La cravate en travers de la gorge

par C’est Nabum
vendredi 31 janvier 2025

 

Un imposteur plein de distinction…

 

Le métier de représentant du peuple se confond parfois avec celui d'amuseur public surtout quand le personnage en question est vécu comme un bon client par les animateurs des plateaux de télévision à haute valeur ajournée. La verve associée à une allure qui ne passe pas inaperçue, une parole qui se veut bien plus libre que les votes véritables au parlement, et vous vous retrouvez avec une carte d'abonnement dans ce qui se fait de pire au niveau de la transmission de l'information.

Pour conserver ce lien essentiel avec la démagogie, celui qui a mis la langue dans l'engrenage doit toujours plus en faire pour conserver ce ticket gagnant au pays de la fourberie et des apparences. Le fond, repoussé au plus profond, il suffit de soigner la forme, en rajouter dans le sensationnel et parfois même dans le graveleux.

Chantre de la ruralité sur les plateaux parisiens, notre ami n'hésite pas un seul instant quand il s'agit de mettre les pieds dans le bourbier de la communication creuse. Une bonne blague lâchée en direct vous assure alors un franc succès même quand, dans le cas présent, elle se situe largement au dessus de la ceinture. Quoique !!! Nous sommes alors sur le plateau télé de CNEWS, chaîne plus que réactionnaire où ce triste sire à lunettes de serpent dispose de son rond de serviette.

Afin de faire bonne mesure et d'ancrer plus avant son discours dans la défense et l’illustration du monde paysan, il n'a rien trouvé de mieux ce soir-là que de faire une blague sur la queue de la vache. N'oubliant pas son légendaire esprit d’à-propos, il était venu ce soir-là sans l'indispensable accessoire à sa fonction : la cravate qui habituellement associée à la rosette place l'impétrant dans la grande cohorte des dignitaires de notre monarchie.

Cette fois, l'homme n'y alla pas avec le dos de la cuillère puisqu'il se permit de reprendre une saillie d'un des humoristes véritables, chanteur issu de son département, qui avec verve et humour chante : la cravate c'est un peu comme la queue de la vache, cela permet de cacher le trou du c… qu'il y a en-dessus ! ». Sans citer sa source, notre lascar s'appropria un mot qui va lui ouvrir le panthéon de la réplique politique. Il est vrai qu'à l'heure où la culture subit les coupes claires d'une rigueur budgétaire à géométrie variable, prendre le travail des intermittents ne doit troubler les états d'âme d'un soutien inconditionnel du pouvoir.

Il se peut que notre représentant ignorât la référence, nous pouvons lui faire crédit sur ce point sans pour autant l'exonérer de son immense responsabilité à mettre le débat politique à un tel niveau de médiocrité. Il est bien loin le temps de son ascension où il entendait avec d'autres dont je fus, réfléchir à la nécessité d'une université populaire dans notre département du Loiret.

Depuis la notion de populaire a pris du plomb dans l'aile à moins que ce ne soit de la bouse sur la croupe. On peut s'en indigner sans pour autant que nos remarques n'aient une quelconque chance de provoquer un rappel public aux devoirs d'exemplarité d'un élu de la République. En la matière (fécale) la surenchère est permanente et ce dans toutes les composantes d'une Représentation Nationale toujours plus que jamais en représentation.

Je rends à Yann Pierre ce qui lui revient de droit et vous épargne la déplorable blague d'un élu de la République qui devrait en toute justice verser des droits d'auteur à son inspirateur. Nous vivons une époque formidable qui en dépit des lourdes menaces qui pèsent sur la paix, n'oublie jamais que le symbole tricolore, notre fameux coq qui a bien des avatars dans le petit personnel politique, est le seul animal capable de chanter perché sur un tas de fumier.

Vive la ruralité lorsqu'elle est si bien portée au point que le terroir y laisse de telles traces nauséeuses.

 


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