L’alimentation bio plus saine, mais pour qui ?

par 1-Les Brèves d’AgoraVox
lundi 9 août 2010

Mangez sain, mangez moins gras, mangez bio, etc ... les conseils nutritionnistes se multiplient dans nos sociétés occidentales extrêmement sensibles aux arguments sanitaires, peut être en raison d’une peur exacerbée de la maladie et de la mort. Donc, mangez bio, c’est plus sain. Cette assertion ne date pas d’hier mais connait depuis les années 90 et 2000, marquées par une série de scandales alimentaires et sanitaires comme la crise de la vache folle ou le SRAS.
 
Depuis près d’une cinquantaine d’années, des études se penchent régulièrement sur les aliments produits selon les méthodes "bio", donc sans utilisation de pesticides et autres produits de notre industrie pétro-chimique contemporaine. Plus de 160 en tout. Et, nonosbtant certains discours qui parlent d’apports supplémentaires en vitamine C ou en fer, par exemple, aucune de ces études n’a pu mettre en évidence de meilleures qualités nutritionnelles de ces aliments.
 
Au contraire, ces aliments "bio" pourraient être vecteurs de certains germes et parasites : “Les pratiques d’élevage en production biologique limitent le recours aux traitements médicamenteux et privilégient une gestion sanitaire fondée notamment sur l’accès au plein air” (...) qui, “augmente la probabilité d’exposition des animaux aux différents parasites et aux vecteurs et hôtes intermédiaires ou agents infectieux persistants dans le sol”, déclare l’AFSSA dans une étude publiée en 2003. Moins de traitement pourraient donc entrainer plus d’aliments contaminés.
 
Bien sur, les tests ne sont concluants que lorsque les fruits et légumes de l’agriculture classique sont produits selon des méthodes qui respectent les normes en vigueur concernant l’emploi de pesticides et, d’une manière plus large, de produits chimiques. mais, comme le fait justement remarquer Véronique Fontaine, nutritionniste au centre hospitalier régional (CHR) de la Réunion : “Les produits issus de l’agriculture classique ne sont pas toxiques car ils sont censés respecter des seuils d’utilisation de pesticides. Mais est-ce que les exploitants respectent tous ces normes à la Réunion ? Par précaution, mieux vaut donc essayer de manger biologique.
 
En revanche, une catégorie de la population a tout intérêt, d’un point de vue santé, à promouvoir les produits bio : ce sont les agriculteurs. En effet, cette profession présenterait un taux plus élevé que la moyenne de la population en ce qui concerne les cancers de la prostate ou les lymphomes. Ce point a d’ailleurs été souligné dans un rapport parlementaire présenté le 27 avril dernier.
 
Alors, bio, pas bio ? En définitive, c’est tout de même à vous de choisir !

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