A la guerre, il y a ceux qui jouent et ceux qui crèvent. Dichotomie Russie/Ukraine et/ou Chefs/Subordonnés ?

par Patchwork Mental
lundi 22 mai 2023

(Ecrit les 17 et 20 mai 2023.)

Prenez l'image du jeu d'Echecs. L'échiquier représente le territoire à conquérir et les ressources à confisquer à l'adversaire. Toutes les pièces, y compris les rois ne sont que des outils mortels à disposition des joueurs : ceux qui décident seuls et récoltent les lauriers pour eux-mêmes.

Les causes des guerres sont généralement multiples : besoin de ressources, augmentation du territoire, idéologies opposées, mettre un terme à des actions de subversions ou de pillages etc. Mais ce n'est pas le sujet de cet article. Je ne vais pas non plus traiter le sujet des révolutions qui sont des phénomènes internes à un état. Non, je me concentre ici sur les guerres armées et économiques tels les blocus. De façon schématique on retrouve toujours l'opposition entre deux camps qui s'affrontent, parfois plus. Mais ceci ne cacherait-il pas une autre opposition au moins tout autant importante ? Oui, celle entre les dirigeants qui peuvent jouer de diplomatie et qui ont divers leviers de pouvoir à leur disposition – pour éviter ou au contraire démarrer un conflit-, et les dirigés qui subissent toujours.

 

Tout mon exposé sera sans aucun jugement de valeur, que ce soit sur les guerres ou les systèmes hiérarchiques, là n'est pas du tout la question. Je souhaite juste mettre en lumière cette opposition Chefs/Subordonnés qui est trop souvent absente des analyses guerrières, surtout lorsqu'il y a démission des élites qui ne cherchent plus à œuvrer pour le bien commun de leur peuple.

L'exemple de l'Ukraine et de la Russie me semble tout indiqué.

 

Toutes les sociétés humaines développées actuelles sont basées sur un système hiérarchique où la masse est dirigée par un petit nombre. Et comme disait... euh, je ne sais plus qui,

« La guerre est la confrontation d'une multitude d'hommes, qui ne se connaissent pas, poussés à se massacrer au seul profit d'une toute petite minorité d'hommes qui se connaissent très bien mais ne se massacrent pas. »

Ah si, c'est une citation de Paul Valéry, reformulée par moi-même.

J'ai du mal à imaginer plus parfaite représentation de Classes Sociales que cette phrase ! On y retrouve une opposition verticale du type

« les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien »

comme l’énonce si bien notre vénéré Prési-Dieu Jupiter+Atlas. Cette dichotomie est réelle, indiscutable et surtout de plus en plus visible. C'est pourquoi les « hautes sphères » tentent aujourd'hui de la minimiser et de la camoufler pour éviter une révolution. Rien n'est plus facile pour diviser les « gens qui ne sont rien » que la création ou l'amplification d' oppositions horizontales telles de nouvelles batailles idéologiques pour fragmenter la société en sous-catégories pro-machin, bidule-phobe etc. Pendant que les petites gens s'entre-déchirent, les dirigeants sont libres d'appliquer leur politique.

 

Alors faut-il être « pour l'Ukraine », « avec les ukrainiens », et afficher son drapeau « contre la Russie » ?

 

Bullshit ! Ce sont, de mon point de vue, de vraies questions de merde. Pardon pour ce langage châtié. Il est vrai que ce sujet m'énerve beaucoup, comme si tous les ukrainiens étaient autant à plaindre, du paysans honnête envoyé au front au PDG d'un grand groupe totalement corrompu, bien loin des combats et qui jouit de tout ses vices quotidiennement. Et bien sûr, de la même manière, comme si aucun russe n'était envoyé dans les tranchées, lui aussi contre sa volonté, se faire déchiqueter par l'un ou l'autre des innombrables instruments de morts inventés par l'homme.

 

Permettez-moi de prendre le contre-pied, et de ne pas adhérer aux narratifs politiques et médiatiques d'un pays contre un autre. Les ukrainiens et les russes sont des peuples particulièrement proches et extrêmement mélangés. La masse des prolétaires d'Ukraine comme de la Fédération de Russie n'a jamais eu le moindre désir d'en venir aux armes, contrairement à une petite partie de la classe de dirigeants politiques/idéologiques/financiers de ces nations ou bien d'ailleurs...

 

Ce sont les gens au pouvoir qui instillent leur propagande et idéologie afin de faire accepter leurs décisions mortelles à leurs croyants. Si vous voulez absolument votre dose de dichotomie, je vous propose donc de voir les guerres non pas de pays contre pays, mais bien entre gens qui souffrent contre gens qui profitent, et là vous verrez la guerre d'une autre façon et que peut-être, le jour venu vous ne participerez pas dans votre propre pays à promouvoir, même à l'insu de votre plein gré, des idées bellicistes.

 

« Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. »

Cette citation d'Albert Camus semble être toute indiquée comme conclusion simple et concise.

 

Qu'en pensez-vous ? Afin de réduire les risques de guerres dans le monde, ne faudrait-il pas insister plus sur l'opposition Chefs/Subordonnés plutôt que de mal définir les conflits en amalgamant tous les habitants de chaque pays à un camp ?

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