Maintenant, ça suffit !
par olivier cabanel
mercredi 19 février 2025
En effet la liste est longue, trop longue peut-être, de tous ces dirigeants qui ont fauté, menti, trahi, en toute impunité, ou presque…
On se souvient de cette phrase terrible prononcée par le ministre chargé de traquer l’exil fiscal, un certain Cahuzac : « je n’ai jamais eu de compte à l’étranger... » affirmait-il en pleine assemblée nationale... on connaît la suite.
Auparavant on avait eu l’affaire Fillon, niant éperdument les emplois fictifs de son épouse, avant finalement reconnaître du bout des lèvres la réalité...lien
Encore plus tôt, c’était Sarkösi pris dans la tourmente d’une affaire de gros sous, reçus du dictateur Libyen, en échange de la possibilité de l’arme nucléaire. Lien
C’est d’ailleurs le même qui avait menti en laissant entendre qu’il se retirerait dans un monastère peu avant d’être intronisé chef de l’État... alors qu’il bronzait sur le yacht de Bolloré.
Aujourd’hui, c’est le premier ministre pris en flagrant délit de mensonge devant l’assemblée nationale, au sujet de l’affaire Bétharram, assurant n’avoir été au courant de rien...alors qu’un juge à qui il avait demandé audience affirme le contraire... comme l’écrit Médiapart : « le juge d’instruction Christophe Mirande m’a dit qu’il y a un problème (…) et que Monsieur Bayrou est intervenu auprès du procureur général qui demande à voir le dossier », vient d’affirmer le gendarme chargé de l’affaire.
Le magistrat en a remis une couche : « François Bayrou a de nouveau menti ce samedi (…) il dit qu’on s’est rencontré dans la rue. C’est faux. Il est venu chez moi pour me parler de cette affaire »... et il ajoute : « en 1998, j’ai confirmé à François Bayrou que les faits étaient patents et établis ». lien
Mais Bayrou persiste et signe, dénonçant des « fantasmes purs et simples (…) il n’y a jamais eu d’interventions de ma part auprès de quiconque, ni sur cette affaire, ni sur une autre ». lien
Pire, le premier ministre reste dans le déni, semble pris par le syndrome des « sables mouvant », avec lequel « plus on s’agite, plus on s’enfonce », et le 19 février, questionné à nouveau par un député à l’assemblée nationale, il essaye d’impliquer entre autres Élisabeth Guigou, Ségolène Royal, et Lionel Jospin. lien
Mais hélas, les menteurs de la République sont encore plus nombreux, si l’on en croit Thomas Guénolé, dans son livre « petit guide du mensonge en politique » (éditeur First) : il rappelle que De Gaulle à menti lorsqu’il a affirmé aux Algérois que l’Algérie resterait française... Giscard a menti en prétendant ignorer le passé de Papon lorsqu’il l’a nommé ministre du Budget, Mitterrand a menti à Chirac dans l’affaire Gordji : on se souvient de sa fameuse phrase « dans les yeux je le conteste »...mais ce même Chirac a vraisemblablement menti dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris... et Hollande a menti quand il affirmait qu’il ne recevrait pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée s’il était élu président de la République... sauf que moins d’un an après, il instaurait une réunion hebdomadaire des parlementaires de la majorité à l’Élysée. Lien
évoquons le cas de Castex, lequel a-t-il quitté le pouvoir qu’il se retrouve au cœur d’une vilaine affaire... pour détournement de fond public... placé en garde à vue, et relâché...lien
Fin des poursuites aussi pour Richard Ferrand, pour « prise illégale d’intérêt », pointé du doigt par « anticor » pour avoir monté une opération immobilière illégale, (lien) étonnant pour un homme que la présidence de la république veut mettre à la tête du Conseil Constitutionnel, instance qui justement est censée faire le ménage au sein des institutions...lien
Aujourd’hui, devant la profusion des menteurs politiques, il existe un prix, instauré par l’auteur du livre cité plus haut.
Au delà de ceux cités plus avant, citons tout de même les mensonges de Marine Le Pen, remportant le trophée du Grand vainqueur « pour son accumulation d’affirmations fausses sur les migrants », notament sur « le faux assaut de migrants contre les pompiers à Calais ».
Notons le prix spécial du jury, composé de 6 journalistes venant de Slate, RMC, le Figaro, le Monde, Libération, le Point, attribué en 2015 aux époux Balkany (pour l’ensemble de leur carrière)…
Cette même année le prix « un certain regard » a été attribué à Claude Bartolone, Pierre Lellouche... le prix Robocop est allé à Bernard Cazeneuve, le prix du « cumulard de l’année » a été attribué à Jean Yves Le Drian, Christian Estrosi a gagné celui du « meilleur second rôle masculin ».
Quant à Laurent Wauquiez, il a obtenu cette année là, celui du Jeune espoir pour « sa spectaculaire accumulation de mensonges, sur lui-même pour se construire un personnage public, globalement factice, et sur de multiples sujets politiques, par exemple sur les relations politiques entre Charles De Gaulle et Guy Mollet ».
2016 a vu le couronnement de Ménard, Valls, Sarkösi, Chevenement, Bay, Philippot et Trump.
Au sujet de ce dernier, Patrick Cohen se basant sur des « fact-checkers » (vérificateur de faits) assure sur le site « télépro » : « au cours de son mandat, entre 2017 et 2021, Trump a menti 30 573 fois ». lien
Les années qui ont suivi ont désigné Castaner, Darmanin, Ndiaye, Retailleau, Lassalle, De Rugy, etc, et d’autres récidivistes...la suite et les explications sur ce lien
D’autres sources ajoutent à la liste Henri Guéno, Martine Aubry, François Baroin, Claude Guéant, lequel affirmait crânement que « les 2/3 de l’échec scolaire étaient ceux des enfants d’immigrés », disant se baser sur des statistiques...ce qui était totalement faux, obligeant l’intéressé à tenter une pirouette : « on peut faire dire tout et son contraire aux statistiques ».
Comme dit mon vieil ami africain : « On ne cache pas le cadavre d’un éléphant sous les feuilles ».
Le dessin illustrant l’article est de Deligne
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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