité sa nouvelle adversaire de « salope », même si son porte parole le dément formellement. lien
il a récidivé récemment traitant de « bête fils de pute » Mitch McConnell, le patron des sénateurs républicains…
Chris Christie, l’ex-gouverneur du New Jersey, un ex-candidat républicain, qui avait soutenu Trump en 2016, puis en 2024, a décidé en mars dernier « je ne peux tout simplement pas soutenir Trump à la présidence », (lien) et il en a remis une couche encore plus clairement déclarant qu’il était : « le fils de pute le plus bas de gamme qu’il ait jamais rencontré »...et qu’il avait des failles psychologiques terribles…il dépeint maintenant le milliardaire comme égocentrique et malhonnête. lien
L’une de ses ex-conseillères ajoute : « il a un égo très fragile, il est sensible à la flatterie, extrêmement vulnérable à la manipulation »...
Un ancien procureur, William Bar affirme qu’il « mettra toujours son propre intérêt, son propre égo, avant tout le reste »...ajoutant : « on ne peut pas laisser notre pays dans les mains d’un homme aussi dérangé ». lien (curseur à 1h 44’ 48’’)
En attendant des vents mauvais semblent s’être levés contre Trump puisqu’un bus de républicains sillonne la Pennsylvanie avec comme message : « électeurs républicains votant contre Trump ».
Du coup, dans la salle du théatre des arts vivants, à Philadelphie, en Pennsylvannie, plus de 200 personnes se sont entassées pour dire leur résistance anti-Trump, alors qu’elles étaient cataloguées républicaines bon teint.
Sous l’égide de Sarah Longwell, et financée par un comité d’action publique richement dotée, (10 millions de dollars) ces actions visent à diffuser les témoignages d’électeurs ayant voté pour Donald Trump par le passé, mais bien décidés aujourd’hui à lui faire barrage. lien
On pourrait s’attarder aussi sur le débat interpellant qui a eu lieu entre les deux candidats : alors que Trump était dans l’outrance, inventant des évènements vite démentis par la journaliste animatrice du débat, autant sur « les migrants qui mangeaient des chats, et des chiens », mais aussi « leurs animaux de compagnie », que sur « des enfants qui seraient tués quelques jours avant leur naissance ». lien
Mais quid, de l’autre coté de l’Océan, des soutiens politique à la droite, et à l’extrême droite française ?
Ils sont partagés, d’après Lucie Delaporte et Liyes Ramdani, s'exprimant dans les colonnes de Médiapart.
Si coté LR le personnage divise, suscitant surtout la gêne, il fait l’unanimité à l’extrême droite, d’autant que le voyage que compte faire Bardella pour suivre les derniers jours de l’élection, est organisé par Harlan Hill, un chroniqueur américain soutien fervent de Trump, qui s’est illustré récemment en traitant Kamala Harris « d’insupportable pute menteuse »...lien
quant à la cheffe du RN, elle est enthousiaste, convaincue que, lorsqu’il était à la tête des USA, Trump avait eu des résultats « juste spectaculaires » sur le chapitre de l’économie.
Et pourtant malgré les critiques qui pleuvent sur le candidat républicain, ils sont quelques uns à rappeler qu’à la précédente élection, lors de sa déclaration de candidature, le 17 juin 2015, c’était à la hauteur de 1 % d’intention de vote qu’il était crédité, jugé par une majorité d’experts comme un « candidat de pacotille »...sauf que 3 petites semaines plus tard, il en était à 17 % de voix potentielles...on connaît la suite. lien
Aujourd’hui, les mêmes experts sont plus prudents, d’autant que Biden a passé la main, et que Kamala Harris n’a plus trop de temps pour convaincre, et que l’homme quasi le plus riche de la planète à décidé de soutenir le candidat républicain.
En effet Elon Musk s’est lancé dans la partie, en promettant 1 million de dollars chaque jour, à un électeur tiré au sort. lien
À ce jour, les sondages qui donnaient la candidate démocrate gagnante, découvrent une montée de son adversaire, qui finalement les mets tous deux quasi au coude à coude. lien
Pour l’instant elle devance Donald de 2,5 points, mais qu’en sera-t-il le 5 novembre ?
Bien malin qui pourrait le dire, car comme dit mon vieil ami africain : « ce qui est dans la parole est dans le silence ».
Le dessin illustrant l’article est de Glez
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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