Les mots ont un sens

par olivier cabanel
samedi 9 décembre 2023

On entend beaucoup parler, en ces temps de COP 28, d’énergie fossiles... mais les « experts » connaissent-ils la définition de ce mot ? On peut en douter… puisqu’ils ne classent pas le nucléaire comme énergie fossile.

En effet, le mot fossile signifie : « se dit des débris ou des empreintes des végétaux et animaux d’espèces disparues, conservés dans les dépots sédimentaires »…

Et quid des « énergies fossiles » ?…

se dit « des combustibles limités, non renouvelables et émetteurs de gaz à effet de serre  »…lien

il est aussi précisé que c’est à l’opposé des énergies renouvelables... et donc propres.

En tout cas le site « parlons énergie » est catégorique : « l’uranium est assimilable à une énergie fossile : il ne se renouvelle pas  ». lien

Alors comment en est-on arrivé à tenter de nous faire croire le contraire ?

Il faut donc classer l'uranium dans les énergies fossiles avec le pétrole, le gaz, le charbon.

Car si on peut aujourd’hui fabriquer du pétrole, en retransformant le plastique en pétrole, puisque chacun sait que c’est avec le pétrole que la plupart des plastiques sont fabriqués, ça n’en fait pas pour autant une énergie renouvelable.

Il suffit pour cela de chauffer du plastique à 450° dans une cuve sans oxygène, un procédé de pyrolyse donc, afin de casser ses molécules qui, en s’évaporant, et passant dans une colonne de distillation, afin de se transformer en essence, gasoil, ou gaz. lien

Idem pour le gaz, puisque le méthane peut à son tour être fabriqué, si on met en décomposition des végétaux, et des déjections diverses et variées…lien

On peut aussi fabriquer du charbon en utilisant du bois…la technique est assez simple puisqu’il suffit de placer dans un grand récipient des sciures de bois, ou même des buches, de les amener à une température de combustion, avec un oxygène limité, afin qu’il ne s’enflamme pas… lien

Par contre il est certain qu’on ne pourra pas fabriquer de l’uranium dans un proche avenir...ni avant longtemps.

On sait que pour fabriquer le fameux yellow cake, il faut concasser et broyer finement des roches d’uranium…lien

Mais à ce jour, comme il est inenvisageable de fabriquer des roches d’uranium, et donc, en aucun cas, l’uranium ne peut être classé dans le domaine des énergies renouvelables, et encore moins dans celui des énergies propres.

Or, les participants à cette COP ont écarté le nucléaire du domaine des énergies fossiles... ce qui est une incongruité évidente.

Comment en est-on arrivé là ?

Cette erreur magistrale est en grande partie due à la présence dans cette COP de milliers de lobbystes pronucléaires qui ont usé de leur influence pour faire admettre cette honteuse manipulation…

En effet, alors qu’ils étaient déjà 636 lobbystes lors de la COP 27 ; ils étaient 2456 cette fois çi. lien

Pour parvenir à ça, ils ont à tort argumenté que le nucléaire était une énergie décarbonnée…

Or, wiktionnaire définit le mot « décarboné » ainsi : « qui n’émet plus de carbone lors de sa production d’énergie », ajoutant « la priorité devrait être donnée à une électricité décarbonée, issue de ressources renouvelables ». lien

Sauf que s’il est vrai que le nucléaire emettrait peu de CO2 (4g), ce serait oublier que sa transformation passe par le broyage de la roche d’Uranium, puis par des opérations chimiques, et enfin par son transport, provocant l’émission de beaucoup de CO2.

C’est ce qu’explique en détail « basta.média  », établissant une réalité bien différente de celle que les lobbys veulent nous faire avaler : « les réacteurs nucléaires émettent en moyenne 66 gramme de CO2 par kWh produit (…) soit 6 fois plus que l’éolien, l’hydroélectrique et le biogaz (10 gr) et 4 fois plus élevé que l’énergie solaire (14 gr) ». lien

et à ces 66 gr, il faut ajouter le CO2 produit lors du transport du yellow cake, et celui produit lors de sa transformation. lien

Mais au-delà de ces batailles de chiffres, il faut quand même pointer du doigt 2 autres réalités : le prix de plus en élevé de l'énergie nucléaire, et surtout les conséquences d’un accident nucléaire majeur, qui, depuis Tchernobyl et Fukushima sont acceptées officiellement.

La catastrophe de Fukushima aurait couté 170 milliards d’euros. Lien

Quand à Tchernobyl, le chiffre de 500 milliards de dollars est avancé...lien

N’oublions pas la lourde menace que représente la centrale ukrainienne de Zaporijjia, la plus grosse centrale d’Europe, sous le feu continuel de Poutine, centrale qui a déjà été coupée du réseau à 7 reprises. lien

Et les déchets, qu’en faire ?

Aucune solution avancée aujourd’hui n’est acceptable si l’on veut protéger les générations futures...même si le Conseil constitutionnel le juge compatible avec les droit des générations à venir. Lien

Pire, le Conseil d’État vient de rejeter le recours de 32 organisations contre la déclaration d’utilité publique...décision peu compréhensible juge FNE (France Nature Environnement), argumentant qu’il est incomprehensible que cette décision ait été prise alors «  qu’il manque beaucoup d’informations précises ». lien

Alors quid de cette COP 28 ?

Sous la houlette d’un roi du pétrole, accueillie dans un pays pour qui cette manne a été un miracle, comment cette institution pourrait-elle accoucher de décisions capitales afin d’empêcher le dérèglement climatique ?

Au delà des vœux pieux qui, de COP en COP, s’additionnent sans réel changement, certains médias veulent nous convaincre que le citoyen lambda aurait la solution en faveur de la décarbonation. lien

d’autant que nous savons aujourd’hui que les français les plus riches polluent beaucoup plus que les autres. lien

Les français, en moyenne, en sont à 10 gr de CO2 par jour.

Les dernières mesures annoncent 169 kg de CO2 par an et par personne, auxquelles il faut ajouter 182 kg de CO2 correspondant à la consommation finale des transports aériens...et même si, par leurs efforts, ils peuvent arriver à faire baisser ce chiffre, comment pourrait-on croire que cela serait suffisant pour endiguer la catastrophe que nous sommes déjà en train de vivre ? Lien

Le ministre de l’environnement a donné le ton, en se flattant d’utiliser l’avion pour faire des petits parcours pour se rendre d’une province à l’autre, alors que le train aurait largement pu répondre à ses besoins.

En 4 mois, il a pris l’avion au moins 11 fois : soit pour aller de Metz à Paris, d’Angers à Grenoble, de Paris à Montpellier, de Calais à Metz, etc.

En tout plus de 12 000 km lesquels ont généré l’émission de 23 tonnes de CO2

bel exemple. Lien

Depuis 1995, date de la première COP, on a surtout assisté à un ballet de promesses non tenues, et ils ne sont plus nombreux à croire que cette xième COP sera porteuse de décisions importantes.

Comme l’écrit un internaute, « la cop, cet endroit où des mecs viennent en jets privés, expliquer aux gens qu’ils doivent faire du vélo  »...et comme dit mon vieil ami africain : « la violence du vent n’efface pas les tâches du léopard  ». 

Le dessin illustrant l’article est de Zaïtchick

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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