Paix en Ukraine : ou le bal des cocus
par George L. ZETER
lundi 17 février 2025
Trump et Poutine, telles deux multinationales de la malbouffe s’installant dans un bled de province, ouvrent des gargotes, et en un rien de temps, la seule offre restante n’est que la leur : "tu bouffes gras et malsain, ou bien, rien !" La concurrence a fermé boutique, seules deux enseignes sentant le graillon ont pignon sur rue. C’est à peu près l’image que donnent ces « propositions » de paix en Ukraine : un big Hamburger Hill façon Kiev…
D’abord, de la voix du sous-fifre : du siège de l’OTAN à Bruxelles, le nouveau secrétaire d'État à la défense américaine, Pete Hegseth a déclaré sans ambage que : « Zelensky n’avait aucune chance d’atteindre son objectif de chasser les forces russes de Crimée et de l’est du pays et que l’Ukraine retrouve ses frontières d’avant 2014. Poursuivre cet objectif illusoire ne fera que prolonger la guerre et causer davantage de souffrances. »[i] Ce même Hegseth a averti que l’Europe devra fournir à l’avenir une part « écrasante » de l’aide à l’Ukraine.[ii] Selon Alberto Nardelli et Jennifer Welch, rebâtir une Ukraine ravagée par la guerre coûterait 175 milliards de dollars sur 10 ans.[iii]
La mèche ainsi allumée, l’intervention du boss, est un avatar de plus de ce bal des dupés. D’abord, Trump souligne le retrait unilatéral des États-Unis de leurs engagements en matière de sécurité européenne, renonçant au rôle historique qu’ils ont joué depuis 1945. En clair, marre de supporter les Européens qui devront être dès maintenant responsables de leur propre défense, ainsi que de celle de l’Ukraine. Ensuite, et là, il tape où ça fait mal et met fin à tout fantasme de négociations tripartites, ça se passera entre lui et Vladi, seuls : « Je viens d’avoir un appel téléphonique long et très productif avec le président Vladimir Poutine de Russie, nous avons également convenu que nos équipes respectives entameront immédiatement des négociations, et nous commencerons par appeler le président Zelensky, d’Ukraine, pour l’informer de la conversation […] Des millions de personnes sont mortes dans une guerre qui n’aurait pas eu lieu si j’avais été président, mais qui a eu lieu et qui doit donc cesser. Plus aucune vie ne doit être perdue ! » Du côté Zelensky, c’est le double salto arrière du déballonnage total. Il a rappelé une conversation “très substantielle” avec le locataire de la Maison-Blanche, « Le président Trump a partagé les détails de sa conversation avec Poutine. Personne ne souhaite plus la paix que l’Ukraine. Avec les États-Unis, nous définissons les prochaines étapes à suivre pour mettre un terme à l’agression russe et garantir une paix durable et fiable. Comme l’a dit le président Trump, faisons-le. »
Trump, sans tambour ni trumpette : le président des USA, d’un coup d’éponge magique, efface l’entité qui existe entre son pays et la Russie : le continent européen en entier. Sans se préoccuper de diplomatie, une équipe de sa nouvelle administration commencerait immédiatement à discuter avec les représentants de Poutine. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, le directeur de la CIA John Ratcliffe et le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz. D’après Trump, c’est SON équipe de négociation entre lui et le dirigeant russe. « Je suis convaincu que cet effort aboutira à une conclusion positive, bientôt, je l’espère. » Ces trois années Biden ont vu un boom de l’économie américaine, par ses ventes de pétrole, gaz et armement à l’Europe, puis, comme un bal bien organisé, l’aire Trump ira vers le dépouillement de l’Ukraine avec la prise en main de ses terres agricoles, de ses terres rares et la mise de ses populations sous le boisseau. A l’arrivée, tous cocus, sauf l’oncle Sam !
Les cocus du bal : ces chers dirigeants européens, que ce soit à la commission, où la von der Leyen est totalement mise sur la touche, que le Parlement européen qui n’a jamais été autant le figurant des événements de ce monde, en allant chercher le dernier des leaders de chaque pays composant la clique des 27, c’est la soupe à la grimace trempée de ses petits croutons amers. Complètement évincée pour « l’allié historique » et à tous niveaux, c'est la grosse colique pour la pétaudière européenne. Se dire, qu’après presque trois années jour pour jour de guerre qui a amené tout le continent vers sa faillite, causée par les décisions américaines de veto, sur les approvisionnements de gaz et de pétrole russe, de la cessation d’exportation de céréales russes et ukrainiens qui ont mis énormément de pays pauvres en grandes difficultés nutritionnelles, qui par ricochet a mis au chômage des centaines de milliers d’européens, ainsi qu’entrainant un nombre incalculable de faillites, ainsi, ce continent qui était prospère est à genou économiquement, et n’a pour seule vision du demain, ses divisions intestines.
Chassés par la porte, revenir par la fenêtre : c’est un peu ce que veulent tenter certains pays européens concernant « la paix » en Ukraine : envoyer des forces de maintien de la paix au sol, afin de contrecarrer d’éventuelles velléités de conquêtes de terrain de la Russie…[iv] Avec toujours ces risques de dérapages, entrainant une confrontation directe cette fois-ci entre les forces de l’OTAN et celles des russes. Ça sent le bal des mauvais perdants qui veulent toutefois exister, par ego personnel et par aveuglement idéologique : NOUS, les phares de la civilisation occidentale, nous ne pouvons pas être relégués en division de déshonneur ; et pourtant… D’abord, par une impossibilité de se mettre d’accord, par simplement des règles différentes par pays lorsqu’il s’agit d’envoyer des troupes en sol étranger. L'Italie a des limites constitutionnelles à l'utilisation de ses forces. Les Pays-Bas auraient besoin du feu vert de leur Parlement, tout comme l'Allemagne, la Pologne est prudente, étant donné les animosités persistantes avec l'Ukraine qui datent de la Seconde Guerre mondiale. "Nous en sommes à un stade très précoce", a déclaré Hanno Pevkur, ministre estonien de la Défense.[v] Reste en tête de gondole l’Angleterre et la France.
De ceux par qui la pilule ne passe pas : Macron… Depuis l’épisode « longue table », il n’a toujours pas digéré l’humiliation poutinienne. De ses petits poings nerveux, il met en garde durant la conférence de Munich[vi] d’une paix qui serait une capitalisation. « La seule question à ce stade, c'est : est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à un cessez-le-feu sur cette base-là que seule l'Ukraine pouvait négocier avec la Russie, ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. » Sauf que, le « président » Zelensky, celui à qui il donne sans arrêt des bisous, bisous, n’est plus un président élu depuis le 19 mai 2024[vii] et que de toutes les manières, l’armée ukrainienne n’est pas en position de force en face du rouleau compresseur russe, la partie est finie, et il n’y a plus que les pleureuses à vouloir se faire entendre contre une « capitalisation » certaine ! Comme à son habitude, le petit d’hom veut exister sur la scène mondiale et il faut constater que de nos jours, il n’est même plus sur un strapontin, mais seul, dans un placard à balais. Quant au premier ministre britannique, Keir Starmer, il s’est dit prêt à envoyer des soldats en Ukraine si cela s’avérait nécessaire pour assurer la sécurité de la Grande-Bretagne et de l’Europe…[viii] Et pourquoi de l’univers tout entier. Depuis Johnson et son foutage de zizanie de 2022, qui a provoqué ce conflit, les premiers ministres britanniques qui se sont succédés n’ont fait qu’attiser le feu de la haine et de la guerre.
Voici donc, la revue de ceux… Qui ne comptent plus, mais qui pourtant veulent toujours en découdre. Nous, peuples d’Europe, devons écarter ces hommes et ces femmes dangereux pour nos vies et celles de nos descendants, et surtout mettre fin à cette aberration qu’est l’Europe « unie » des nations. Parions sur un Europxit qui doit être notre avenir… Pour nous sortir de ce piège à rats où nous sommes fourrés de force.
Georges ZETER/février 2025
Vidéo : Paix en Ukraine : Trump à la manœuvre, quid des Européens ? FRANCE 24
[i] https://www.politico.eu/article/trump-et-poutine-surprennent-leurope-avec-leur-plan-de-paix-pour-lukraine/
[ii] https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-combien-l-europe-devrait-elle-payer-en-cas-de-desinvestissement-americain-20250214
[iii] https://www.geo.fr/geopolitique/3100-milliards-de-dollars-en-lachant-l-ukraine-donald-trump-pousserait-l-europe-vers-sa-ruine-224646
[iv] https://www.courrierinternational.com/article/analyse-les-europeens-peuvent-ils-envoyer-des-forces-de-maintien-de-la-paix-en-ukraine_227554
[v] https://fr.euronews.com/my-europe/2025/02/15/leurope-travaille-discretement-sur-un-projet-denvoi-de-troupes-en-ukraine-pour-assurer-la-
[vi] https://www.bfmtv.com/politique/elysee/guerre-en-ukraine-macron-met-en-garde-contre-une-paix-qui-reviendrait-a-une-capitulation_AD-202502140190.html