« Plantez des arbres ! »

par C’est Nabum
lundi 9 octobre 2023

 

La nouvelle marotte du petit jardinier.

 

Il convient de prendre le mal à la racine, dit-on souvent, lorsqu'un problème épineux se présente à nous. La stratégie n'est pas mauvaise pourvu que l'on identifie réellement ce qui fait abcès et interdit à notre pensée de s'élever. Il se peut alors que quelques bonnes feuilles puissent nous aider à étayer notre réflexion tout en élaguant soigneusement toutes les idées reçues et les fausses pistes.

Dans certaines branches, cette stratégie a fait son nid, elle a permis de prendre de la hauteur pour accroître les fruits de la croissance. Comme l'oiseau fait son nid, le dénicheur de marronniers, Prince des glandeurs a planté résolument sa gourme avec ce nouveau slogan qui met définitivement sur la touche le « Mangez des Pommes » du défunt Chirac.

Si la formule ne manque pas de charme, elle peut répondre aisément à l'interrogation métaphysique chère à William Shakespeare : Hêtre ou ne pas hêtre tout en mettant au bouleau les allocataires du RSA à qui des esprits tordus entendaient ôter le pin de la bouche. Tandis que les écologistes brisent leurs chênes en se sentant pousser des ailes, les tenants du marcheur forestier se frottent les mains avec cette nouvelle campagne en pleine forêt.

Si le saule pleure, ce n'est certes pas de découvrir qu'au Palais, l'arbre a trouvé un terreau favorable pour donner bonne conscience au défenseur acharné du glyphosate. Qu'importe le réel pourvu qu'on puisse y semer une petite graine qui troublera l'esprit des électeurs. Labourage et forestage seront les deux mamelles d'une nation qui plantera simultanément des arbres, des haies et des centrales nucléaires.

Les bourgeons de la future croissance sont dans les mains de l’élagueur en chef, prince des taillis obscurs et des discours ombragés. Chacun se laissera prendre ou pas à cette nouvelle manière d'envoyer balader le bon peuple de France, un plantoir à la main droite tandis que dans le même temps, un gland occupera la senestre.

Profitant des sous-bois, il sera aussi possible d'appuyer sur le champignon pour accélérer plus encore la transition écologique, cette vieille branche vermoulue du discours libéral. D'autres ont compris depuis longtemps que l'arbre est une forme de permis de polluer, on en plante un en grande pompe pendant que par derrière, on s'autorise les pires crimes contre la planète. Ce principe absurde de la mesure compensatoire est le sommet de l'hypocrisie.

En attendant l'objectif est clair, il s'agit de planter un milliard d'arbres, rien que ça. Le nombre est simplement là pour faire de l'effet, brasser de l'air et remuer la terre. Personne n'a ajouté qu'il faudrait les entretenir, s'en occuper avec un Office des Forêts en voie de disparition. Le mensonge fleurit plus souvent que les fleurs de cerisiers dans ce beau pays de France.

Le citoyen doit être une bonne pâte pour qu'on puisse ainsi se moquer de lui et lui faire avaler des couleuvres au pied de son arbre. L'apogée de la manipulation pour le marcheur qui décide d'établir son domicile dans sa Canopée illusoire. On marche sur la tête des arbres tandis que la femme du beau parleur, continue sa quête des pièces jaunes pour assécher les troncs d'église.

Bientôt reviendra le temps des bûchers pour faire stère ceux qui se dressent contre ce fossoyeur de l'avenir. D'une mauvaise graine, il est permis de faire un banquier mais sûrement pas un jardinier. L'espoir ne peut résider dans cette nouvelle facétie du marcheur forestier.

À contre-racine.


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