Cour de récréation

par Alain Hertoghe
mercredi 21 septembre 2005

Heureusement pour la droite que la gauche offre le spectacle d’une zizanie digne d’une fin de banquet dans le village d’Astérix. Car le combat des chefs de la majorité et la chronique de leurs petites phrases assassines vont vite lasser les Français, si ce n’est déjà fait. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy viennent en effet de remettre une fois de plus le couvert aux journées parlementaires de l’UMP à Evian.

Pour Villepin, la présidentielle 2007 se jouera sur un ’projet’ et un ’bilan’ (celui de son mandat de premier ministre, évidemment) ; pour Sarkozy, elle se gagnera uniquement sur un ’projet’ (le sien, à n’en pas douter !) et le ’bilan’ (de Villepin) comptera pour des prunes.

Depuis que le grand Galouzeau monte dans les sondages lentement mais sûrement, le petit Nicolas fait penser à ces roquets de basse-cour qui poursuivent de leurs aboiements hargneux les voitures de passage. Cela n’a pas encore vraiment entamé sa popularité, mais il risque d’effrayer à terme l’électeur. Ce dernier, comme on vient de le voir en Allemagne, se méfie des aventuriers foutraques en politique (aucun président de la Ve République n’avait ce profil). S’il continue, il pourrait rééditer le scénario d’Angela Merkel, recordwoman de la chute libre dans les urnes outre-Rhin.

Le dauphin de la République, lui, nous la joue ’la majestueuse caravane Villepin passe pendant que le caniche Sarkozy aboie’. Mais il a drôlement intérêt à produire des résultats tangibles. Car son discours - ’Je ne pense qu’à la France, je suis la France et les contingences électorales ne me concernent pas !’ - va aussi rapidement gonfler les futurs électeurs. Les enfants de la République n’aiment pas être pris pour la volaille du village !

Plus préoccupant, ’l’establishment politique’ dans son ensemble a l’air de vouloir absolument terminer de dégoûter le citoyen de la chose publique. Comme si les leçons de la présidentielle 2002 et du référendum 2005 n’avaient même pas été notées par les principaux intéressés... Finalement, personne ne devra venir pleurer si Jean-Marie Le Pen et Olivier Besancenot, les meilleurs extrémistes de leurs générations et de leurs camps respectifs, bouleversent l’élection 2007.

Un conseil donc au grand Galouzeau et au petit Nicolas : on se calme, on bosse. Pour le catch verbal, revenez nous voir dans un an...

PS : Un sondage intéressant : 68% des Français estiment que le modèle social français fonctionne mal ; 31% sont favorables à la ’rupture’ prônée par Sarkozy ; 26% préfèrent les ’aménagements’ à la Villepin. Cliquez ici pour le détail.


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