Insidieux

par C’est Nabum
vendredi 6 octobre 2023

 

Soit-il…

 

Une amie affirme péremptoire, que ses propos, quoique insidieux ne sont pas sans incidence. Le propos me laissa pantois au point que je lui rétorquai maladroitement que l'on ne pouvait en tout état de cause, jamais être incestueux sans indécence. Ainsi Dieu à moins que ce ne fut son antithèse : le mal absolu venait se mêler au propos sans faire avancer la réflexion.

Laissons le très Grand, il n'est pas responsable de nos dérives langagières. Même si durant tout son règne il ne cesse de tendre des pièges à ces êtres faibles soumis éternellement à la tentation. Quoique ses créatures, il semble que le vénérable personnage souhaite sans cesse les mettre à l'épreuve afin de mesurer la médiocrité de son œuvre.

Les incidents se multiplièrent tout au long d'un règne qui débuta dans le chaos pour s'achever avec des échardes dans les mains. Le fils en personne en vint à mettre en doute le sérieux de son père alors que celui-ci avait délégué sa naissance par une procréation par personne tiers ; un certain ange Gabriel qui fut le premier inséminateur de la genèse.

Quant à la mère porteuse, elle ne pouvait se douter qu'ainsi, Dieu, bien avant Ponce Pilate se lavait les mains à propos des éventuelles frasques de son rejeton par procuration. Insistant sur ce point, elle aurait pu provoquer une crise de conscience dans une trilogie dont il est raisonnable d'insister sur l'obscurité du concept.

Insidieusement, il serait peut-être utile de noter au passage le peu de cas que le créateur fit en la circonstance du légitime désir d'épanouissement sexuel de celle qui demeura vierge, ce qui ne fut pas sans incidence sur sa réputation et sur le devenir ultérieur de toutes les femmes sur cette Planète. Le piège absolu était en place, un traquenard, un coup fourré en dépit de l'inadéquation de ce terme.

Naturellement point n'est dans mon intention de tenir des insinuations douteuses à propos de celui qui n'a de compte à rendre à personne. Nulle instance juridique ne se reconnaissant compétente pour juger en dernier ressort ce haut dignitaire de l'Éden, je risquerai fort de le voir se pourvoir en cassation à moins que ce ne fut en castration contre ma modeste personne. Il est vrai je serai ainsi le coupable idéal.

Si l'enfer est pavé de bonnes intentions que dire de son contraire paradisiaque où le pêché de chair comme la gourmandise sont mis au ban de la société céleste. Nouveau piège qui promet des lendemains qui déchantent pour les élus du jugement dernier. Je préfère sombrer dans le blasphème pour mériter au moins les réjouissants feux de joie de l'antre satanique.

Ainsi, suer chez Satan risque d'être plus réjouissant que se morfondre chez le Père en personne. Saint Pierre ne pardonnera pas mon insolence, il me refusera la clef de sol pour aller dans les entrailles de la terre ou je pourrai dorer à souhait. Les soupirs des damnés couvriront les longs silences des bienheureux tombés dans l'ennui d'un royaume en tout point insidieux.

Je cesse de faire le pitre, ferme cette épître sans queue ni tête, écrit, je dois vous l'avouer, avec la plume d'un ange qui m'échut par le plus grand des hasards. Les yeux tournés au ciel, ceux qui sont parvenus jusqu'au terme de ce pensum laborieux, mérite leur part d'éternité. Quant à celle qui me contraint à cette longue dérive, j'espère bien qu'elle s'en mord désormais les doigts à commencer par l'index, si cher à notre ami le Pape.

Je cesse dans l'instant de me gausser de la bulle et des souverains poncifs que j'ai manié ici avec une coupable malveillance. Je bas ma coulpe au moment de conclure d'un point de suspension, aussi insidieux qu’insipide, simplement pour sauver mon âme qui au demeurant est fort noire !

À contre-sens.


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