Formidable, cette flambée du pétrole !

par Noël Goutard
vendredi 7 octobre 2005

Une stratégie du pétrole " vert " émerge enfin en France. L’industrie et l’agriculture s’allient pour produire des millions de tonnes de biocarburants à partir des cultures de céréales, de betteraves et d’autres végétaux. C’est tout un nouvel avenir qui s’ouvre à nos campagnes. Celles-ci en avaient besoin : elles étaient sonnées, et démoralisées par la fin progressive des subventions bruxelloises.

Mais en profitera-t-on pour passer à la culture " sans labour " ? Le recours systématique à cette technique assure actuellement la suprématie de l’agriculture brésilienne sur le marché mondial. Labourer, comme on le pratique depuis l’antiquité en Europe, appauvrit les sols en favorisant l’érosion éolienne et pluviale, et en éliminant toute vie des sols. Mais une énorme économie en dépend, particulièrement pour les fabricants d’engrais et de machines agricoles, et pour les banquiers qui prêtent aux agriculteurs laboureurs toujours plus pour pouvoir acheter, rembourser et réemprunter, bref le cercle vicieux.

Les Brésiliens, plus malins, sèment leur soja ou leur colza au milieu d’un tapis de légumineux qu’ils ont préalablement plantés, s’assurant ainsi un enrichissement et une protection naturelle des sols. Ils produisent mieux et beaucoup plus, tout en recourant moins à la chimie, à la mécanique et aux banques. La différence avec les Européens, c’est qu’ils partent de terres vierges, tandis qu’il faut en moyenne trois années de travaux d’adaptation pour passer du labour au sans labour. Voilà un programme que Chirac, l’ami déclaré de l’agriculteur français, devrait ardemment promouvoir !


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