« Quelque part entre le Liban et l’Argentine... »

par Altiplano
jeudi 22 décembre 2005

Les émeutes du mois de novembre ont été très largement traitées par les médias internationaux, et ont provoqué une critique sans concession du modèle français d’intégration des populations d’origine immigrée. C’est désormais au tour des centres de réflexion, en particulier aux États-Unis, de s’emparer de la situation française avec un mordant tout aussi ravageur. À l’initiative du Hudson Institute, une rencontre intitulée "Emeutes françaises, Musulmans d’Europe" s’est déroulée le 19 décembre à Washington en présence d’un sociologue français, Xavier Guilhou, et de trois spécialistes états-uniens de l’Europe et de l’islam. Le Hudson Institute figure parmi les think tanks les plus en vue de la capitale fédérale, et il est très proche des milieux néoconservateurs, ce qui explique l’attention, disons... soutenue, qu’il accorde à la France. D’ailleurs, un spécialiste français des affaires militaires, Laurent Murawiek, est au nombre des analystes du Hudson Institute, après être passé par le ministère de la Défense.

Selon Xavier Guilhou, la France est aujourd’hui confrontée à une crise politique si grave qu’elle risque de se trouver bientôt "quelque part entre le Liban et l’Argentine..." Le marasme socio-économique, et la crise d’identité sans précédent que traverse notre pays, ne font qu’annoncer de terribles lendemains : "C’est la fin du système politique français qui a prévalu depuis l’arrivée de de Gaulle au pouvoir (...) Le système est en fin de course et je m’attends à une implosion générale qui mènerait à quelque chose entre la crise politique et l’effondrement économique qui ont frappé l’Argentine en 2001 avec le renversement du gouvernement, et la situation libanaise. L’on peut alors envisager l’émergence de réflexes populistes au sein des classes moyennes débouchant, comme d’habitude dans les cas de crise, sur l’arrivée d’un nouveau bonapartisme."
Devant ce sombre tableau, un diplomate de l’Ambassade de France qui assistait à ce débat a pris la parole pour évoquer les mesures prises par le gouvernement en faveur des banlieues défavorisées.


Lire l'article complet, et les commentaires