Du sexe pour des bébés toute l’année

par L’équipe AgoraVox
vendredi 9 juillet 2010

 
A-t-on des bébés toute l’année ? Privilégie-t-on les périodes chaudes où les corps s’exhibent quasiment nus dans de petites tenues ou les périodes froides où il est si agréable de se retrouver sous la couette en bonne compagnie ? Quoi qu’il en soit une étude récente montre que les naissances sont réparties de manière régulière tout au long de l’année.
 
L’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) a analysé l’évolution des périodes de naissances de 1975 à 2005 et se pose ces questions : « Très marqué au XVIIe siècle, le mouvement saisonnier des naissances a perdu de son amplitude dans les années 1970. Qu’en est-il dans la France d’aujourd’hui ? Les couples planifient-ils les naissances au cours de l’année ? Les accouchements ont-ils lieu principalement à certains jours de la semaine ? Par ailleurs, existe-il des événements perturbateurs dans la répartition saisonnière des naissances (entre autres, le phénomène de canicule) ? »
 
Durant les années 70, le printemps était la période où naissaient le plus d’enfants. On note même des augmentations de 13,5% à cette période par rapport à la moyenne annuelle. Désormais les naissances s’étalent tout au long de l’année, avec un petit pic fin septembre, (de l’ordre seulement de 5 à 6 %) qui correspond (pour une grossesse moyenne de 265 jours) à des conceptions durant la nuit du Nouvel An. Sont-ce les bulles de champagne qui aident ? Et bien si cela peut faire rire, ce n’est pas tout à fait faux. L’étude montre que les principales raisons sont une moindre vigilance contraceptive ainsi que des rapports sexuels plus fréquents pour fêter l’arrivée de la nouvelle année.
 
Quelques spécificités : Il y a moins de naissances fin 1975, suite certainement à l’entrée en application de la loi Veil (déficit en naissances à partir de mi-juillet 1975, soit 32 semaines après l’entrée en application de la loi). Mais cet effet est de courte durée.
 
Il y a également moins de naissances neuf mois après un épisode caniculaire (Trois canicules importantes depuis 1975 : 23 juin au 7 juillet 1976 ; 9 au 31 juillet 1983 ; 2 au 14 août 2003) : il est possible que ce soit dû à une baisse de la fertilité lors de températures exceptionnellement élevées. L’étude révèle que les femmes ont une forte préférence pour avoir un enfant au printemps.
 
Près de 43 % des femmes déclarent toujours vouloir accoucher au printemps. Mais si 15 % des couples essayent d’avoir un enfant à une saison donnée (par exemple pour la belle saison, pour des raisons de santé, raisons professionnelles, astrologie, impôts, école, etc.) les échecs sont nombreux et qu’au final il n’y a pas plus de naissances au printemps qu’aux autres périodes.
 
Certaines professions planifient plus que d’autres : l’exemple des professeurs des écoles montre qu’ils réfléchissent souvent à une naissance en avril-mai qui permet ainsi de cumuler congé de maternité et grandes vacances. Mais de nombreuses difficultés empêchent les couples de planifier correctement car la grossesse ne survient pas tout de suite.
 
Concernant la répartition des naissances durant la semaine : la conclusion de l’enquête indique que de 1975 aux années 2000 il y a de moins en moins de naissances le week-end, notamment le dimanche. La raison principale est qu’il est plus pratique de déclencher des accouchements (organisation des maternités) en dehors du week-end. Cependant il est observé une inversion de la tendance pour les années récentes.
 
Il y a donc plus de naissances au printemps dans les années 1970-80, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La saisonnalité est donc en train de s’effacer. C’est une évolution qui est difficile à expliquer. On note cependant qu’aujourd’hui il y a plus de naissances en septembre qui correspondent à des conceptions du Nouvel An. On retrouve ce pic partout en Europe.
 
 
 
 

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