Belles, intelligentes, pas forcément supérieures

par Florence Dandin
mardi 30 août 2005

Physiquement, elles n’ont rien à se reprocher ; elles en ont dans la caboche mais restent dans l’ombre de ces messieurs. Au sortir des universités, certaines de ces femmes qui n’ont rien à envier à quiconque (si ce n’est de maudire la position sociale que tiennent les hommes), peinent à s’intégrer sur le marché du l’emploi. D’autres plus chanceuses et aguerries finissent par gagner les cimes de leur métier.

Dur dur de se frayer un chemin dans le monde du travail, surtout si l’on est une femme ! En effet, cela est reconnu, les femmes plus que les hommes, sont concernées par le chômage, soit 10,6% des femmes sont sans emploi contre 8,6% pour les hommes (2003.) Quelle en est la cause ? « Plus elles s’attardent à collectionner les diplômes, plus il leur est difficile d’entrer dans la vie active. », dirait une certaine catégorie de personnes ne pouvant s’empêcher de parler la bouche pleine d’âneries.

Fonceuses, responsables, organisées, assidues, leurs qualités professionnelles ne laissent pas indifférents leurs patrons. Cependant, elles sont sous-payées. Le salaire annuel moyen de la femme est de 18730 euros contre 23315 euros pour l’homme (2003). Une réalité saumâtre à vivre pour ces femmes s’estimant aussi talentueuses que leurs homologues masculins. Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité déclarait "il n’est plus tolérable que les discriminations subsistent aux mêmes fonctions entre les rémunérations des hommes et celles des femmes ; il n’est plus tolérable non plus que les femmes n’accèdent pas autant qu’elles le pourraient aux filières d’emploi porteuses d’avenir, ni aux postes de responsabilité." Et ne démord pas du fait qu’il soit nécessaire de valoriser la performance professionnelle des femmes pour le maintien de l’économie française.

Selon le rapport du CEREQ (Centre d’études et de recherche sur les qualifications) les inégalités salariales entre hommes et femmes perdurent au fil des décennies, bien qu’une certaine diminution soit quasiment existante. "Même si la proportion des femmes parmi les cadres et les professions intellectuelles supérieures a progressé, passant de 30% à 36% entre 1998 à 2003, l’accès à cette catégorie reste plus délicat que pour les hommes." Toujours à l’issue de ce rapport, s’est vu souligné que le développement du travail à temps partiel concernait au plus haut point le genre féminin. La précarité de l’emploi étant souvent une situation pénible pour elles, elles ne peuvent se résoudre qu’à cumuler contrat de travail et petits boulots.

"Les hommes au tapis" pourrait être le cri de guerre de ces battantes ! Elles seraient prêtes à écraser comme de vulgaires petites mouches ces "pauvres créatures" en mal de séduction. Elles sont avocates, cadres, issues des professions libérales... Elles n’ont rien à craindre des hommes. De plus, la femme possède un pouvoir que nul homme ne pourrait concurrencer, voire contester : celui de donner vie. Certaines d’entre elles réussissent à concilier leur boulot et leur vie de famille. Selon Nicole Ameline, ministère à la Parité et à l’Egalité professionnelle, 80% des femmes actives (entre 19 et 49 ans) jouissent de leur droit à la maternité. Ce qui semble un peu paradoxal, c’est que les femmes gagnent de l’assurance dans leur situation professionnelle et préservent leurs privilèges de génitrices. "Plus les femmes travaillent, mieux elles travaillent avec des emplois de qualité, et plus elles ont des enfants."

Belles, intelligentes, pas forcément supérieures certes, mais continuant à gagner de l’assurance petit à petit. Parallèlement à la Fable de La Fontaine, la femme accumulant ses précieuses années d’études supérieures et accomplissant sa rage d’exister et de persévérer pourrait être comparée à la fourmi pour sa prévoyance et son attitude minutieuse et à la tortue qu,i malgré sa laborieuse ascension, deviendra forte de toute émotion et atteindra les sommets.


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