Michel Rocard : « Oui à l’entrée de la Turquie dans l’Europe ! »

par Babar
jeudi 6 novembre 2008

En exclusivité, M. Michel Rocard, ancien Premier ministre, auteur de Oui à la Turquie (Hachette littératures) est l’invité des RDV de l’Agora.

Oui à la Turquie.
C’est à la fois tout un programme et le titre-manifeste de l’ouvrage que Michel Rocard, ancien Premier ministre, vient de publier chez Hachette littératures.

Avec la rigueur intellectuelle qu’on lui connaît, Michel Rocard analyse les tenants et les aboutissants d’une adhésion de la Turquie à l’Union européenne. N’en méconnaissant aucun écueil, en mesurant les risques tout autant que les avantages, il les analyse ici de manière convaincante, avec enthousiasme et suffisamment de recul pour placer son plaidoyer au-dessus de la mêlée.

Dépassant les prises de positions partisanes (qu’elles soient ouvertes ou fermées à cette candidature), il prend presque une posture gaullienne lorsqu’il milite pour un élargissement de l’Europe presque jusqu’aux frontières de l’Oural. Son ouvrage n’est pas une défense inconditionnelle de la Turquie. Souvent, Michel Rocard se fait l’avocat du diable. Au final, constate-t-il, il y aurait beaucoup plus d’avantages pour l’Europe à accepter cette adhésion. Se réappropriant le débat monopolisé et instrumentalisé jusqu’à présent par les populistes de tout poil, il le replace dans un contexte économique, politique, historique, géostratégique raisonné.

Michel Rocard, invité des RDV de l’Agora, répond aux questions de ceux qui, dubitatifs, mais ouverts au débat, s’interrogent sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. L’actualité chaude nous le démontre : le monde change. Que la Turquie adhère à l’Europe serait une preuve supplémentaire de ce changement. 

Une interview réalisée par Iannis Pledel et Olivier Bailly
Au sommaire :
La Turquie, un enjeu majeur pour la paix régionale, pour le développement de la Turquie et pour notre relation mondiale avec les communautés musulmanes. Méfiance affichée de la France envers la Turquie (alors qu’il y a très peu de Turcs en France) et alors qu’en ce moment nous assistons à une régression de l’idée européenne chez les Turcs. Cette perte d’enthousiasme des Turcs est dommageable. Nous partageons avec la Turquie un héritage historique. L’Europe est un club de nations qui gèrent leurs affaires de manière comparable, chacun de son côté. Tout nouveau membre du club renforce ce club. La Turquie doit gérer ses conflits historiques passés et présents (Arménie, Chypre, Kurdistan). La Turquie est aux frontières de l’Europe, mais elle lui est historiquement intégrée depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours, en passant par François Ier. Il n’y a plus d’immigration turque, le pays se développe. Si le processus d’adhésion s’arrête, la croissance turque ralentira et nous aurons à nouveau une immigration turque. La crise que nous traversons change quelque chose à cette adhésion : plus que jamais nous avons besoin de la Turquie dans l’Europe. L’opinion publique est-elle manipulée sur le dossier ? Quelle idée !

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Crédit photo : Kima

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