Mers et océans sont libres pour la mondialisation

par Michel Monette
mercredi 11 mai 2005

Dans le commerce maritime, c’est la loi de la jungle qui semble s’imposer

Avez-vous une idée de la quantité de matières premières et de biens manufacturés qui circulent sur les océans présentement ? Non ? Moi non plus au fait. Mais je sais que Neptune ne doit pas s’ennuyer. On estime à plus de 50 000 le nombre de navires marchands qui empruntent le seul détroit de Malacca chaque année. Cela fait six navires à l’heure luttant contre les pirates, mais surtout entre eux, pour la domination des réseaux maritimes. Comme dans toute lutte, il y a des perdants.

Autre statistique pour vous convaincre de l’importance du transport maritime si besoin est : 38 millions de déplacements de porte-conteneurs par année. Or ceux-ci ne sont pas les plus nombreux parmi les types de navires voguant sur les mers. Ajoutons que plus de 80 % des marchandises transportées chaque année est du vrac liquide ou solide !

Le commerce mondial est maritime ou n’est pas - enfin, presque pas

Entre 1970 et 2000, le trafic maritime a augmenté de plus de 67 %. Désormais, plus des trois-quarts du commerce mondial - et les deux-tiers de sa valeur - passent par les mers.

Pas étonnant puisque le transport maritime est de loin le moins coûteux des moyens de transport.

En parallèle à la formidable augmentation quantitative, la capacité des navires s’est beaucoup accrue, ce qui s’est traduit par une concentration du trafic maritime dans moins d’une dizaine de grands ports mondiaux.

À côté de cette concentration géographique, compensée en partie par l’augmentation du transbordement, un autre forme de concentration, celle des armateurs, est beaucoup plus préoccupante car elle met à mal la capacité des États de réguler le trafic maritime.

Une mondialisation qui bat pavillon de complaisance

Les États ont beau avoir ratifié toutes sortes de conventions remplies de beaux principes, la mer c’est d’abord la férocité libérée de la surveillance des États.

Si vous donnez dans l’angélisme, sachez que plus de la moitié du commerce par mer et océan se fait sous pavillons de complaisance.

Même la Mongolie, pourtant à 1 000 milles de la plus proche côte maritime, s’est lancée dans le commerce des pavillons de complaisance. Son drapeau flotte sur 260 navires à travers le monde !

5 pays (le Panama, le Liberia, les Bahamas, Malte et Chypre) possèdent à eux seuls 50 % de la flotte mondiale et sont peu regardants sur la sécurité maritime...

Céline Deluzarche, L’Intern@ute.

Le seul leitmotiv des armateurs : réduire les coûts. De plus en plus de bateaux-poubelles et bateaux-galères sillonnent les mers. La concurrence mondiale pousse à la dérégulation sociale et à la réduction maximale des coûts.

Bref, la mer est l’observatoire de la pire des mondialisations possible.

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