Ennemi intérieur, extérieur ? Partout ! Réponse ? Nulle part !

par Renaud Bouchard
mardi 26 mars 2024

« Mo croyait ferme qu’en matière de pigeon, il fallait s’attaquer directement à la racine du mal, laquelle n’était pas la fiente, mais le pigeon lui-même. L'ennui, ce n'est pas la merde, c'est le pigeon semeur de merde, tel était son mantra favori. »

Zadie Smith, Sourires de loup White Teeth, Hamish Hamilton Verlag, Londres, 2000

« Je voudrais que tous ces connards sachent que les temps ont changé. On devrait faire l'exemple pour qu'ils comprennent que c'est fini de rigoler ».

Ace, Casino, Martin Scorsese, 1995, Universal Pictures

« Il faut un super-prédateur à toute chaîne de prédateurs. Et il faut une conscience nette de la justice pour équilibrer un système aussi délicat, aussi fragile et aussi chaotique qu’une écologie artificielle et humanisée, pour choisir sans arrêt entre le bien et le mal, en élaborant des hybrides de plus en plus complexes de bien et de mal, comme autant de molécules chargées de répandre le virus de la conscience. »

Maurice G. Dantec, Les racines du mal (Éditions Gallimard, coll. Folio Policier, 2015). No One is Innocent. Neuromatrix.

"Une capitulation est essentiellement une opération par laquelle on se met à expliquer, au lieu d'agir. Et les lâches sont des gens qui regorgent d'explications"

Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine (1905)

 

 

On lit ceci.

« Une guerre de l’Occident contre la Russie serait absurde écrit Ivan Riouffol.

Tous deux partagent en effet le même ennemi existentiel : l’islam du sabre et son suprémacisme. »

Il a amplement raison.

Je crois pour ma part qu'il n'existe qu'un Occident. Chrétien.

Je crois surtout que le combat du Croissant contre la Croix n'est pas achevé.

Et puis voilà que dans un pays multi-ethnique, multi-national, la Fédération de Russie vient à son tour d’être victime d’un attentat islamiste revendiqué par l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), branche des criminel islamistes de l’État Islamiste (Daec-s-h, acronyme ) الدولة الاسلامية في العراق والشام, ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām ) implantée en Afghanistan, qui a déjà menacé la Russie par le passé. A cette liste macabre des attentats et prises d’otages les plus sanglants commis en Russie depuis 2000 vient de s’ajouter le nom du Crocus City Hall, salle de spectacle moscovite prise d’assaut, vendredi 22 mars en début de soirée, par des terroristes islamistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible de spectateurs.

Avec près de 140 morts et autant, sinon plus de blessés, on ne peut qu’exprimer solidarité et compassion et avoir une pensée pour toutes les victimes et leurs proches, Mais aussi, condamner avec force cet horrible attentat criminel islamiste, que la France et d’autres pays Européens ont eu également à connaître dans un passé récent.On rappellera en effet que la façon d’agir des criminels islamistes de Daesch au Crocus City Hall de Moscou, est similaire à celle des criminels auteurs des attentats ayant causé 130 morts et 413 blessés hospitalisés, dont 99 en situation d'urgence absolue, survenus au Bataclan et dans Paris le 13 Novembre 2015.

On se reportera à un article particulièrement complet consacré à l'Etat islamique ci-après https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_islamique_(organisation)

Si la France a rehaussé dimanche soir le plan Vigipirate à son maximum (« Urgence attentat »), c’est pour tenter de se protéger à son tour d’une possible offensive terroriste de l’Etat islamique, dont la branche afghane a revendiqué, via son agence de presse Amaq, l’attentat vendredi soir contre le Crocus City Hall, près de Moscou (137 morts).

L’attaque contre la Russie a été justifiée par l’Etat islamique du Khorasan au nom de sa lutte mondiale contre les infidèles et les apostats. Les tueurs du Bataclan (13 novembre 2015) ne raisonnaient pas autrement. Pour l’idéologie coranique, la Russie comme l’Europe, les Etats-Unis ou Israël font partie de la même civilisation judéo-chrétienne promise à la soumission du dhimmi ou à la disparition physique.

Or c’est un front désuni qui s’offre à l’ennemi commun. 

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine partagent une même lâcheté face à l’islamisme.

Le président français évite de le nommer quand il aborde le terrorisme.

Le président russe a été plus loin encore dans le déni, en ne retenant pas la claire revendication de Daesh pour ne voir qu’une implication ukrainienne que rien ne démontre à ce stade. Cet évitement dit la peur de Poutine face à la radicalisation qui s’observe parmi les musulmans du Nord-Caucase, qui représentent environ 20% de la population (soit environ 30 millions).

Là est la vraie faiblesse russe.

(J'ajouterais, et c'est moi qui parle, que nous faisons de même en nous enfermant dans un déni de la réalité, un déni du Réel, de ce Réel qui, faute de lui avoir saisi et broyé la main tant qu'il en était encore temps, finit toujours, immanquablement, par vous sauter à la gorge avant de vous la trancher. Tenter de se protéger ? Mais pourquoi ne pas réellement et vraiment se protéger en extrayant la racine du Mal ? Relisons les citations mises en exergue de cet article. Tout y est.).

En désignant ses ennemis comme faisant partie d’un même bloc, l’islamisme démontre l’incohérence de la guerre fratricide entre deux peuples slaves (Ukraine-Russie) et, plus encore, la bêtise des matamores occidentaux contre Poutine. Si Macron veut mener une guerre utile, ce n’est pas contre le despote russe qu’il faut la décréter, mais contre l’islamisme qui est devenu un ennemi intérieur. Les deux assassins des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard venaient pour l’un de Tchétchénie et pour l’autre d’Ingouchie. L’Union européenne est plus généralement une cible.

Quant à Poutine, qui s’est auto-promu l’opposant numéro un de l’Occident décadent au nom du Sud global humilié, il est ramené à ses racines civilisationnelles par une partie du monde musulman sunnite, guère impressionné apparemment par ses alliances sulfureuses avec l’Iran chiite.

Sa détestation de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky lui fait négliger le djihad qui vient de ridiculiser ses services de renseignement et sa police. Dans un entretien mis en ligne le 23 mars par le magazine Omerta, l’ancien premier ministre François Fillon le rappelle : « Dans la hiérarchie des menaces auxquelles sont confrontés les Occidentaux – et au premier rang d’entre eux les Européens- le totalitarisme islamique arrive en tête, loin devant la question russe (…) ». Un vieil adage dit : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». A quand un front uni contre l’islam conquérant et colonisateur ?

Avant ou après le prochain attentat islamiste en France ? Le calendrier est ouvert. Qui a parlé des J.O. ?

 

II- On peut aussi lire ceci, dans le cadre d'une guerre plus vaste contre l'Occident, sous la plume de Gilles Kepel

 

La razzia qui a dévasté, le 7 octobre 2023, l’État juif où 1 140 personnes ont été massacrées, violées, mutilées a été suivie d’une hécatombe lors de l’assaut sur Gaza en représailles, dans lequel ont péri plus de 25 000 Palestiniens, écrit Gilles Kepel dans son ouvrage intitulé : Holocaustes. Israël, Gaza et la guerre contre l'Occident, Plon, 2024

Ces holocaustes – au sens religieux originel de sacrifices de masse – incarnent la malédiction de la Terre sainte dans notre période tragique. Engrenage de violence et d’aveuglement dont les logiques remontent loin dans l’histoire des deux peuples.

Gilles Kepel montre comment les protagonistes de ce drame entremêlent, dans leurs actes et discours, mystique et politique. À l’islamisme radical du Hamas sunnite et de ses alliés chiites inspirés par l’Iran s’opposent les suprémacistes juifs qui assurent la survie d’un gouvernement Netanyahou aux stratégies ambiguës. Du Yémen au Liban, ce choc exacerbe les tensions régionales et connaît des répercussions mondiales. Il prend l’allure d’une guerre planétaire contre l’Occident et ses valeurs, opposant Apartheid et Shoah. En s’appropriant la notion de « génocide », certains États et organisations se réclament d’un « Sud Global » en lutte contre un « Nord » stigmatisé comme colonialiste et « islamophobe ». L’auteur révèle ici les enjeux majeurs de ce conflit de civilisations.

 

III- On peut enfin lire ceci, sous la plume de Stéphane Fatrov :
 

« Lors de l’un de ces moments d’imagination et de réflexion singulière, une idée totalement saugrenue m’est apparue : et si Emmanuel Macron ne souhaitait pas envoyer des troupes au sol pour aider l’armée ukrainienne, mais pour amoindrir et affaiblir l’armée française ?

Dans quel but ? Eh bien ! que cela soit depuis la fameuse tribune de militaires ou autres généraux qui ouvrent de plus en plus leurs gueules sur YouTube et ailleurs, qui désignent Emmanuel Macron comme un danger pour la France, voire un traître, il est objectivement pensable et imaginable que notre grand et beau président ait de moins en moins confiance dans l’armée française. Et qu’il commence même à en avoir peur…

Peur que l’armée intervienne un beau jour pour dire stop à son projet suicidaire de « détruire la France pour construire l’Europe. » pour reprendre les propos de Michel Onfray, en choisissant délibérément de faire venir 500.000 immigrés chaque année, en arguant que la culture française n’existe pas, en finançant massivement les ONG intégrationnistes, en ne renvoyant quasiment pas les OQTF, en laissant la criminalité immigrée exploser sans intervenir, etc. Je ne continue pas, la liste serait interminable.

Et que fait-on lorsqu’on a peur de quelque chose ? On s’arrange pour éliminer cette chose. Ou du moins, on s’arrange pour l’affaiblir considérablement, afin de la neutraliser suffisamment pour qu’elle ne soit plus un danger qui vous effraie.

Aujourd’hui l’armée française serait en état d’aller combattre victorieusement les « territoires perdus de la république » ou « territoires islamisés » si on lui en donnait l’ordre (ne serait-ce que pour aller récupérer les milliers d’armes de guerre en possession de musulmans qui ne portent pas la France dans leur cœur) ou si… elle décidait d’y aller elle-même un beau jour pour protéger la population française attaquée par des populations guidées par une volonté de nous éradiquer et de nous soumettre à l’islam.

Mais… si cette armée française était affaiblie, moins nombreuse, qu’on décidait de son éparpillement et de son étiolement en l’envoyant en Ukraine (ou ailleurs)… lors d’un engagement assez machiavélique… puisqu’elle ne partirait pas là-bas pour défendre la démocratie, mais pour ne plus être présente en France pour la défendre… alors l’armée française ne représenterait plus en danger potentiel sur notre sol aux yeux de certaines de nos élites.

Puisque là-bas c’est 6000 morts ukrainiens par semaine, faire zigouiller quelques dizaines de milliers de soldats français en Ukraine en quelques mois d’intervention désamorcerait le danger qu’elle représente sur le sol français pour nos dirigeants.

Ainsi, notre armée, saignée comme jamais, amoindrie comme jamais, affaiblie comme jamais, désarmée comme jamais, ne représenterait plus un danger potentiel pour nos élites politiques afin de les stopper dans leur folie suicidaire européenne.

Ainsi, notre armée, saignée comme jamais, amoindrie comme jamais, affaiblie comme jamais, désarmée comme jamais, ne serait plus apte à intervenir pour défendre les Français contre une attaque massive du style 7 octobre en Israël, lancée simultanément dans toute la France par des islamistes et des racailles.

Et d’ailleurs… avec toute une partie de l’armée française, absente de France, cela ne serait-il pas l’occasion ou jamais pour nos ennemis islamistes de profiter de ce moment idéal pour nous attaquer ?

Objectivement et rationnellement tout le monde sait que l’armée ukrainienne et française, même réunies, n’ont aucune chance contre l’armée russe qui possède des stocks d’armes et de munitions gigantesques.

Alors, pourquoi donc envoyer des troupes françaises en Ukraine, sachant que cela va automatiquement affaiblir l’armée française par la suite ?

Mais… affaiblir et décimer l’armée française… c’est peut-être justement le but recherché !

Afin de faire en sorte qu’à l’avenir elle ne puisse plus être un obstacle à « la destruction de la France ».

Alors, oui, bien sûr, ce scénario d’envoyer des troupes françaises en Ukraine dans le but d’affaiblir et de neutraliser l’armée française en France pour qu’elle n’angoisse plus nos dirigeants, apparaîtra peut-être comme du pur délire pour certains, mais il m’importait de vous le faire connaître, histoire de vous faire réfléchir et d’élargir votre éventail de pensée.

Et/ou de vous préparer éventuellement au pire…"

 

IV- Mais on lira surtout ceci, à propos de l'ouvrage précité de Gille Kepel, sous la plume d'un connaisseur très avisé lui aussi, quoique présentant un autre prisme d'analyse, sans doute plus réaliste

 

Dès le titre de son dernier ouvrage «  Holocaustes », écrit Pascal Hiloul, l'auteur des propos qui suivent, nous saisissons une certaine prise de conscience du politologue Gilles Kepel ; spécialiste des différentes mouvances de l’islam. Espérons, poursuit P. Hiloul, qu’il va finir par comprendre que cette religion, comme bien d’autres, n’est que violence aveugle, sans foi ni loi, tout autant que certaines idéologies ; le communisme et le national-socialisme notamment.

Dans cet ouvrage, (G.Kepel) nous explique qu’il ne s’agit plus d’une guerre circonscrite aux frontières d’Israël, de Gaza et de leurs voisins, plus ou moins proches.

L’Occident n’est pas exempté puisqu’à travers Israël, c’est le prestige, l’influence et le magistère moral de l’Occident qui est visé par les BRICS+, rejoints en cela par ce que l’on nomme, faute de mieux, « Sud Global ».

Le livre de Gilles Kepel est divisé en quatre chapitres dont le dernier n’est pas le moindre en importance. Il est intitulé « Haro sur l’Occident ! ». J’y reviendrai.

Le premier chapitre raconte d’abord ce que l’auteur appelle, pertinemment, la razzia-pogrom du 7 octobre 2023. En bon connaisseur du Moyen-Orient, de son histoire et des protagonistes, passés et présents, l’auteur nous donne une description des parties prenantes de cet événement. Ses auteurs ont surpris tout le monde, à commencer par Israël. Gilles Kepel explique très bien comment ses dirigeants en sont arrivés à faire preuve d’un impardonnable aveuglement et comment le Hamas a trompé tous ceux qui croyaient que la prospérité finirait par le corrompre et que l’embourgeoisement à coups de pétrodollars, versés cash par le Qatar, tout en transitant par Israël, finirait par faire des chefs du Hamas des Abbas. Mais je crois qu’Israël n’est pas le seul à avoir tiré des plans sur la comète : l’UE avait aussi cru que la prospérité allait lui permettre de se mettre l’ours russe dans la poche.

L’auteur étant aussi arabisant, il rappelle que la dénomination de « razzia bénie » invoquée par le Hamas pour qualifier les actes inqualifiables qu’il a commis, se référait à la « razzoua » de Khaïbar (village situé à 150 km au nord de Médine) d’où Mahomet avait chassé et massacré des juifs de la pire des manières. C’est d’ailleurs le couplet : « Khaïbar, Khaïbar ô juifs...l’armée de Mahomet va revenir ! » qui est à chaque fois scandé par la rue arabe, aussi bien à Paris qu’ailleurs. A Paris, avec cette vidéo, (hallucinante) réalisée il y a 13 ans déjà !

Gilles Kepel rappelle que les attaques du Word Trade Center et du Pentagone étaient, elles aussi, qualifiées de razzias bénies par Ben Laden. Comme quoi, il y en a qui ont un sens aigu de l’Histoire et de la suite dans les idées.

L’auteur nous signale aussi que les combattants houthis du Yémen, instrumentalisés comme proxys par l’Iran, affichent sans vergogne leur mot d’ordre « Allahou akbar, mort à l’Amérique, mort à Israël, maudits soient les Juifs, victoire à l’islam » (p.43). C’est là que sont testés les missiles iraniens longue portée ainsi que ses drones ; pas uniquement en Syrie, au Liban et en Russie.

Dans le deuxième chapitre consacré aux « contradictions » d’Israël, Gilles Kepel explique très bien l’importance accordée par les partis religieux à la démographie et à la démultiplication plus vite que les voisins. Phénomène social observé aussi bien en Israël que dans les pays qui l’entourent (y compris en Turquie d’Erdogan). On aimerait tant que M. Kepel prenne conscience de ses propres contradictions et mène la même réflexion sur les territoires perdus de France. Ici, nous sommes confrontés non seulement à la surnatalité des concitoyens ou résidents musulmans, mais en plus, nous savons que leur démographie est renforcée par un flux continu d’immigrés, aussi bien légaux qu’illégaux.

Où devrions-nous ériger un mur des lamentations pour éminents politologues : près de Sciences Po Paris ou à la frontière de Menton ?

Page 124, Gilles Kepel relève très bien les signes de franche hostilité au Moyen-Orient, à l’égard de l’Occident. Il les qualifie d’ambivalents alors que la prise de possession, une deuxième fois, de Sainte-Sophie par le Frère musulman Erdogan, est clairement et doublement revancharde : contre Atatürk et contre le christianisme.

Notre auteur (G. Kepel) qualifie très bien les jeux troubles d’un certain ami, propriétaire du Paris-Saint-Germain, sous un excellent titre  : « La triplicité du Qatar » (p. 130). Mais, il ne se rend peut être pas encore compte que les catégories de pensée de nos politologues sont futiles et nous ont fait perdre du temps : tous les pays et groupements musulmans n’ont jamais eu d’autre moteur plus puissant que l’islam = coran + Mahomet. Les catégories de sunnisme, chiisme, wahhabisme, « Frères musulmans » et autres subdivisions ne sont que feux de diversion et de dispersion pour gogos qui ne veulent pas saisir l’unicité du message coranique et mahométan : jihad = violence sacrée pour faire triompher la cause d’Allah.

Venons-en maintenant au quatrième chapitre, un des plus intéressants. L’Afrique du Sud, où l’apartheid anti-blancs fait rage depuis un certain nombre d’années, se transmue en donneuse de leçons pour rappeler à Israël « son obligation de prévenir le génocide, ainsi qu’à punir l’incitation directe et publique à le commettre ». Gilles Kepel nous rappelle les indignations à géométrie variable de l’Afrique du Sud : la Cour pénale internationale lui reproche d’avoir refusé d’arrêter et d’extrader le Président soudanais, Omar el-Bechir, alors qu’il était déjà condamné pour génocide au Darfour. Comme quoi, il suffit d’avoir la peau couleur chocolat pour être blanchi par les autorités de Pretoria. Il importe peu que les “génocidés” soient noirs ; leur tort est d’avoir été chrétiens.

Je crois , poursuit l'auteur, que nous avons de bonnes raisons de penser que l’islamisation tenaille l’Afrique. Une mâchoire en constitution au Sud et une autre, très tranchante, en dents de requin, au Nord.

Gilles Kepel est finalement lucide : il nous explique très bien qu’au nom de Gaza les « opprimés du monde entier » espèrent un renversement des rapports de force. Sauf qu’il en tire une conclusion de politologue défaitiste : « Car si les États-Unis et l’Occident ne se donnent pas les moyens de parvenir à instaurer un État palestinien, ils subiront à terme une défaite stratégique face à l’axe illibéral et antioccidental russo-chinois que symbolisent désormais les BRICS+ ». Remarquons en passant qu’il est toujours dans l’attitude prétentieuse d’un Occident capable de définir une solution à la place des belligérants sur place et qui, de surcroît, partagent la même croyance d’être “le peuple élu” respectivement “la meilleure communauté suscitée au Monde”. J’ai la faiblesse de croire qu’au fond, tout ce beau monde du Sud et des BRICS, fait de bric et de broc, se fout éperdument de la bête de somme qu’est devenue la cause palestinienne !

Pour ma part, ajoute encore Hiloul, je crois que les juifs d’Israël seraient bien avisés de ne surtout pas écouter nos politologues et de forcer leurs cousins (eux aussi fils d’Abraham) à accepter que le Royaume hachémite de Jordanie reprenne un rôle prépondérant pour gérer aussi bien Jérusalem-Est que la Cisjordanie. L’Égypte et l’Arabie Saoudite pourraient très bien reloger les Gazaouis ; à Khaïbar par exemple, là où l’armée d’Allah rêve toujours de revenir.

Allez les cousins-cousines, remuez vos méninges et vos entrailles pour délivrer ces damnés de la Terre triplement sainte. N’y a-t-il plus de femmes pour engendrer un héritier à Moussa-Moïse, capable de frayer un passage en mer rouge, entre le Sinaï et la rive d’Arabie et y conduire un peuple en déshérence dans le désert ? Un petit effort Mesdames et Messieurs et vous réaliserez encore des miracles !"

Rattrapage

J’aurais pu commencer cet article, conclut Hilloul, par des considérations générales dont la validité est éprouvée par le temps long. En premier lieu l’origine bien religieuse du mot « holocauste », telle que le dictionnaire de l’Académie française la donne : en tant qu'offrande en sacrifice.

 

Avec cette définition, nous touchons aussi du doigt le paradoxe fondateur du christianisme : ce n’est plus un bélier ou un de ses compagnons que Jésus envoie au feu. Le dieu des chrétiens prend le contre-pied d’Abraham et s’offre lui-même (ou son propre fils si l’on veut). C’est ce qui fait sa grande différence avec les religions anciennes ; mais aussi avec l’islam. Cette dernière religion n’a jamais admis que « l’Oint, fils de Myriam (Marie) » puisse être crucifié. Le coran le fait monter au Ciel et c’est un sosie innocent qui est sacrifié. Le sens très archaïque du sacrifice est donc rétabli.

Le paradoxe est que s’offrir en martyr à grande échelle ne donne rien d’autre que des hécatombes. Ce paradoxe avait amené René Girard à considérer que c’est une manière de révéler aux humains leur violence, en espérant qu’ils y mettent un terme. L’Histoire lui donne tort : se faire violence n’arrête pas la violence, ça la fait ricaner avant qu’elle ne reprenne son carnage de plus belle. C’est ce qui arrive à nos sociétés occidentales : trop molles, trop sentimentales, trop chrétiennes… pour nous amener, “Les Yeux grand-fermés” (titre d’un ouvrage de la démographe Michèle Tribalat) au suicide collectif. C’est la violence aveugle et le “Drang zur Vermehrung”, la poussée instinctive à se démultiplier, qui continuera d’écrire l’Histoire et de la dominer ; surtout pas ceux qui tendent la deuxième joue lorsqu’ils sont giflés.

La seule réponse idoine, à mon sens, est la puissance qui permet de camisoler la violence et de l’incarcérer ; de la contenir dans un enclos pour en préserver toute société civilisée qui se respecte. L’Occident ne se respecte plus et, par conséquent, ne se fait plus respecter ; ni à sa frontière, ni en son sein."

La Fête peut donc continuer puisque l'on "rehausse le niveau d'alerte" tandis que le chef de l'Etat (rappelez-vous l'aphorisme de De gaulle recevant Albert Lebrun https://www.bruno-jarrosson.com/le-cas-albert-lebrun-quil-fut-un-chef-quil-y-eut-un-etat/) se fait photographier en train d'imiter "Rocky" Balboa.

Préparez nounours et bougies et n'ayez crainte, le prochain spectacle sera à la hauteur de l'événement face à un Public qui n'a toujours pas compris.

 

 

Sources et références :

https://blogrioufol.com/le-vrai-danger-nest-pas-poutine-mais-lislamisme/

Gilles Kepel, Holocaustes. Israël, Gaza et la guerre contre l'Occident, Plon, 2024

https://ripostelaique.com/holocaustes-a-la-bonne-heure-monsieur-kepel.html

https://www.imarabe.org/fr/evenement-exceptionnel/presentation-d-ouvrage-gilles-kepel-holocaustes-israel-gaza-et-la-guerre

https://ripostelaique.com/et-si-macron-ne-voulait-pas-eliminer-larmee-russe-mais-larmee-francaise.html

Autres liens particulièrement d'actualité :

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/egorgement-d-un-pays-stop-ou-232577

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerre-civile-en-france-ou-de-l-233481

https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/capitulation-ou-releve-le-bouclier-202800

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/barcelone-et-le-terrorisme-196009

Deux très bon papiers :

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/attentat-islamiste-a-moscou-et-253824

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-recycleurs-de-cadavres-253803

 


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