Le mythe de la réversibilité

par HKac
vendredi 25 novembre 2005

La dynamique de l’univers et du monde semble mue par des processus en apparence antagonistes,et pas toujours en harmonie. Le point de vue suivant, bien qu’il soit fortement empreint d’anthropomorphisme, se veut davantage être un essai méditant sur une éventuelle relation entre des phénomènes universels et les options prises par l’humanité dans son schéma de développment, qu’une tentative de théorisation.

D’un côté, à un niveau macroscopique, on observe des comportements cycliques à caractère réversible :
- Des galaxies qui tournent
- Des planètes qui gravitent autour d’un astre
- Des lunes en rotation autour de planètes
- Des comètes aux trajectoires circulaires ou elliptiques
- Des saisonnalités
- Des phénomènes de marées
- Des phénomènes complexes de chaînes alimentaires et climatiques
- Le remplacement des générations...

Tout cela produit de l’alternance et une impression de "réversibilité".

D’un autre côté, on observe des processus linéaires, dont certains sont véritablement irréversibles :
- La "mort" des astres et des planètes
- La mort biologique d’une unité de vie
- La destruction d’un écosystème (désertification, pollution naturelle ou autres causes)
- Une communication maladroite qui part sur Internet et s’y propage sans retour en arrière possible
- Une parole ou un geste qui cause un dégât irréparable

Cette dualité est-elle porteuse d’un sens ? Serait-ce une sorte de clef que l’univers fournirait à l’humanité lui permettant de trouver sa voie ?
Comme si la vie, cette exception si rare dans un rayon de plusieurs milliards de kilomètres de la Terre, avait obtenu, par ce mouvement de balancier entre le cyclique et le linéaire, entre le réversible et l’irréversible, les conditions propices pour :
- émerger
- se développer
- se diversifier
- se maintenir
- et finalement foisonner en une sorte de réaction en chaîne moléculaire.

On peut se demander si ce n’est pas la combinaison de ces deux processus "en balance" perpétuelle qu’il serait utile de méditer, afin de partir à la recherche de la meilleure option permettant à l’humanité de s’insérer dans le système vie sans trop le détériorer. Ce contre-balancement entre du réversible et de l’irréversible semble apparemment favorable au développement de la vie.

Or, si l’être humain introduit, par son activité et son propre développement, un surcroît d’irréversibilité, le risque n’est-il pas, tout simplement, qu’il altère suffisamment son milieu originel pour enclencher sa propre extinction ? J’ai le sentiment que les options humaines (et en particulier la partie industrialisée du monde) en cours vont dans ce sens :
- pollution (dont tout récemment celle de Harbin en Chine par du benzène déversé dans un fleuve)
- mondialisation (à outrance)
- conquête territoriale, morcellement et cloisonnement par des frontières physiques
- surexploitation des ressources naturelles
- démographie galopante...

Ces activités ou résultantes de l’activité humaine ont un caractère pratiquement irréversible à l’échelle d’une vie humaine, mais sûrement pas à l’échelle géologique. D’ailleurs, même si l’être humain transforme à tel point le milieu pour conditionner son extinction, il ne parviendra probablement pas à oblitérer totalement la vie. D’autres espèces, bien plus adaptées, survivront, telles les insectes et les arthropodes, par exemple, qui sont capables de s’organiser en puissantes sociétés et qui, de surcroît, ont des besoins biologiques bien plus humbles.

En résumé, ne faudrait-il pas essayer de trouver ensemble, et très vite, le véritable point d’équilibre à partir duquel il y a un risque que l’espèce humaine ne bascule dans une irréversibilité ultime ? Nous devons dépasser le cap des "alertes" et des "études scientifiques" et continuer à "compter les points".

Dans un premier temps, je suggère de quantifier ce point de résistance. Et, dans un second temps, je propose la mise en oeuvre d’une sensibilisation directe des habitants de cette Terre afin qu’ils influencent collectivement leurs gouvernements respectifs. Pour cela, il serait nécessaire de fonder une organisation participative, non gouvernementale et non bureaucratique, dans le cadre d’un projet mondial. Une sorte de méta-lobby. Il faut dépasser le cadre des "think tanks". La mission d’une telle organisation serait facilitée par les réseaux et l’Internet.


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