L’Etat : C’est l’plus grand des Racketteurs

par George L. ZETER
vendredi 3 mai 2024

Pour racketter en toute tranquillité, crée une loi et ainsi, bingo, l’autorité la fera respecter. Il y a un temps, on magouillait en coulisse, et parfois, on se faisait prendre la main dans le pot de confiote. Aujourd’hui, grâce aux lobbies et autres agences de conseils, qui, rédigent les projets de loi au niveau européen, puis avec des députés pas trop regardants et grassement récompensés, une loi, allant dans le bon sens passe, puis est enregistrée, puis mise en application pour les 500 millions d’européens qui n’ont qu’à la boucler et en cas de sortie des clous, à raquer.

Un exemple : le raid sur l’univers des deux roues. Lorsque j’ai quitté la France il y a six ans, acheter un scooter, et tout l’équipement pour rouler avec, était d’une simplicité confondante, d’ailleurs tout datait de bien avant. À mon retour en 2024, j’ai découvert qu’il y avait un tas de choses homologuées, qui bien sûr valaient deux bras sous l’argument de « pour votre sécurité ». Acheter un casque aujourd’hui, c’est minimum 120 euros, des gants 40 euros et un antivol minimum 75 euros. Total, à minima, il faut dépenser 230 euros juste pour porter un équipement homologué qui n’a jamais prouvé s’il participait à une diminution des victimes de la route des deux roues. Comme toutes ces homologations viennent de l’Europe, on peut facilement imaginer des groupes lobbyistes derrières agissant pour de gros fabricants qui, ayant fait passer ces règlementions, en touchent les dividendes aujourd’hui. Si vous n’avez pas tous ces équipements homologués en cas d’accident ou de vol, vous ne serez pas remboursé par votre assurance. Récemment est entré en application le contrôle technique des deux roues, trois et quad. Ce qui avait été prévu à 45 euros, a déjà grimpé à 75 euros et on peut s’attendre à ce que ça monte à 100. A Paris, le parking payant moto est obligatoire sous peine d’amende. Et comme un bon racket doit se faire en raclant les fonds de tiroir, même un vélo solex, une mobylette devra avoir une plaque numérologique et un contrôle technique. Ils ont même trouvé le moyen de créer un permis 125 cm³, qui coute et qui demande sept heures d’entrainement. Bref, celui qui veut éviter les gros embouteillages des villes doit, en suivant la loi sous peine de peines, cracher au bassinet pour que cet état goinfre s’empiffre, et qui, c’est ce dont on se plaint « mais où disparaît l’argent de nos taxes et impôts ? » Vous allez payer, encore et encore. Et tout ça va main dans la main grâce à ? À Bruxelles, il y a plus de 20 000 lobbyistes qui essaient chaque jour d'influencer les politiciens européens. Le tout dans une seule et même ville, un vrai terrain de jeu pour le monde du business !

Quelle est la règle encadrant le lobbying au Parlement européen ? « Elle n’a rien à voir avec le registre de transparence. C’est une règle interne qui dit que le parlementaire doit publier les rencontres avec les lobbyistes, mais seulement pour les présidents des Commissions, les rapporteurs et les 'shadow rapporteur' (littéralement, rapporteurs de l’ombre)… bref, des députés qui sont en charge de rapports législatifs. Ils ont des rôles importants pour faire en sorte qu’un projet législatif passe au Parlement. Et c’est uniquement s’ils ont eu une rencontre sur le texte en question qu’ils doivent la déclarer." Ils peuvent donc tout à fait avoir des rencontres plus informelles sans être déclarées. « Et c’est là que le bât blesse », explique le chargé de plaidoyer. Autre obstacle à la transparence : le délai de publication. Les membres du Parlement ne doivent le publier qu’une semaine après le vote en plénière. « Ça laisse donc énormément de marge de manœuvre et c’est presque impossible de vérifier qui applique ces règles et qui ne les applique pas. » Mais le plus gros problème, c’est le contrôle de cette gestion. « Certains députés n’ont strictement rien publié, car il n’y a aucun organe de vérification. » Ainsi, seulement 58% des eurodéputés ont publié au moins une rencontre avec un lobby depuis le début de leur mandat. Les autres, riens du tout,[i] d’où ces tractations en coulisses avec retours d’ascendeur, type : promesses après le mandat d’un poste grassement rémunéré, voyages d’agrément, mallettes de billets.

La corruption légale : qui crée la loi, crée un marché à l’avantage de la partie qui a financé ceux qui ont créé cette loi. On entend que l’Afrique est méga corrompue, c’est vrai, j’y ai vécu, sauf qu'en comparaison des occidentaux, les africains sont d’aimables amateurs, car, c’est une corruption active, hors la loi, qui peut entrainer des conséquences judiciaires. La corruption de loi, elle a toutes les marques de justice, puisqu’elle respecte les lois, les règlements, inspirés et construits par les corrupteurs eux-mêmes, mais qui ont eu les moyens financiers et les connexions pour créer ces lois à leur avantage et les faire appliquer par les autorités de leur pays via l’Europe, dirigée par une commission, de membres élus par personne et où le président américain fait la loi.

C'est le plus grand des voleurs,
Il s'empare de vos valeurs
Sans vous menacer d'une arme.

Georges ZETER/mai 2024

VIDEO  : Parlement européen : où s'arrête le lobbying et où commence la corruption ?


[i] https://www.rtbf.be/article/quel-depute-europeen-a-rencontre-quel-groupe-dinfluence-quelles-sont-les-regles-du-lobbying-europeen-11121264


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