Maudits mots dits

par C’est Nabum
mardi 18 mars 2025

 

Les termes mis à l'index par le dicte acteur

 

 

 Me lançant dans un exercice systémique, je vais tenter d'écrire un texte avec des mots qui risquent à l'avenir d'être sous-représentés ou totalement discriminés dans la diversité des écrits émanant de ce merveilleux pays qui se prétend le phare de la démocratie sur Terre. Passant allègrement par-dessus la barrière de la langue, c'est en français que je m'attelle à cette aventure linguistique qui sous d'autres cieux, pourrait déclencher les foudres du nouveau Zeus.

   Issu de la misérable minorité francophone, je prends ici bien moins de risque que les concitoyens de ce roi de l'oppression sémantique, cet adepte de la dominance masculine qui ferme le vocabulaire comme on le ferait d'une braguette. Marginaliser ceux qui disposent d'un lexique étoffé et porteur de sens relève autant de la ségrégation-socioéconomique que d'une inversion de la ségrégation culturelle qui habituellement sévit dans nos oligarchies.

   Quand les mots sont mal desservis, quand la richesse de la langue est victime d'un traumatisme digne de ce qui se tramait sous l'inquisition, nous entrons dans les ténèbres d'un discours de la haine tenu avec les mots les plus basiques, dans une langue privée de toute subtilité et interdite de pertinence culturelle.

   Bien sûr et conformément aux références historiques de ce modèle du retour des plus abjects préjugés ancestraux, les femmes sont les premières victimes de cette chasse aux sorcières de tous les préjugés implicites. Les bûchers de la nouvelle inquisition vont s'en donner à cœur joie, détruisant allègrement une cohorte diversifiée de sous catégories selon les normes de ce tyran décérébré.

   Historiquement les tenants de telles pratiques appartenaient à une élite institutionnelle ou culturelle désireuse d'asservir la masse, placée volontairement en situation d’acculturation. Cette fois, c'est un âne bâté qui mène la danse et organise la chasse au handicap, aux genres considérés comme diaboliques, aux ethnies douteuses selon les normes de la nouvelle administration. Il s'agit d'exclure tout ce qui est considéré comme relevant de la marge pour se fondre dans une masse privée désormais de défense de ses droits.

   L'exclusion des mots ou des individus va tenir la norme dans un empire privé de toute équité. Les inégalités seront la norme, fondées sur les origines et le niveau de richesse tandis que l'inclusion n'ouvrira ses droits qu'à ceux qui sont dans la droite ligne du maître, adeptes forcenés d'une obéissance aveugle bien loin du multiculturalisme passé.

   Les scientifiques, les chercheurs, les artistes, les étrangers, les différents, les opposants seront mis au ban dans une domination intersectionnelle qui va polariser la vie intellectuelle de cette nation mais sans doute celle de toutes nos démocraties d'où risquent fort d'émerger des ennemis des conceptions antiracistes dans des gouvernements racialement purs et idéologiquement conformes à ce tournant fasciste de notre Monde.

   À vous de vous mettre à l'ouvrage pour écrire un texte avec ces termes qui sont marqués désormais du sceau de l'infamie. Plus nous les emploierons, plus nous lutterons contre cette nouvelle forme d'impérialisme de la langue qui vise à anéantir toute forme d'analyse et de réflexion. La brutalité de cette méthode n'a d'égale que ce que fit jadis le pouvoir Nazi, héritage dont certains dans l'entourage de ce maudit canard semblent vouloir rétablir la main tendue vers un avenir sinistre et terrifiant.

   Voilà bien un article que leur intelligence artificielle, porte étendard de cette politique exécrable, sera bien incapable de traduire, tant ces algorithmes se refuseront à user de termes mis à l'index par une main de fer et un individu à l'encéphalogramme plat.

 


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