Affiche-toi, de nous !

par C’est Nabum
vendredi 8 mars 2024

 

Le patchwork indigeste.

 

Ainsi donc les jeux sont faits et même défaits tandis que le sport, manifestement, passe largement au second plan dans cette opération promotionnelle des grands monuments de ce pays ; le tout sous une couleur pastel qui semble faire la part à certaines idéologies en vogue. Adieu les représentations traditionnelles du Français moyen qui du reste ne sera pas convié à la fête tout en écartant la geste sportive qui était jadis le prétexte à cette manifestation planétaire.

L'affiche nous en fiche plein la vue à la condition de l'observer au microscope pour un habitué du microcosme parisien. C'est une évidence : traditionnellement une affiche doit cumuler des détails infimes pour sauter aux yeux de ses destinataires, à moins que ce soit là une grave déformation de la fonction de la chose commise par un artiste plus soucieux de déclencher la polémique que l'efficacité. Nous ne tomberons pas dans le panneau, nous n'y avons d'ailleurs pas notre place vue les tarifs pratiqués et la volonté de faire la part belle aux places réservées.

Nous savons désormais à quoi nous en tenir sur ce grand raout déshumanisé, sous haute surveillance vidéo au point de transformer les lieux de compétition en espaces numérisés fort éloignés de leur réalité. C'est l'apogée du virtuel, du factice, de la numérisation d'un réel qui doit se plier aux fantasmes des apprentis sorciers et de ceux qui entendent diriger une société peuplée de robots.

Le sport n'est que prétexte et nul corps sain ne peut admettre cette représentation de la manifestation tandis que des esprits retors phagocytent l’événement pour mettre en avant une idéologie du paraître, du fric et de la domination d'une élite sur tous les autres, de la pixellisation et de l'artificielle production cognitive. Ceci vaut pour cet hymne à la compétition qui constitue les Jeux mais aussi pour la suprématie de quelques-uns au nom du pouvoir et de l'argent.

L'affiche en ce sens abolit le peuple, sacralise cette farce en lui donnant une teinte qui la place à mi-chemin entre le cirque et la fiction, entre le rêve et le conditionnement, entre la fête foraine et le rêve. Affadir, asservir, divertir et contenir tout en plaçant tout ce barnum dans le champ de la pure construction abstraite sans hésiter à supprimer les marques de la culture et les signes ostentatoires de notre culture traditionnelle.

Les monuments ne sont plus que le théâtre d'une animation qui se passe à la fois du peuple mais aussi de notre histoire, pliant les cites aux injonctions de cette comédie absurde et particulièrement dispendieuse. Remarquez que le graphiste coupable de cette hérésie picturale n'est pas le dernier à se servir amplement tandis que les citoyens qui en auront les moyens devront largement cracher au bassinet pour assister à distance à cette pantomime.

Nous savions déjà que nous étions gouvernés par des êtres totalement hors sol, nous découvrons qu'ils plient le réel à leur délire. Les couleurs de l'affiche affirment merveilleusement que ces gens regardent le réel à travers un prisme déformant, aveuglés qu'ils sont par les paillettes et les éclats de l'Or. Curieusement, en période électorale, seules leurs trombines font la couverture alors que sur cette œuvre, les vrais humains sont absents.

Dire que cette chose s'affichera et se fichera de nous, de Paris, de la France, de notre culture et des pauvres bougres que nous sommes, il y a de quoi se mettre en boule. Malheur à qui habite la nation qui sera hôte d'une farce destinée à faire briller le Président, quelques notables véreux, les grands sponsors et leurs invités et les corrompus du Comité Olympique sans jamais se soucier des gueux et des manants, des humbles et des moins que rien.

L'esprit Olympique a bonne mine et se pare de plus en plus de l'idéologie du très conservateur Baron de Coubertin. Cautionner en se faisant spectateur de cette honteuse parade du libéralisme triomphant serait une faute et une indignité. Vous savez désormais à quoi vous en tenir, le boycott est la plus citoyenne réponse qu'il convient d'apporter à toute cette hideuse comédie à l'instar d'une affiche irrémédiablement affligeante, déplorable, insultante, pathétique, insultante ….

 


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