En même temps

par C’est Nabum
vendredi 22 décembre 2023

 

Le mépris et la xénophobie.

 

Il fut un temps où un pétillant jeune homme affirmait de manière péremptoire qu'il constituait le rempart contre la haine et les dérives fascistes. Il était souriant, sa jeunesse plaidait en la faveur de celui à qui bien trop de gens avaient donné le bon dieu sans confession. Depuis, il faut avouer qu'on ne sait plus à quel saint se vouer pour qualifier les revirements, les trahisons, les reniements et les exactions de celui qui s'est glissé sur le fauteuil du Monarque avec une suffisance et une morgue absolument insupportables.

Il nous a tout fait et ne désespère pas d'en faire encore plus pour le temps qui lui reste à martyriser le peuple, insulter les élus, outrager la République, ridiculiser l'image de la Nation, bafouer la morale et cracher sur la démocratie. Je pourrais en ajouter encore, tant il n'a de cesse de repousser sans cesse et toujours plus loin les limites de la dignité que confère cette noble fonction.

Mais rien de ce qu'on peut penser de lui ne le touche. Habile bretteur, expert en arguties oiseuses, virtuose de la flatterie et de la langue de bois, il retourne l'opinion par une allocution, un discours dénué de sincérité et de mesures concrètes avant que de balayer ce qu'il a affirmé d'un revers de manche ou d'une loi scélérate.

« Tout et son contraire », voilà comment il fallait entendre son « En même temps » qu'à l'usage nous n'avons jamais vu à l'œuvre tant il a toujours penché vers ce libéralisme autoritaire qui le poussa à éborgner les gilets jaunes, armer sa police, mettre en poussière les droits sociaux, limiter le droit de manifester, priver le parlement de sa légitimité et bien d'autres aimables saloperies qui ouvraient la voie à sa dernière ignominie.

Sa dernière entorse à une hypothétique manière de gouverner dans la nuance est sans aucun doute la plus abjecte qui soit, la négation à des fins stratégiques et non par conviction (du moins je le suppose) de la loi sur l'immigration. Faire ainsi le lit de son ennemie jurée dont il devait à jamais repousser l'éventualité est plus qu'une trahison de ses propos, une véritable abjection.

Dérouler le tapis rouge aux idées de rejet et de xénophobie, créer les conditions de la guerre civile et des émeutes n'est pas ce qu'on peut attendre d'un chef d'État. Mais comme de lui nous avons pris l'habitude de n'attendre que le pire, cette fois, nous sommes servis au-delà de nos espérances tandis que tous les renégats et godillots qui l'ont soutenu avec une naïveté feinte, seraient en droit de se sentir cocufiés si la place n'était pas si bonne qu'avaler son chapeau est pour eux la règle pour continuer à manger la soupe - avec au sans nitrite pour celui qui aime à renier ses valeurs - (à l'exception de celui qui fut ministre de la santé).

Comble de la sournoiserie, la loi votée, la première ministre s'est empressée de faire un recours devant le Conseil Constitutionnel car tout ça n'est que de la poudre aux yeux pour une loi qui ne sera sans doute pas applicable ou appliquée. La forme la plus aboutie du machiavélisme en affirmant être acquis aux thèses les plus immondes tout en confiant à d'autres la censure pour ne pas les appliquer. On croit rêver.

Une opération de communication qui aura su ménager le suspense en invitant le public à suivre un feuilleton parlementaire aux multiples rebondissements tout en démontrant la fourberie et la collusion dans ce panier de crabes. Nous avons même eu droit à la fausse vraie démission du futur candidat adoubé et encore ministre des intérieurs nauséeux. Un épisode de plus qui fait mauvais genre au sens propre et même défiguré pour la confiance des citoyens vis à vis de la chose politique.

Quant au maître d'œuvre de cette pantalonnade, nous savons qu'il tire les ficelles de tout cela avec une remarquable mauvaise foi. Qu'il soit félicité pour son art consommé de la manipulation. Bravo l'artiste !

Illustrations de Lysergia, Matthieu Deprieck et Placide


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