S’en mordre les Doha…

par C’est Nabum
lundi 13 mars 2023

 

Paradigme d'un système mondial aberrant

 

Le fiasco sportif de la succursale sportive du Qatar à Paris est certes un événement qui relève du marronnier tant la même farce revient inévitablement. Chaque année ou presque, à la même époque, le château de cartes de crédit s'effondre avec fracas aux portes de l'Europe. Le Prince a beau toujours plus craché au bassinet, les principes qui prévalent à sa construction de sable conduisent toujours au même résultat.

Le sport ici n'est qu'une illustration de ce qu'est fondamentalement le système libéral poussé à son paroxysme. C'est en cela que ce lamentable spectacle, qui avouons-le, nous réjouit secrètement, illustre à merveille les principes qui prévalent à ce monde sans humanité. Si vous faites l'effort de suivre les faux rebonds de ce ballon plein de ronds, il est possible de comprendre l'incompréhensible, l'absurde, le délirant, de cette effroyable gabegie financière.

Ce qui fait avancer ce club c'est uniquement l'argent, ce curieux Dieu moderne capable d'acheter les meilleurs joueurs pour les empiler sur une pelouse sans autre idée que de montrer ses bijoux au monde entier. Comme dans le football, seuls les attaquants brillent par le geste final, ce sont eux qui se retrouvent à détenir les clefs d'une équipe sans corps ni âme.

Pour ajouter à ce qui fait véritablement l'esprit du capitalisme, les vedettes sont outrageusement payées sans qu'il ne soit jamais demandé de rendre des comptes sur leur comportement, leur rendement, leur efficacité. Ils agissent comme bon leur semble tel un PDG d'un grand groupe industriel. Ce que peut leur demander leur chef d'équipe n'a strictement aucun poids puisqu'ils sont intouchables par principe.

À côté d'eux, autour d'eux se trouvent alors des partenaires, des entraîneurs, des dirigeants qui n'ont strictement rien à leur dire tout en devant supporter leurs caprices, leurs insultes, leurs dysfonctionnements manifestes et toutes les entraves qu'ils mettent à la réalisation du projet supposé. Toute réussite leur sera attribuée, tout échec incombera à leurs subalternes ou comparses.

La défaite s'inscrit dans ce cadre. Elle doit entraîner des licenciements, des mises à pied, des remises en cause aux niveaux inférieurs, jamais au sommet de cette pyramide dans le désert. Le Prince et ses étoiles ne peuvent être montrés du Doha, ils sont les nouveaux papes de cette société du pognon, détenteur de l’infaillibilité que leur confère l'argent.

Alors, il y aura bien-sûr des victimes, des gens écartés dans cette entreprise de spectacle qui oublie tout simplement, tout comme les actionnaires et les boursicoteurs, que l'économie réelle ou le sport collectif fonctionnent sur un travail d'équipe dans lequel chaque rouage à son importance et aspire au respect et à la reconnaissance.

Mais comment accéder à ce principe élémentaire de la société quand des abrutis, des dégénérés élèvent au rang de Dieux vivants le Saint Messi et ses deux acolytes ? La vénération empêche tout raisonnement dans un stade comme dans la vie réelle. Les immenses fortunes mettent les profiteurs à l'abri de toute critique tant l'admiration et la jalousie leur servent de paravent et de justificatif. Les nouvelles armures sont financières tandis que dans le peuple, nombre de pauvres gens n'aspirent qu'à prendre leur place.

Tant que le sport et notamment le football, n'intégreront pas les notions de partage, de solidarité, de travail collectif, d'humilité et de modestie, le système continuera de fonctionner sur les inégalités, l'exploitation, les injustices, l'arbitraire et la confiscation du pouvoir.

Quant à cette équipe, qu’elle aille au diable et ses supporters avec. Tant que nous aurons nos écrans pollués par ce modèle désastreux, rien ne changera dans ce monde. C'est uniquement derrière les valeurs collectives et l'équité des traitements sur toute la planète, que l'espoir d'échapper à la grande catastrophe climatique réside. L'élimination du PSG est en regard de ce qui nous attend, un misérable et insipide épiphénomène.

À contre-étoile.


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