Un océan sous la mer
par olivier cabanel
mercredi 13 novembre 2024
Cette information n’est pas vraiment une nouveauté, plusieurs médias l’ont évoqué précédemment, mais elle vient de ressurgir...
Le 3 novembre dernier, dans la rubrique « info du jour » Émilien Lacombe évoque l’existence d’un énorme réservoir d’eau, caché entre 400 et 600 km sous la surface de la Terre, qui contiendrait 3 fois plus d’eau que l’ensemble des océans, lequel serait piégé dans un minéral appelé ringwoodite, une roche aux propriétés exceptionnelles capable d’absorber l’eau dans sa structure cristalline, information qui remet en question la classique théorie d’une comète chargée d’eau, laquelle aurait percuté notre planète, aux premiers temps de son existence. lien
Déjà en mai 2023, un article de « National Géographic », signé Marie Zekri, confirmait l’existence d’un immense réservoir d’eau à des centaines de kilomètres sous terre, suite à la découverte d’un diamant contenant la fameuse ringwoodite …
Pour être plus précis, ce minéral est présent à des pressions élevées dans le manteau terrestre et il possède la même composition chimique que l’olivine (magnésium, fer, silice et oxygène) mais dont la structure atomique est différente.
( voir la photo ci-dessous)
En fait cette découverte est beaucoup plus ancienne, car c’est en 2009 que l’équipe du Dr. Graham Pearson, directeur de recherche à l’université d’Alberta avait découvert ce diamant, composé à 1,4 % de molécules d’eau fragmentées, appuyant ainsi la vieille théorie qui veut que le manteau terrestre soit gorgé d’eau au niveau de la transition des couches du manteau.
Graham Pearson avait déclaré : « lorsque les diamants se forment, ils piègent de très petites inclusions des matériaux qui composent le manteau en profondeur ».
à l’époque, il avait ajouté : « si la zone de transition du manteau terrestre est uniformément composée de minéraux comme celui trouvé au Brésil, ce qui est fort probable, alors il y a l’équivalent d’un à deux océans mondiaux sous nos pieds ». lien
La polémique pourrait s’inviter dans cette découverte, car une autre équipe de scientifiques, de l’université Northwestern, aux USA aussi, revendique cette découverte. lien
Qu’importe, fin 2022, la revue « Nature » validait la théorie d’un océan solide enfoui dans la zone de transition, suite à une autre découverte, celle d’une pierre similaire à celle signalée par l’équipe du Dr Graham, océan qui se trouverait à 660 km de profondeur.
Une analyse réalisée par les équipes de Tingting Gu, une physicienne du GIA (Gemological Institute of America) de New-York, apporte la preuve que la partie transitoire du manteau terrestre est probablement un réservoir d’eau géant. lien
Cette pierre, issue d’une roche volcanique remontée à la surface, contenait donc un échantillon de ringwoodite. lien
Amusant de constater que Jules Verne avait devancé tout le monde en imaginant au cœur de la Terre un gigantesque océan, inconnu de tous, ce que n’a pas manqué de faire l’océanographe Paul Treguer, qui a revisité l’œuvre du romancier, lors de la fête de la Science, le 8 octobre dernier. lien
L’occasion de découvrir le dernier ouvrage de l’océanographe sur le sujet plus élargi des théories de Jules Verne, titré « Jules Verne, planète Océan », éditeur l’Harmattan. lien
Pourtant il reste au moins un gros mystère à éclaircir : sachant qu’à 670 km de profondeur, la température qui y règne est de l’ordre de 1600°C, que se passe-t-il avec l’eau piégée dans la ringwoodite ? Lien
En ces temps ou l’eau nous fait des misères, un peu partout dans le monde, il n’est pas sur que ce nouvel océan soit une bonne nouvelle, mais comme dit mon vieil ami africain : « le jeune marche plus vite que l’ancien, mais c’est l’ancien qui connaît la route ».
l’image illustrant l’article vient de theriderpost.com
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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